Français enlevé au Mali : Hollande refuse la "pression" des prises d'otages

Nov 21, 2012 - 12:11
Nov 21, 2012 - 12:11
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François Hollande a confirmé mercredi l'enlèvement au Mali d'un ressortissant français, et précisé que cela ne pèserait pas sur les négociations en cours à propos d'une intervention africaine armée dans ce pays pour déloger les groupes islamistes qui occupent le nord du pays.

Fait inhabituel, c'est non pas le Quai d'Orsay, mais François Hollande lui-même qui a confirmé, mercredi en début d'après-midi, que l'Européen enlevé quelques heures plus tôt au Mali était bien de nationalité française. Il s'agit, selon les autorités locales maliennes, d'un homme d'une soixantaine d'années, qui circulait dans un véhicule en provenance de Mauritanie (lire : Un Français enlevé au Mali). "Je confirme qu'il y a eu l'enlèvement d'un ressortissant français dans le sud-ouest du Mali, c'est-à-dire pas dans la partie où il y avait le plus grand danger", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'Elysée. "Nous devons tout faire pour retrouver notre ressortissant. J'ai déjà averti tous ceux qui pourraient se trouver dans la région de prendre toutes les précautions nécessaires", a-t-il ajouté - un message relayé peu après par Laurent Fabius, qui a appelé les Français à ne pas se rendre dans l'ouest du Mali.

La nouvelle de cet enlèvement complique la position française, alors que Paris, qui est en pointe dans la mobilisation de la communauté internationale pour une intervention au Mali, a promis de fournir un soutien logistique, des équipements militaires et la collaboration de ses services de renseignement pour aider à chasser les rebelles islamistes qui occupent le nord du pays (lire : Mali : six questions autour d'une intervention militaire contre Aqmi, L'intervention au Mali serait une question de semaines, selon Le Drian, Un contingent de 3300 soldats africain sera envoyé au Mali et Mali : l'intervention militaire contre Aqmi pas avant... septembre 2013 ?).

Six autres otages français au Sahel

Mais prendre des Français en otages pour faire pression sur la France n'aura aucun effet sur sa politique, a souligné le chef de l'Etat : "c'est un moyen qui d'ailleurs ne pèsera pas", a-t-il dit. L'Union africaine a donné son aval il y a une semaine à ce plan d'intervention au Mali ; les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se sont engagés à envoyer 3300 soldats, qui seront notamment fournis par le Nigeria, le Niger et le Burkina Faso - sachant que d'autres pays d'Afrique de l'Ouest et deux ou trois pays non africains pourraient également contribuer à cette force.

Au cours de cette même conférence de presse, François Hollande a de nouveau demandé la libération des six autres Français actuellement retenus en otages au Sahel. Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) détient ainsi deux géologues, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011 au Mali. Aqmi détiendrait en outre quatre collaborateurs du groupe nucléaire public français Areva et de son sous-traitant Satom, filiale de Vinci, capturés au Niger le 16 septembre 2010. Aqmi a prévenu en octobre la France que toute tentative visant à libérer ces six otages pourrait conduire à leur mort.

tf1.fr / 21/11/2012

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