Gambie : comment Jammeh entend rester au pouvoir
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Le scénario rocambolesque de la volte-face de Jammeh
Au pouvoir depuis plus de 22 ans, Yahya Jammeh avait dans un premier temps reconnu sa défaite et félicité l'homme d'affaires Adama Barrow, vainqueur du scrutin selon les résultats proclamés le 2 décembre par la Commission électorale indépendante (IEC). Quelques jours plus tard, l'IEC a communiqué des chiffres corrigés réduisant l'écart entre MM. Barrow et Jammeh mais ne modifiant pas l'issue du vote. Le 9 décembre, M. Jammeh a fait volte-face, rejetant les résultats et réclamant un nouveau scrutin. Il a assuré qu'il demeurerait président tant que la Cour suprême ne se serait pas prononcée sur son recours, qui doit être examiné le 10 janvier, neuf jours avant l'expiration de son mandat d'après la Constitution.Le refus de la Cedeao d'accepter ce déni de démocratie
Depuis son revirement, M. Jammeh est sous pression de plusieurs pays et institutions qui lui demandent de céder son fauteuil le 19 janvier et de permettre une transition apaisée. Pour l'en convaincre, la Cedeao a dépêché une mission à Banjul, sans succès. Le président de la Commission de la Cedeao, Marcel Alain de Souza, avait évoqué en décembre des décisions "les plus draconiennes" possibles si la diplomatie échouait, qualifiant l'option militaire de "solution envisageable".Les arguments de Jammeh contre l'implication de la Cedeao
Cette "décision de la Cedeao" d'imposer les résultats de la présidentielle "par tous les moyens possibles est totalement illégale, car elle viole le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de ses États membres", a déclaré Yahya Jammeh. "C'est, en fait, une déclaration de guerre et une insulte à notre Constitution. C'est donc totalement inacceptable", a-t-il martelé, excluant de participer à toute négociation menée par la Cedeao tant qu'elle maintiendrait sa position. "Sans la quête de la justice dans le cadre de la Constitution gambienne et sans la levée de la menace d'usage de la force dans la position de la Cedeao, l'impasse demeurera, avec le risque d'une escalade en confrontation militaire", a-t-il averti. Il s'est dit victime d'une "campagne" menée par "des groupes d'intérêt et d'individus", qu'il n'a pas identifiés. Et Yahya Jammeh de dénoncer les appels à son départ "basés sur des craintes d'une confrontation militaire qui conduirait à la violence dans notre paisible pays". Poursuivant, Yahya Jammeh interroge : "Mais une confrontation militaire avec qui ?"Jammeh prêt à se défendre
Dans tous les cas, a-t-il averti, "nous sommes prêts à défendre le pays contre toute agression et il n'y aura aucun compromis à ce sujet". Dimanche, on constatait une présence accrue de militaires et policiers antiémeute à Banjul et ses banlieues, selon un correspondant de l'AFP, sans qu'aucune explication officielle puisse être obtenue dans l'immédiat. Le déploiement était visible notamment le long du littoral, abritant des établissements hôteliers, ainsi que dans certaines rues et stations-service.Quelle est votre réaction ?
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