Gao : l'annulation partielle de la visite du Premier ministre relance le débat sur la situation sécuritaire dans le nord et le centre
En visite dans la région de Gao, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga était attendu par les siens à Ansongo, ce samedi 18 février. Le lendemain, la délégation gouvernementale était attendue aussi à Bourem, à près de 100 km au nord de la ville de Gao. Mais, les deux étapes seront annulées pour « raison de sécurité ». De quoi susciter le débat sur la situation sécuritaire réelle dans le nord et le centre du Mali.
« Celui a fait le programme peut le défaire, où est le problème », défend l’avocat Cheick Oumar Konaré sur le plateau de Débat du Dimanche. Pour rappel, Me Konaré estime que Choguel s’était rendu à Sikasso sans se rendre à Kadiolo. « Cela n’avait pas fait autant de bruits », a indiqué l’avocat. « Ce n’est pas normal que cette visite soit annulée », a rétorqué Kissima Gakou, enseignant, spécialiste des sciences criminelles. Selon Gakou, l’agenda a été établi par des services compétents en fonction de la situation sécuritaire, dans une zone censée être contrôlée par l’Etat. «Les gens devraient avoir des informations motivées si la visite est annulée. Il fallait faire un communiqué », a dénoncé Kissima Gakou.
Au-delà des plateaux télé, les débats se sont poursuivis sur les réseaux sociaux parfois avec un ton de raillerie. « La souveraineté retrouvée a-t-elle été déjà perdue à Ansongo et Bourem ? », s’interroge un internaute. « On ne peut pas prétendre être soldat de 2ème classe, porter fièrement le treillis, affirmer que chaque portion du territoire est sous contrôle et prétexter encore l'insécurité pour annuler une mission souveraine de l'Etat sur une partie de son territoire », a dénoncé, non sans humour, l’internaute Mariétou N’Diaye.
L’annulation de la visite du Premier ministre à Ansongo et à Bourem n’est pas que symbolique. Elle a des répercussions économiques qui impactent sur le développement de ses zones. Ainsi, à Bourem, l’annonce de la relance des travaux du barrage de Taoussa a été annulée. Aussi, le lancement de la construction de la route Gao-Bourem-Taoussa-Sévaré a été aussi annulé au grand dam des populations.
L’annulation partielle de la visite du Premier ministre, sans communiqué du gouvernement, ne rassure pas les populations. Cela est d’autant vrai qu’à son arrivée à Gao, le chef du gouvernement avait annoncé que grâce à la transition, « l'entièreté de notre territoire national a été retrouvée ». Quoi qu’il en soit, la visite du Premier ministre a été écourtée dans la Cité des Askia, Choguel et sa délégation ont quitté Gao, ce dimanche à 17 heures, pour Bamako.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net
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