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![Opération d’achèvement du RAVEC : Plus de 3.700.000 nouveaux électeurs seront concernés](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/10/sada-samake.jpg)
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Général Sada Samaké[/caption]
Les débats étaient très houleux et passionnants, la semaine dernière, au niveau de l’assemblée nationale. Les ministres Sada Samaké, Bocari Tréta et Mamadou Hachim Koumaré étaient venus se prêter à l’exercice de questions-réponses, suite à l’interpellation de deux députés sur des sujets d’actualité. Engrais frelatés, crise de passeport et de pièce d’identité, développement routier de la région de Kayes, insécurité grandissante à Bamako étaient, entre autres, les sujets au menu de cet exercice démocratique et sur lequel bon nombre de nos concitoyens fondaient de multiples attentes. Hélas, la montagne n’aura accouché que d’une souris. C’est le moins que l’on puisse dire suite au spectacle peu reluisant auquel se sont livrés à cœur joie certains intervenants, dont l’honorable Oumar Mariko et le général Sada Samaké. Un jeu de ping-pong stérile et subjectif qui aura ôté au débat toute son objectivité et sa quintessence. Et qui, du reste, aura plus profité au député qu’au ministre.
L’honorable Mariko, pour qui le connaissant, était dans son rôle. Autant de garde-fou et contrôleur de l’action gouvernementale, de fervent artisan de la contestation que de trouble-fête de la scène politique. Il va sans dire, en la matière, que l’honorable Mariko aura relevé son défi et conquit le cœur de bon nombre de Maliens. Car ayant remué le couteau là, quand et où il le fallait.
La grosse déception est venue du ministre Sada Samaké. Des observateurs les plus nantis de la scène politique aux citoyens lambdas, tous semblent unanimes sur une évidence : l’homme est tombé dans la subjectivité, en s’emportant facilement et sortant de son cadre. Un cadre qu’il maitrise pourtant parfaitement et dans lequel il a fait ses preuves depuis bel lurette.
Le ministre Sada Samaké, disons-le sans ambages, n’a pas répondu aux attentes des Maliens la semaine dernière. En tombant dans le piège de l’honorable Mariko, la provocation, il a fini par convaincre de ses faibles aptitudes d’orateur. Sur le plan de la communication, il aura flanché. Mais certainement pas, en matière de sécurité. Bien que noyés dans la dynamique de son style oratoire, les éléments de réponse apportés par l’homme sur certaines questions sécuritaires n’étaient nullement en porte-à-faux avec la réalité conjoncturelle. Les enjeux et défis de la sécurité dans notre pays vont au delà de sa modeste personne. Aussi les forces de sécurité de notre pays, malgré les faibles moyens dont-ils disposent, ont réussi d’énormes prouesses.
Des exploits que malheureusement, faute de communication, l’homme n’a su capitaliser en sa faveur. Contrairement à bien d’autres départements dont les responsables, pour masquer leurs insuffisances, ont tout simplement misé dans la communication et la surenchère. Le général Sada Samaké est incontestablement un mauvais orateur. Mais pas pour autant un mauvais ministre, comme pourraient le faire passer ses propos ou tenteraient de le faire taxer ses détracteurs aux yeux de l’opinion nationale. A lui de le démontrer, en communiquant seulement mieux.
Fousseyni Maiga