Gestion calamiteuse des fonds publics par l’ex-Premier ministre : Vers une poursuite judiciaire ?

Déc 19, 2012 - 21:48
Déc 19, 2012 - 18:53
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Officiellement, l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra a été  limogé  par les militaires putschistes pour non respect de l’autorité du président de la République, Dioncounda Traoré. En tout cas, c’est  l’argument donné par le chef de la junte, Capitaine Amadou Haya Sanogo. Mais en réalité, le fond du problème est tout autre. Ce n’est qu’une histoire de  partage de butin. [caption id="attachment_98692" align="alignleft" width="310"] L'ancien Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra[/caption] Parachuté à la Primature en avril 2012 pour servir loyalement les auteurs du coup d’Etat, excusé pour servir le pays, Cheik Modibo Diarra n’a pas respecté les clauses du contrat au finish. Au départ, avant de prendre goût à l’argent et au pouvoir, le Premier ministre, navigateur interplanétaire respectait les ordres du chef des putschistes, capitaine Amadou Haya Sanogo. Il lui a suffit quelques mois pour se rendre compte qu’il était «con». Il ne rendait plus compte au capitaine Sanogo, comme cela se devait. Mieux, Cheick Modibo a commencé à nourrir des ambitions politiques pour conquérir la magistrature suprême tout en demeurant chef du gouvernement. Pensant que son serviteur allait revenir sur terre, Sanogo a longtemps patienté sans le voir revenir. Il continuait dans les nuages pour souvent atterrir soit au Maroc, soit en France ou en Algérie. Plus grave, à son retour, l’ex chef du gouvernement ne rendait compte à personne. Ni à Amadou Haya Sanogo encore moins au Président de la Transition, Dioncounda Traoré pour qui il n’avait aucun estime selon le capitaine de Kati. Puisqu’il ne respectait plus la hiérarchie, Sanogo s’est auto saisi du dossier pour débarrasser le Mali d’un Premier ministre qui semait la zizanie. Aux dires de Sanogo, non seulement il ne respectait pas le Président de la république, mais aussi, il n’a rien fait pour équiper l’armée afin de permettre à cette dernière de faire face à la reconquête du Nord. Le fait récent et le plus remarquable qu’on lui reproche est  le détournement du fonds public. Lors de son dernier séjour en Algérie, ce pays   aurait remis à Cheick Modibo Diarra une somme colossale de 2 milliards de nos francs pour le compte du Budget national.  Celui-ci s’est opposé de faire loger ladite somme au Trésor public. Selon nos sources, il a dilapidé ce montant faramineux à des fins autres que les besoins actuels de notre pays. D’aucuns affirment qu’il était déjà entré en campagne pour la présidentielle de 2013. S’y ajoutent, la nomination de ses amis et militants de sa formation politique aux postes stratégiques et budgétivores de l’Etat. Notamment aux postes de  secrétaires généraux des Départements, des Directions des finances et du matériel (Dfm). Faut-il le rappeler, Cheick Modibo avait réduit le budget de fonctionnement de l’Etat afin d’acheter des armes de dernière génération pour l’armée malienne. En dépit de cela, le président du comité militaire de suivi et de la réforme des forces de défense et de sécurité du Mali, Capitaine Amadou Haya Sanogo, a laissé entendre sur la télévision nationale que l’armée n’a rien reçu provenant du Premier ministre de pleins pouvoirs. A l’analyse de Sanogo, toutes les manigances orchestrées par Cheick Modibo avaient pour unique but de satisfaire sa soif de pouvoir.  Au-delà de l’ex chef du gouvernement Diarra, il faut reconnaitre que la transparence budgétaire n’est pas au rendez- vous. Car de sources concordantes, nous apprenons que la Primature accordait 170 à 200 millions de Fcfa  chaque mois aux putschistes de Kati. Revenant sur le cas Cheick Modibo Diarra, il se murmure dans les salons feutrés de Bamako qu’une enquête judiciaire sera bientôt ouverte pour faire la lumière sur cette affaire de 2 milliards qu’Alger a accordés à l’Etat du Mali. Oumar KONATE

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