Le Mali vit au rythme des coups bas entre les gestionnaires de la transition, depuis le 22 mars 2012. Une situation qui remet à demain la réhabilitation de notre jeune démocratie et la restauration de l’unité nationale.
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Les paisibles populations ne savent plus à quel saint se vouer pour un retour rapide de la normalité. La gestion de la transition dans notre pays est au ralenti. Elle a accouché d’un monstre à trois têtes. Le trio (Professeur-astrophysicien-Capitaine) n’en finit pas de surprendre le citoyen lambda. A cela, s’ajoute l’irresponsabilité d’une poignée d’hommes politiques et de la société civile. Peut-on, en son âme et conscience, reconnaître que notre pays, le Mali, est malade et se taire sur la maladie dont souffrent ses fils? Face à cette gangrène qui prolifère et affecte notre pays et la sous région, que faire ? Les uns et les autres sont menacés par la même maladie: l’aveuglement, l’étouffement par leurs intérêts égoïstes respectifs.
Les uns ne veulent pas lâcher la proie pour l’ombre. Les autres ne revendiquent que leur part du gâteau. Pourquoi donc la plupart de nos compatriotes cherchent-ils à être dans la proximité du pouvoir, à être, par conséquent, le plus près possible de la grande et juteuse marmite nationale? La politique ainsi comprise est source de méfiance, de confusion et de conflit. On tord le cou à la loi pour ramener la paix. On brade les principes. On piétine les valeurs. Nombre de ceux que le devoir appelle au chevet de notre pays ne nous rassurent pas du tout. Soit ils interprètent mal le diagnostic établi soit ils minorent le mal dont souffre le pays, ramenant la tumeur identifiée à une simple inflammation cutanée.
La politisation à outrance depuis une vingtaine d’années est le résultat de ce que nous vivons aujourd’hui. Elle a fait du mensonge et des combines le socle de la vie politique nationale. Personne ne sortirait victorieux d’une telle crise s’il ne consentait pas à la reconnaître en vérité et en réalité. Notre pays est malade. Point n’est besoin de réunir des preuves pour le montrer depuis le 22 mars dernier. Le général est hors du danger en nous abandonnant à notre sort. Tous ces combats pour des postes ministériels doivent plutôt nous conduire à réfléchir et à méditer sur les questions suivantes: aimons-nous vraiment notre pays ? Pensons-nous vraiment à l’avenir de nos enfants? Les politiciens peuvent-ils changer de mentalité pour que nous retrouvions le chemin de la paix? Le spectre de ATT hante-t-il toujours le Mali?
Toujours est-il qu’un petit groupe de loyalistes continue de cultiver sa mémoire. ATT a dominé le pays durant dix ans avec du mensonge voire de la duplicité. La majorité des Maliens veulent oublier cette période et se retourner vers l’avenir. Le régime de ATT est à l’origine des problèmes auxquels le Mali est aujourd’hui confronté. Il est temps de savoir que c’est du passé. Et il est établi que le pays doit résoudre lui-même ses conflits et c’est à lui de définir des mécanismes pour y apporter des réponses efficaces. Donc, nous devons tendre la main aux autres pays pour le retour rapide de la paix. Mais il faudrait que nos partenaires soient prêts à apporter un soutien logistique. Notre pays n’est plus loin du chaos.
Destin GNIMADI