Gouvernance au Mali : Politiciens, Allah vous regarde

Fév 24, 2013 - 22:21
Fév 24, 2013 - 17:23
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Le Mali, l’un des  plus vaste pays d’Afrique de l’ouest, s’étendant sur 1650 km du Nord au Sud, est privé d’accès à la mer. Mais, grâce à sa situation géographique, il constitue un carrefour, notamment avec ses sept frontières : au Nord l’Algérie, à l’Est le Niger et Burkina Faso, au Sud la Côte d’Ivoire et la Guinée, et à l’Ouest le Sénégal et la Mauritanie. Le pays vit depuis plus une année dans un cercle infernal imposé non seulement par les terroristes, mais à cause de la mauvaise gestion de nos dirigeants. Après la fin de la dictature en 1991 et la venue de la démocratie, nos gouvernants se sont illustrés par un laxisme inacceptable, un laisser-aller troublant et un déni de gouvernance. Une démocratie que nous avons construite au prix de sacrifices qui devraient nous permettre d’asseoir des institutions fortes et non pas un homme fort. Les cas de AOK et ATT sont là pour interpeller la conscience de tout un chacun, dans un pays où il est si facile d’être responsable à la tête de nos entreprises. Et n’importe qui peut se retrouver aux plus hautes charges de l’Etat. Parce qu’en réalité, on peut ne rien faire en étant à ces postes. Juste présider des adjonctions, ouvrir des associations, recevoir des vœux du personnel à la télé, signer des documents qui jonchent les parapheurs. Et là, depuis plus de cinquante ans d’indépendance et plus de vingt ans de démocratie, l’insatisfaction est générale à cause de la faillite de l’Etat. Chaque gouvernement a sa société civile. Chaque gouvernement a ses partis politiques amis. Chaque gouvernement a ses «prédateurs» dans l’ombre et qui profitent de l’argent du contribuable. Chaque gouvernement a ses fournisseurs et on se partage des prébendes au détour des sommets ou des séminaires. Les Partenaires techniques et financiers de notre pays ont aussi une part de responsabilité, en soutenant le faux sous toutes ses formes. Dans les règles de l’art, les partenaires d’un pays doivent être un baromètre crédible d’appréciation de l’Etat de notre pays et non soutenir la tête d’un homme. La réforme dont on parle depuis des années n’est qu’un serpent de mer qui balance la population vers la mort programmée et prématurée. Le malaise que l’on observe depuis quelques mois est la facture d’une longue période de relation inappropriée, voire immorale, entre nos hommes politiques avec des rebelles qui n’ont que de vision pour leurs intérêts personnels. Les partis politiques se créent à longueur de weekends avec un seul bailleur de fonds qui a droit de vie et de mort. Ces actes graves mais banalisés par le silence du bas peuple, l’inaction des corps de contrôle, vident notre démocratie de sa substance et la font passer pour une démocratie trompe l’œil. Il a suffi que les sacs à dos délogent le Général pour que nous soyons face à des crises de personnes, des règlements de comptes, des désirs de vengeance, mais qui affectent la crédibilité de notre Maliba. Tout le monde parle du Mali, mais dans la réalité ce n’est que du bla bla. On revient à la case départ où les politiciens se retrouvent face à leurs responsabilités: la réconciliation nationale ne peut pas être relancée sans des préalables. Destin GNIMADI

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