Gouvernance et crise sociopolitique : Le duo IBK-SBM réussira-t-il à inverser la tendance ?

Nov 11, 2018 - 19:34
Nov 11, 2018 - 14:30
 0  36
Gouvernance et crise sociopolitique : Le duo IBK-SBM réussira-t-il à inverser la tendance ?
A la crise liée à la réélection contestée du président Ibrahim Boubacar Kéita pour son second mandat à la tête du pays est venue s’ajouter un mal-vivre généralisé des populations. Le gouvernement met les bouchées doubles pour désamorcer cette crise sociopolitique grosse de nuages.  - Maliweb.net - Le gouvernement éprouve de sérieuses difficultés pour apaiser les populations. Celles-ci sont fortement confrontées à la vie chère, à un front social tendu du fait de diverses revendications de travailleurs et à des défis multiples de gouvernance. Lors d’une conférence de presse, ce week-end, plus de 40 associations de défense des droits humains au Mali ont dénoncé, précisément le vendredi 9 novembre le projet de loi sur l’entente nationale, qui doit, le mois prochain être débattu à l’Assemblée nationale. Ce projet de texte est un dispositif de l’accord de paix d’Alger, qui prévoit notamment de « pardonner » dans le cadre de la réconciliation. Le projet de loi d’entente nationale comporte 38 articles censés contribuer à la réconciliation nationale, après le déclenchement de la crise dans le nord et le sud à partir de 2012. Mais il est rejeté par 47 associations de défense des droits humains au Mali. Pendant ce temps, le processus Désarmement-démobilisation et réinsertion patine. Les ex-rebelles et leurs ramifications réticent à déposer leurs armes et décidés à poursuivre leurs trafics divers… Sans compter que d’autres questionnements se posent et suscitent le mécontentement des Maliens : découpage administratif suspecté d’être à l’avantage des ex-rebelles, prorogation du mandat des députés sans consensus politique, projet de révision constitutionnelle. Le moins qu’on puisse dire est que le niveau du thermomètre sociopolitique monte dangereusement au Mali. Et certaines sorties de responsables politiques ne sont pas pour calmer les réflexes insurrectionnels enfouis en les mécontents… Des discours appelant à la désobéissance civile ne se tiennent plus sous le manteau mais publiquement comme celui tenu récemment par l’ex-ministre de la Justice Mohamed Aly Bathily, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle. Idem pour Oumar Mariko du parti SADI qui ne cesse d’appeler les compatriotes à défendre la démocratie malienne conquise au prix fort. Pour sa part, l’ex-Premier ministre Moussa Mara, dans une interview de ce lundi dans JeuneAfrique.com pose une revendication insoupçonnée : un gouvernement d’union nationale pour éviter de précipiter le pays dans une nouvelle crise. « Le Président ne prend pas la bonne direction. Quand on regarde les résultats de la présidentielle, on constate qu’il n’a pas le soutien de plus d’un quart de l’électorat. Il est urgent qu’il rassemble. Le pays fait toujours face à d’immenses défis. Tout cela nécessite que l’essentiel du pays œuvre dans la même direction. Il faut que nous gouvernions tous ensemble », fustige l’ex-Premier ministre Moussa Mara. Et de souligner qu’il urge de rassembler la classe politique pour gérer le pays au risque d’aller vers « une explosion sociale ». Conscient des enjeux du moment, le Premier ministre, avec l’onction du président de la République, tente de désamorcer en allant à la rencontre de plusieurs responsables politiques. Comme pour éteindre rapidement l’étincelle du mécontentement, qui se généralise. Une démarche saluée par tous les observateurs pour peu qu’elle soit rondement menée avec l’adhésion des principales chapelles politiques. Ce qui n’est pas encore le cas, le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé boudant cette sollicitation de dialogue du Premier ministre. Boubou SIDIBE/Maliweb.net

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow