Gouvernement dans un contexte de crise: D'exigeantes missions, de lourds sacrifices !

Août 16, 2012 - 18:36
Août 17, 2012 - 06:49
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[caption id="attachment_82155" align="alignleft" width="350"] Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra[/caption] Les membres du Gouvernement que s'apprête à mettre en place le duo dirigeant de la transition malienne-Cheick Modibo Diarra et Dioncounda Traoré-devraient  entrevoir leur avenir avec beaucoup d'appréhensions dans le contexte actuel d'un Mali dans le gouffre à tout point de vue. On doit brûler d'envie de servir son pays à tous les   niveaux et surtout à un haut niveau comme à la tête d'un département ministériel. Lorsque les défis s'amoncellent au sein du pays, les cadres pétillants d'expériences ont naturellement le zèle débordant de faire leur preuve. Mais, au sein d'un gouvernement de transition post-coup d'Etat comme celui que le Premier ministre Cheick Modibo Diarra s'apprête à mettre en place, et dans un contexte de partition de fait du pays, le futur ministre de la République est  perplexe quant aux immenses responsabilités qui pèseront sur ses frêles épaules. En effet, ceux ou celles qui seront bientôt nommés ministres  au sein du Gouvernement d'union nationale du Dr Cheick Modibo Diarra auront quasiment accepté une mission suicidaire. Loin de nous l'idée de démotiver les ministrables avant même qu'ils ne soient nommés, avant leur prise de fonction. L'examen minutieux de la situation socio-politique du pays permet de faire quelques observations. D'abord, il faut relever que plusieurs cadres maliens se bousculent à se mordre le nez aux portillons de la nouvelle équipe gouvernementale. Dans ce sens, on se demande si tous ces " candidats ministres " mesurent l'ampleur de la tâche qui les attend et les sacrifices qu'elle comporte. Premièrement, il n'est point nécessaire de souligner que l'équipe gouvernementale sortante a fait des efforts notables dans plusieurs domaines. Mais si un sentiment d'insatisfaction généralisée se dégage au sein de l'opinion par rapport au travail du gouvernement, cela dénote d'une espérance du "peut mieux faire". Si les acteurs politiques, appuyés par la communauté internationale (dont la CEDEAO) ont souhaité et obtenu un rassemblement de toutes les énergies au sein du gouvernement Cheick Modibo Diarra I, c'est que les attentes sont très fortes et le rythme de leur satisfaction est trop lent, aux yeux du Malien lambda. Il s'en suit que tous les observateurs s'attendront à une équipe gouvernementale plus performante que l'actuelle. En conséquence, les nouveaux ministres (reconduits ou nouveaux) ont des challenges plus importants encore. Il est certain que chaque jour qui passe, la situation générale du pays se détériore, avec un pays coupé en deux, privé de l'aide des partenaires, un climat d'insécurité, une économie exsangue avec, au jour le jour, des entreprises (notamment des hôtels) mettant la clé sous le paillasson, de probables difficultés futures à payer les salaires… Le contexte de crise est propice à ce que les politiques appellent la période d'austérité avec ses corollaires de réduction du train de vie de l'Etat, de suppression des dépenses de prestige, etc. Plusieurs ministrables dont les CV sont parvenus à la primature analysent cette perspective avec circonspection. " Comme l'on ne peut refuser de servir son pays, on n'a pas le choix… ", a laissé entendre un pressenti. Pour un ancien ministre, dont le CV est sur le bureau du Premier ministre, il est souhaitable d'être membre du gouvernement en période "normale " que durant cette transition pleine de défis. Au plan politique, les membres du Gouvernement ne peuvent pas être candidats lors des prochaines élections. Si parmi ces postulants, aucun n'a la carrure d'un présidentiable, plusieurs cadres caressaient secrètement l'ambition de briguer un mandat de député lors des prochaines législatives. Ils devront désormais mettre ce désir en veilleuse pour longtemps. En outre, la transition, comme son nom l'indique, étant une période charnière où les nerfs sont à fleur de peau, nos futurs ministres doivent s'attendre à un particulier devoir de rendre compte. Le gouvernement, qui va organiser les prochaines élections, sera surveillé comme du lait sur le feu. En particulier les départements qui interviendront pour une grande part dans l'organisation des différents scrutins. L'équipe gouvernementale sera au centre de toutes les suspicions de divers acteurs. C'est cette équipe qui permettra au Mali de prendre un nouveau départ dans son processus démocratique, sa gouvernance. Il s'agit d'une lourde responsabilité qui ne doit point décourager nos chers ministres. Bon vent et que Dieu sauve le Mali ! Bruno D SEGBEDJI

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