Gouvernement d'union nationale: Le FDR vers le boycott?

Juillet 31, 2012 - 18:30
Août 1, 2012 - 11:05
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En exigeant avec insistance l'éviction du Premier ministre Cheick Modibo Diarra pour "incompétence, amateurisme, pilotage à vue, immobilisme", les responsables du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) tiennent aussi à ne pas collaborer avec l'ex-navigateur interplanétaire.

De sources  proches de ce regroupement, des voix s'élèvent en son sein pour prôner le boycott de l'équipe gouvernementale si le président de la République venait à renouveler sa confiance à l'actuel locataire de la primature. Même si certains cadres sont plus réservés par rapport à cette option. Serait-ce alors une manière d'augmenter la pression sur le président de la République ? Malgré l'appel à la fin des querelles partisanes, adressé par le président de la République, Pr Dioncounda Traoré, aux Maliens en général et à la classe politique en particulier, les cadres du FDR ne démordent pas. Ils réclament à cor et à cri le départ de Cheick Modibo Diarra de la primature. Même si certains d'entre eux, à l'instar de Me Kassoum Tapo, se veulent finalement modestes en tempérant que si le chef de l'Etat reconduisait le Premier ministre à son poste, ils en prendraient acte; d'autres têtes brulées du front envisagent l'hypothèse d'un boycott pur et simple de la nouvelle équipe gouvernementale. Joint hier par nos soins, un haut responsable du FDR a déclaré au téléphone que l'option du boycott n'est pas à écarter. "Il nous sera difficile de travailler au sein du même gouvernement avec un Premier ministre qui nous accuse de payer des critiques contre lui dans le but de bloquer le travail gouvernemental. Comment peut-on travailler aux côtés de celui qui se croit le meilleur de tous les Maliens…", a-t-il demandé. En effet, à l'occasion du débat télévisé des 100 jours du Gouvernement, le Premier ministre a tenu des propos diversement interprétés par les regroupements politiques. Pour le FDR, les explications du Premier ministre ont été quasiment une déclaration de guerre, l'engagement d'un bras de fer ou du moins l'expression d'un mépris à leur endroit. Pour les regroupements comme la CSM et la COPAM, les explications du chef du gouvernement "sont un exercice opportun visant à clarifier les actions qu'il mène afin de rétablir la vérité". Il faut reconnaître que pour le FDR, qui devait rencontrer le président de la République dans l'après-midi d'hier, il s'agit finalement d'une question de principe : si Cheick Modibo Diarra doit toujours demeurer à la tête du gouvernement, le front s’abstiendra d’y siéger. Même son de cloche à l’Adéma, qui se serait prononcé dans ce sens lors de sa dernière réunion du comité exécutif. Selon nos informations, l’URD aussi aurait la même lecture de la situation. Comme on le voit, malgré la gravité de la situation, les querelles partisanes, les incompréhensions entre les acteurs politiques ont encore de beaux jours devant elles. Toutes choses qui vont compliquer la tâche au président de la République, qui aura du mal à trancher ces conflits. Pendant ce temps, les populations du nord occupé agonisent dans les mains des terroristes et jihadistes de tout acabit ou réfugiés sous d’autres cieux. Que Dieu sauve le Mali!                                                                                 Bruno D. SEGBEDJI

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