Grève des enseignants du supérieur : Le Gouvernement serait décidé à geler les salaires

Nov 11, 2012 - 22:05
Nov 11, 2012 - 16:09
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A l’instar des huit dernières années, les enseignants du supérieur regroupés au sein du Snesup et du Snec ont déclenché, depuis le 27 septembre 2012, une novelle grève illimitée. Cette fois-ci, le Gouvernement entend les sanctionner en gelant leurs salaires. [caption id="attachment_103135" align="alignleft" width="250"] Dr Abdoul Mallé[/caption] Cette énième grève des enseignants du supérieur fait suite à la non-satisfaction d’une série de revendications à caractère pécuniaire.  Il s’agit de l’augmentation salariale explosant la grille indiciaire maximale de la fonction publique de 1 100 à 1 450, soit 32% d’augmentation; le paiement des arriérés d’heures supplémentaires; la transposition (politique) des assistants docteurs dans le corps des maîtres assistants, le renouvellement des administrions des universités; le remboursement des cotisations versées à la Canam au titre de l’Amo. Le gouvernement, qui a dit reconnaitre les acquis, aurait proposé au Syndicat de suspendre la grève, et de poursuivre les négociations. Soulignons que le gouvernement a tenu une dizaine de réunions avec les syndicats et plusieurs membres de la société civile, sans succès car les autorités ont jugé risqué toute application d’une augmentation salariale avec ses corolaires de revendications perlées des autres corps et d’inflation généralisée. Les magistrats, les enseignants du fondamental et du secondaire et les porteurs d’uniforme seraient ainsi à l’affût pour ouvrir le bal alors même que l’Etat n’a jamais été aussi indigent que maintenant. En effet, il ressort de nos investigations que le Snesup se cramponne sur un accord tacite, mais jamais signé avec le gouvernement renversé le 22 mars 2012. Soulignons que l’incidence financière de ce seul point se chiffre à 1,4 milliards de Fcfa par an. Pour obtenir cela, le Snesup avait d’abord bloqué l’encadrement des mémoires et les soutenances avant de poursuivre sa grève illimitée, suspendue mais jamais  levée depuis près de 3 ans, en tenant les autorités et les étudiants en laisse. Un comportement qui interpelle plus d’un Malien sur la logique  de combat du Snesup et de ses complices à s’amuser impunément avec  l’avenir de toute une nation en abusant de la liberté syndicale et en  reléguant au second rôle les autres besoins de l’école. Notamment la formation des enseignants, la construction d’infrastructures et leurs équipements. Décidément, les deux syndicats sont insensibles à la grave crise que traverse notre pays. Seules leurs poches les intéressent. Advienne que pourra. Il semblerait même que dans son souci de moraliser la gestion des ressources financières alloués au Département, des auditeurs auraient découvert plusieurs pot-aux-roses: des heures supplémentaires faramineuses dépassant tout entendement (10 heures par jour par exemple), l’encadrement de 40 à 50 mémoires contre une dizaine seulement de réels, etc.… Toutes ces plaies qui font de l’Etat une vache laitière et permet à un groupe d’enseignants d’empocher plusieurs millions de Fcfa d’heures supplémentaires et d’indemnités presque gratuitement, au détriment de la majorité de la profession. Les premiers responsables du Département de l’Education de base et de l’Enseignement supérieur auraient décidé, en tous les cas, de sévir contre toutes les pratiques malsaines qui ont miné le système depuis une vingtaine d’années: grèves fantaisistes, débrayages, influence des syndicats; copinage entre l’Administration et les syndicats, violence scolaire et universitaire, sous investissement matériel. C’est dans ce cadre que le Ministère en charge de l’Enseignement supérieur et celui de la Fonction publique, envisageraient immédiatement d’appliquer le gel intégral des salaires des grévistes de l’Enseignement supérieur qui ont arrêté le travail depuis septembre dernier. Vrai ou faux: le temps nous édifiera. Oumar KONATE    Le Snesup négocie en étant en grève En violation de la règlementation sur la grève, les syndicats maintiennent une épée de Damoclès au dessus de l’Etat depuis plusieurs années. Une grève illimitée de 2010 n’a jamais été levée, seulement suspendue au besoin. La tactique vise à obtenir chaque année un peu plus de salaires et d’indemnités au détriment des autres professions. Les syndicats usent de divers moyens de pressions: refus de corriger les examens, rétention des notes, blocage des concours, des soutenances et évaluations, arrêt des activités pédagogiques, grèves illimitées, etc. agissant comme une sangsue dans le système qu’ils contribuent à déprécier et à avarier. Récemment, selon certaines indiscrétions, un syndicaliste de l’Enseignement aurait informé le ministre de la Fonction publique qu’il allait suspendre la grève illimitée en accord avec la base, dès l’ouverture des négociations dans le cadre de la Commission de conciliation. Après près de 8 rencontres, le syndicaliste continue de rouler les autorités dans la farine tout en regroupant les revendications dans un seul panier non dissociable. Jusqu’à quand durera ce jeu ?

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