Les autorités espéraient un lamentable échec de la grève générale de 48 heures (jeudi et vendredi) organisée par l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm). Mais, c’était sans compter avec la détermination des 13 syndicats affiliés à la Centrale, qui vient de prouver qu’elle demeure la principale force syndicale du Mali. A l’issue de la grève, à la Bourse du travail, l’on annonce un taux de réussite de 90%. Au même moment, la panique a gagné les allés du pouvoir. Un pouvoir qui n’a jamais été en phase avec les préoccupations des Maliens.
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![Le siège de l'Untm](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2014/03/Untm.jpg)
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Le jeudi et vendredi derniers, le service était réduit au strict minimum dans la quasi-totalité des structures d’Etat. Des départements ministériels aux hôpitaux, en passant par la douane, les impôts et le trésor ; tous ont suivi à la lettre le mot d’ordre de grève. La preuve : seulement une quarantaine de personnes a été recensée dans les 21 ministères visités par nos équipes, affirme le secrétaire général adjoint de l’Untm, Maouloud Ben Kattra. Le secteur privé n’est pas resté en marge.
Les entreprises, telles que Orange Mali, Malitel et les banques de la place n’ont pas ouvert les portes. Aussi bien qu’à Bamako, le mouvement a été également suivi dans les régions, où les sections de l’Untm ont su mobilisé leur base. « Nous sommes satisfaits à 90%...la grève a été observée partout à l’intérieur du pays. Toutes les informations qui nous sont parvenues, à travers nos correspondants (les secrétaires généraux), confirment que le mot d’ordre a été suivi» affirme le secrétaire général, Yacouba Katilé. Mieux, « de nombreux travailleurs, qui ne sont mêmes pas affiliés à l’untm, nous ont suivi. Ils ont estimé que les motivations de notre mouvement étaient légitimes » ajoute t-il. C’est dire que la centrale a gagné son pari. Et cette sortie syndicale aura permit, sans doute, de jauger la capacité de mobilisation de l’Untm qui, rappelle Yacouba Katilé, est aujourd’hui la principale force syndicale du Mali, malgré les quelques quiproquos intervenus lors du dernier congrès.
Katilé espère que le gouvernement va reconsidérer sa position, en veillant au respect des principes de partenariat et du dialogue social. Cela permettra, dit-il, de gérer les problèmes en amont. « C’est l’impossibilité d’accès aux autorités qui nous a amené au dépôt du préavis et à l’observation de cette grève », a-t-il rappelé.
Cas de l’Edm sa, une incompréhension…
La section syndicale de l’Edm sa (Société d’électricité), estimant qu’une des revendications lui est défavorable, n’a pas accepté de prendre part au mouvement. Il s’agit du point relatif à la baisse des tarifs de l’électricité. En réalité, explique Yacouba Katilé, les « camarades de l’Edm » n’ont pas compris le sens de la lutte. Selon lui, « un acquis reste un acquis pour un syndicaliste… ». Au-delà, s’indigne-t-on au sein de l’Untm, la section a oublié les efforts consentis par la Centrale au moment où cette société se trouvait dans des difficultés.
« C’est l’Untm qui s’est battue pour remettre l’Edm dans ses droits » indique Katilé. Aussi, dans les statuts, il est clairement dit que toute décision prise par le sommet doit être respectée par la base. Ainsi, le refus d’aller en grève est un manquement au respect des textes.
Issa B Dembélé