Le bicéphalisme syndical dans notre pays est devenu un alibi facile pour de nombreux travailleurs afin de transcender les règles qui régissent l’organisation des sociétés dûment établies. Tel semble être le cas d’une portion d’agents du groupe Sécuricom en faction à l’Aéroport International de Bamako Senou. Ceux là même qui voulaient faire d’un bouclier, leur appartenance à un syndicat (CSTM), pour annuler une décision de mobilité du personnel, prise par la direction du Groupe Securicom. Heureusement que le Secrétariat Général de la CSTM est imbue des textes qui régissent les travailleurs dans notre pays.
La défaillance sécuritaire au niveau de l’Aéroport Internationale de Bamako-Senou ne se raconte plus, elle se vit. Et à plusieurs occasions, un doigt accusateur fut pointé sur le Groupe Sécuricom, la société en charge de la sécurité des biens et des usagers au niveau de cette vitrine de notre pays. C’est pourquoi, la direction de ce grand groupe de sécurité dans notre pays a décidé de prendre les taureaux par les cornes. Et ce, en veillant sur les normes de sécurité au niveau de l’Aéroport de Bamako-Senou comme dans les 515 autres sites qu’il a en charge de sécuriser. Ainsi, pour élucider les réclamations reçues à son niveau, relatives aux pertes de bagages et autres forfaits de nature à jeter de l’opprobre sur les loyaux services fournis par la Sécuricom à ses partenaires et gros clients, la direction générale de la Sécuricom a instauré un system vigoureux de contrôle de ses agents, sanctionné par des mesures de dissuasion nécessitant la mobilité du personnel exerçant au niveau de l’Aéroport du Mali.
A cet effet, piqués par le virus de militantisme syndical, certains agents (13 sur 74) concernés par cette décision de mutation de la direction de Sécuricom ont voulu créer du trouble dans l’esprit des responsables de la CSTM (Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali). Ce faisant, la CSTM sous la signature de son secrétaire général adjoint, Souleymane Kanté a adressé une correspondance à la direction de Sécuricom pour faire état de sa surprise de constater que des agents devant figurer dans la liste du nouveau comité syndical auraient été affectés dans d’autres services.
Sans anicroche, en réponse à cette correspondance, la direction de Sécuricom pour lever toute équivoque a gentiment expliqué aux maîtres syndicalistes de la CSTM qu’au niveau de Sécuricom, existe déjà un comité syndical (depuis 7ans). Malgré tout, que les travailleurs pour lesquels ils interviennent sont libres de créer leur comité syndical si leur vision syndicale ne correspond pas à celle du comité syndical existant. Cependant que « la mobilité du personnel au sein de Sécuricom pour raison de service ne saurait être interprétée comme un écueil à la constitution d’un comité syndical… » . Et ce, en raison du fait que la nature et la spécificité de leur activité professionnelle leur impose en plus de formation renouvelée de base à tous leurs agents, la mobilité de leur personnel qui est le gage de la vigilance et du maintien du professionnalisme nécessaire.
Comme si cela ne suffisait pas, la hauteur d’esprit des dirigeants de Sécuricom et leur devoir de légalité et d’égalité envers tous les agents, les ont amenés à répondre positivement à une autre demande formulée par le directoire de la CSTM, relative à la réception par la direction des membres du nouveau bureau du comité syndical. Dans cette lettre, datée du 20 février 2014 et signée du directeur général du Sécuricom, Mamadou Sidibé, la direction de Sécuricom s’est dit disposée à recevoir les membres du nouveau bureau du comité syndical le mardi prochain. Quel sens de loyauté !
Cependant, sans pour autant envenimer une situation qui a été élucidée grâce au professionnalisme de la direction du Sécuricom, force est d’admettre que la mise en place de ce nouveau comité syndical a été effectuée en violation de nombreux principes régissant le domaine syndical. Pour preuve, ce deuxième comité syndical qui a vu le jour au sein du Sécuricom n’est qu’une initiative et l’affaire d’une portion congrue des employés de Sécuricom dont la plupart exerce au niveau d’un seul poste, à savoir, l’Aéroport international de Bamako Senou.
Moustapha Diawara