Honorable Makan Cissoko à propos de la crise : « Capitaine , vous avez été piégé et distrait »

Juin 12, 2012 - 08:50
Juin 12, 2012 - 08:50
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Je suis député élu à Diéma. Je me sens un peu plus interpellé aujourd'hui par les événements qui secouent notre très chère patrie, le Mali. Je n'ai pas l'habitude de l'écriture, mais je voudrais faire part de quelques réactions que je ressens. Je voudrais d'abord commencé mon propos par le Coup d'Etat du 22 Mars 2012. Ce putsch rendu populaire par son contexte (le massacre des soldats de l'armée malienne à Aguel Hoc, l'échec de l'armée face aux offensives des rebelles à Tessalit. La mauvaise gestion de ces questions par l'ancien chef de l'Etat, la démission de l'Etat, l'impunité, la gabegie, le népotisme, la corruption etc… Mais hélas, le Capitaine est tombé, comme ses prédécesseurs, sous les louanges dithyrambiques des laudateurs de la République. Le serment militaire est de défendre sa patrie même au prix de son sang. J'ai la ferme conviction que notre armée nationale regorge d'hommes et de femmes vaillants prêts à mourir pour cette patrie, cette vieille terre de grande civilisation, cette vieille terre de grands guerriers qui ont souvent préféré la mort à la honte, cette terre d'hommes et de femmes d'honneur et de dignité. N'est ce pas vous-même Capitaine, descendant de cette ethnie réputée  intègre, honnête, travailleur, qui préférez la mort à la honte? Aux officiers, sous-officiers, caporaux et  soldats de l'armée malienne, je voudrais dire que le moment est grave et très grave. Que votre devoir sacré est de laver  l'affront fait à notre peuple. Que la seule raison qui doit motiver votre offensive, c'est votre sœur qui est violée, c'est votre maman qui est humiliée, c'est votre père qui est réduit en esclave. Que c'est vous qui devrez être devant, le reste du peuple derrière, les hommes avec des fusils et tous les moyens de défense et  les femmes munis de pilons comme on l'a déjà vu pour vous accompagner. Cette guerre, nous voulons la faire pour notre honneur  et notre dignité. Au capitaine, je voudrais dire que vous avez été suffisamment piégé et distrait. Ressaisissez-vous et ne perdez  plus le temps, la tâche qui vous attend est dure et très dure. Le peuple malien vous observe et vous  avez encore une chance de vous faire comprendre. Je suis révolté et même indigné quelque fois par des attaques contre Ibrahim Boubacar Keita. Le bon sens devrait nous conduire tous à aller dans une union sacrée pour l'heure et faire face aux défis dressés devant notre nation. Mais hélas encore. Pour certains  ce terreau fertile est le lieu pour en découdre avec un homme dont l'honnêteté est au-dessus de tout soupçon. Je dis à tous ceux-ci qu'ils perdent leur temps parce qu'ils n'atteindront jamais ni l'âme, ni la fibre patriotique de cet homme dont le combat et l'engagement n'ont de sens que pour servir le Mali. C'est pour le Mali seul qu'il pleure. Je voudrais vous rappeler sa devise : Dieu, le Mali, ma conscience . Il la prononcé les trois mots quand il était encore Premier ministre du Mali. Il faut rappeler que les six années de primature de Ibrahim Boubacar Keita sonnent encore dans la conscience collective. Il a sauvé le Mali d'un naufrage après la démission de deux Premiers ministres en deux ans. Les Maliens se souviennent de la rébellion en cette même période dans le nord de notre pays. Ils se rappelent IBK débarquer entre les rebelles pour leur dire que notre pays est et reste indivisible et que en tant que Premier ministre il n'y'aura pas un centimètre carré de notre pays où il ne peut mettre ses pieds. C'est désormais gravé dans notre histoire, et je comprends que cela fasse des jaloux, ceux qui ont moins réussi que lui puisque c'est aussi vrai que des BA NIENGO, il y'en a plein. Quel Malien ne se souvient pas de ce discours au stade du 26 Mars en 2002, lorsqu'il a été spolié de sa victoire électorale aux élections présidentielles. IBK a dit qu'il ne pardonnera à aucun militant qui cassera un seul feu rouge de la circulation à cause de lui. Qu'il est démocrate et légaliste et qu'il acceptera le verdict de la Cours Constitutionnelle. Qu'il ne souhaitera jamais marcher dans le sang des maliens pour aller à Koulouba. Qui ne se souvient des prises de positions d’IBK, alors président de l'Assemblée nationale, en 2006 quand il s’était insurgé et même se révolter contre l'Accord d'Alger ?  Le traitement réservé à cette époque par une certaine presse malienne de cette question n'était pas honorifique... Tous ceux -ci  n'ont jamais compris que l'Accord d'Alger était un crime contre la nation malienne, une haute trahison de l'Etat. IBK est très malheureux de constater que l'histoire lui a donné raison. IBK est un homme honnête, sincère, démocrate et profondément jaloux de son peuple et de sa patrie. Il l'ambition d'une nation malienne sans égale dans le monde. Il n'a jamais détourné un seul centime de son peuple et n'a jamais été intéressé par quelque convoitise foncière que ce soit ... Enfin, concernant l’agression du président Dioncounda Traoré, en apprenant cette nouvelle j'ai eu du mal à me tenir debout. C'était la dernière chose à laquelle je pouvais penser. Je voudrais appeler mes concitoyens à se ressaisir. Les injures, les violences mêmes verbales ne sont pas dans notre culture. Je condamne fermement cet acte ignoble et barbare et je formule des vœux de prompt rétablissement au Pr. Dioncounda Traoré. Je voudrais enfin dire au Gouvernement, que dans notre situation, la seule chose qui peut aider à sortir de cette situation surtout institutionnelle, ce serait des actions militaires pour nous libérer des rebelles au nord de notre pays. Bruno D SEGBEDJI  

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