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![Visite d'Etat du Président IBK en France : Le Mali à l'honneur](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2015/10/IBK-Hollande-France1.jpg)
Visite d'Etat du Président IBK en France : Le Mali à l'honneur[/caption]
Le président IBK est le seul chef d'Etat des pays du Sud de l'Afrique à être reçu en visite d'Etat en France, depuis l'avènement au pouvoir de François Hollande. C'est un honneur pour le Mali. François Hollande a voulu rendre hommage à un homme qui a su faire la paix dans son paix. Ce n'était pas évident vu le caractère inextricable des revendications maximalistes des belligérants des rébellions. La bonne foi du président et sa ferme volonté de faire respecter les accords d'Alger ont convaincu les plus réfractaires à en faire de même. Signe des temps, la confiance de la communauté s'est rétablie et les dividendes de cette situation se reflètent dans le déblocage de sommes très importantes pour soutenir le retour à une paix globale équilibrée. Par ailleurs, avec le retour des financements des bailleurs de fonds, dont 360 millions d'euros débloqués par la France, on est rentré dans un cercle vertueux de mobilisation des ressources nécessaires à l'émergence du Mali. C'est aussi le signe que la gestion des finances publiques contrairement aux accusations venant d'une certaine chapelle politique est vertueuse.
Aucun changement
La visite d’Etat du président malien en France n’a rien changé dans le programme du gouvernement français. Contrairement à nous Africains, qui faisons sortir nos enfants, femmes et chômons même l’arrivée des chefs d’Etat européens. La présence d’IBK et de sa délégation n’a rien changé dans l’agenda du président français. Selon son agenda, à 08h30 le mercredi 21 octobre 2015, Hollande a eu un entretien avec M. Manuel Valls, Premier ministre, avant le conseil des ministres à 10h00. À 11 h30, entretien avec M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense ; 12h30, un autre entretien avec M. Gianni Pittela, président du groupe S&D au Parlement européen. C’est à 15h00 qu’il a reçu M. Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République du Mali, suivi d’une conférence de presse à l’occasion de sa visite d’Etat en France. Hollande a ensuite continué son travail au niveau de l’Elysée. Mieux, François Hollande est parti en Grèce en visite officielle alors que le président malien n’avait pas quitté le sol français. En Afrique, on annule tout pour leur faire plaisir. C’est bien, l’hymne national à l’Arc de triomphe, le drapeau malien aux champs Elysées. Mais les Maliens veulent leur drapeau à Kidal, et dans toutes les régions et localités du Mali.
62 membres
Selon la liste officielle remise à la partie française, qui était dans les dossiers de presse des journalistes français, la délégation conduite par le chef de l’Etat à Paris était composée de 62 membres. Le président et son épouse, 15 ministres, 2 députés dont Karim Keïta, l’ancien président Moussa Traoré, 2 avocats qui sont des collaborateurs du président malien. 6 chargés de mission à la présidence, 2 journalistes de l’ORTM et 3 cameramen, 2 journalistes d’Africable, une journaliste de l’Essor. Aucun journaliste de la presse privée n’avait son nom sur cette liste officielle. Sur le même document, il y avait des informations sur la partie de la délégation qui a voyagé dans l’avion présidentiel (17 personnes) et la liste des personnalités proposées à la décoration au nombre de 12 dont le président de la République et son épouse Keïta Aminata Maïga. Et 10 autres membres du gouvernement : Hamadou Konaté, ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord ; Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre de la Réconciliation nationale ; Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens combattants ; Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères ; Cheickna Seydi Ahamady Diawara, ministre de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine ; Mamadou Igor Diarra, ministre de l’Économie et des Finances ; Mohamed AG ERLAF, ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’État ; Mamadou Hachim Koumaré, ministre de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement ; Boubou Cissé, ministre des Mines ; N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme.
Une machine à répondre…
Comme la messagerie vocale d’un téléphone portable, il existe désormais au Mali des gens qui ont comme pour mission de commenter, d’insulter, de s’attaquer aux écrits de la presse écrite sur les réseaux sociaux. Pour le comprendre, rien plus que de faire un tour sur le net où tous ceux qui ne flattent pas les actions gouvernementales sont copieusement insultés. Gare à vous, si vous dénoncez les pratiques de corruption, la délinquance financière, en un mot, qui tout ce qui n’est pas favorable au régime. La machine à répondre est là pour vous couvrir d’insultes. En plus des hommes de media et autres personnes qui font des contributions, les politiques sont aussi attaqués par cette machine. Laquelle est gérée par le pouvoir actuel. À la faveur de la visite du président IBK, cette machine a commencé à répondre à tout le monde. Ce qui gonfle l’audience des sites internet. En réalité, c’est le travail d’une à deux personnes qui, selon des informaticiens de la place, sont faciles à identifier, car les marques des machines, leurs lieux de connexion et même l’opérateur fournisseur d’internet peuvent faciliter tout cela. Ils ont intérêt à rester dans les règles de l’art, sans quoi certains informaticiens sont prêts à les démasquer. À malin, malin et demi.
Treta en abuse
On dit souvent que : quand le chat n’est pas là, les souris dansent. La semaine passée au Mali, en l’absence du Premier ministre qui était à Kigali, alors que le président de la République se trouvait à Paris pour une visite d’Etat, protocolairement, la maison Mali fut confiée à Bocary Treta, numéro du gouvernement actuel. Voilà que ce dernier, pour des questions de gestion des instances, ne présidait plus les cérémonies de son département. Il a fait appel à Ousmane Koné de l’Environnement pour présider certaines cérémonies, alors que lui-même restait au bureau pour veiller au grain. En l’absence des chefs, les ministres qui sont restés à Bamako, ont fait quartier libre, depuis le mercredi matin jour de l’audience du président avec Hollande. Le jeudi aussi, ils sont restés à la maison pour suivre la conférence au siège de l’OCDE à Paris sur la relance économique et le développement du Mali. En tout cas, Treta était devenu patron partout, notamment dans les activités du Premier ministre. «Il en a même abusé», selon certains ministres qui étaient avec lui dans certaines activités gouvernementales.
Bathily, un ministre belliqueux
«N’en déplaise à ceux qui n’ont cessé de vouloir le dénigrer, le ministre Mohamed Ali Bathily n’a jamais changé d’adresse pour se retrouver logé dans une rue qui s’appellerait "spéculation foncière". Il n’a rien cédé à quelque entrepreneur que ce soit. Dire le contraire relève du fantasme et de la diffamation». C’est par ces passages que commence un communiqué de presse du ministre Bathily sur l’affaire de la berge du cinquantenaire. Il se justifie avec des termes qui ne sont pas appropriés dans un communiqué de ministre de la République. Le ministre Bathily fait comme s’il s’adressait à des adversaires politiques. Il doit se ressaisir car un responsable de son rang ne doit pas se comporter comme un hors-la-loi. À voir les passages de son communiqué kilométrique, on dirait qu’il veut régler ses comptes avec tout le monde : la presse, les spéculateurs fonciers, le monde de la justice et les autres intervenants dans le foncier. Monsieur le ministre, votre communiqué montre que rien n’est clair dans l’affaire, sinon la construction d’un hôtel sur un site d’utilité publique ne doit pas vous pousser à faire tant de cris.
Guimba oublié
C’est joyeux que notre Guimba national, qui était en tournée nationale au Mali, est rentré à Paris. Il a donné des spectacles à Sikasso, Koutiala et Ségou. Il a regagné Paris et a coïncidé avec l’arrivée du président de la République du Mali. Comme lors des précédentes visites des personnalités et des chefs d’Etat maliens à Paris, il est toujours invité et participe pleinement à toutes les activités comme les autres Maliens. Mais, cette fois-ci, la surprise fut grande pour l’ancien candidat à la présidentielle de 2002. C’est peut-être parce que Guimba a surnommé IBK «Inch Allah». Car dans ce qu’il dit et ce que les gens captent sans difficulté, c’est Inch Allah. «C'est vrai. Je n'ai pas été invité. Je ne suis allé à aucune des rencontres. J'ai entendu dire qu'il a pleuré à l'hôtel de ville de Paris aujourd'hui en faisant son discours, quand il a évoqué Damien Boiteux !!! Paix à l’âme du soldat» nous confie-t-il. Et d’ajouter : «Inch Allah ne sait que pleurer pour les autres. Or il paraît qu'il doit dans le planning aller se prosterner sur la tombe de son grand-père mort pour la France. On verra, s’il va pleurer là aussi». En tout cas, les Français ont été clairs : c’est la partie malienne qui a choisi les lieux à visiter pendant les 48 heures de la visite d’Etat d’IBK en France.
La Rédaction