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![IBK dans le Kénédougou : 4ième voyage présidentiel à l’intérieur du pays en deux ans contre une soixantaine à l’extérieur](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2015/08/IBK-Sikasso.jpg)
Tournée du Président IBK dans la Région de Sikasso.[/caption]
Enfin le réveil du lion. Après plus d’une soixantaine de voyages à l’extérieur contre seulement quatre à l’intérieur à savoir Mopti pour l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo, Kayes pour la pause de la première pierre de la centrale de Félou, Koulikoro pour la sortie de la promotion Koké Dembélé, le voici à Sikasso. Ne dit-on pas que l’aide la plus noble et la plus utile est celle qui proviendra de nous même ? Et qu’aucun soutien ne peut être de taille pour un président de la République plus que celui de son Peuple. Le Président Ibrahim Boubacar Keita a enfin, par cette visite de 5 jours dans le kénédougou, accepté de troquer ses suites VIP des palaces cinq étoiles au vestibule du KAFO pour aller à la rencontre des vraies réalités du terrain. Quoi de plus beau et de plus agréable pour un Président de la République que de se frotter au bas peuple et partager avec lui quelques minutes sur une natte sous le hangar.
Voici l’image à laquelle le Président Alpha Oumar Konaré nous a habitué pendant les dix ans qu’il a passés au pouvoir. IBK que d’aucuns qualifient de seul fer de fabrication politique que AOK aura mis au feu emboitera-t-il enfin le pas à celui dont il fut le Premier ministre pendant six longues années ? Le Président de la République a quitté le Jeudi dernier tôt le matin avec une forte délégation en direction de la capitale de la 3e région avec deux escales dont une à Koumantou pour inaugurer une infrastructure routière et l’autre à Bougouni pour la centrale électrique. Toutes ces deux infrastructures sont d’une importance capitale pour ces deux localités. Il s’est ensuite entretenu avec les notabilités de
Bougouni avant de continuer sur Sikasso où l’attendait une foule très peu nombreuse. Ce qu’il faut noter ce que l’accueil n’a pas du tout été à la hauteur de l’hôte et surtout de l’espoir que son élection avait suscité. Est-ce un signe annonciateur de la fin d’un mythe ? A Koumantou, à Bougouni comme à Sikasso, le constat a été le même en dépit de la pléthore de cadres de la région de Sikasso dans le gouvernement, le cabinet présidentiel et dans les hautes sphères de l’Etat. Tous les observateurs ont suivi avec un grand étonnement et une grande surprise cette indifférence de la population du Kénédougou à leur bien aimé Président, pourtant natif de Koutiala. Deux questions taraudent les esprits après ce premier couac à savoir : à qui la faute ? Est-ce aux organisateurs ou à la Cellule de communication de la Présidence ? En attendant que l’ancien parton de la communication de Orange-Mali, Racine THIAM qui vient d’être nommé directeur de la communication présidentielle, ne s’attèle avec des cadres émérites dont regorgent pourtant la cellule ne prenne les choses en main pour inverser si possible la tendance, les observateurs avertis de la scène politique malienne considèrent ce presque désaveu comme le signe du rejet d’une politique qui a montré toutes ses limites objectives.
Cet accueil glaciel est-il finalement le message du sud face aux contenus des accords de paix de Bamako ?
Dans tous les ca de figure ce « désamour » de la population du Kénédougou, considéré comme son fief électoral, doit servir de thèse d’étude aux politiques, aux universitaires et autres statisticiens pour évaluer réellement la côte de popularité du Mandé massa, plus habitué aux foules des grands jours. Ce désintérêt doit finalement lui servir, s’il lit bien les signes, de grille de lecture pour juger de la qualité de sa « gouvernance de scandale » et des cadres qui l’entourent dont tout indique que, soit, ils ne le conseillent pas bien ou soit que le président lui-même n’écouterait personne pour changer parce que tout simplement difficile d’accès même pour ses plus proches collaborateurs. IBK peut encore réussir. Si la prise de conscience est vite opérée, le président peut comme le « syndrome de Stockholm » créer un syndrome IBK. Où au départ de sa présidence, il semblait mal compris et mail aimé par ses électeurs qui au finish, comme les otages de Stockholm qui finissent par « tomber amoureux » de leurs ravisseurs, arrivent à l’aimer à la suite de grands travaux qu’ils lanceraient vers la fin de son premier quinquennat. Un mandat qu’il ne souhaiterait pas lui-même comme le dernier pour ne pas apparaître dans l’histoire comme le président qui aura le plus déçu les maliens à une étape charnière de la vie de leurs pays. Il est encore temps et il faut que les fruits tiennent la promesse de fleurs du printemps s’il veut s’en sortir comme le sphinx. En tous cas qu’il se le tienne pour dit, sa méthode de gouvernance jusqu’ci portent les germes d’une éclosion prématurée de colère sociale dont nul ne mesure les conséquences. IBK a bien fait de se rendre sur le terrain pour « voir une fois au lieu d’entendre mille fois » surtout à quelques encablures du 2e anniversaire de son accession au pouvoir et à la veille du remaniement ministériel. Cette visite a son pesant d’or parce qu’il permettra au président d’avoir une lisibilité des actions jusque là menées et de procéder au réaménagement nécessaire. Comme le disait un internaute, M. le Président, il est grand temps que vous vous réveilliez avant qu’il ne soit trop tard, car quoi qu’on dise beaucoup de citoyens vous portent toujours dans leurs coeurs et espèrent toujours que vous soyez la solution et non le problème. Alors, faites tout pour ne pas décevoir ce lot.
Youssouf Sissoko