En lisant ce que nous appelions «la tristesse du jeune Sylla d’Atlanta», nous avons compris combien les Maliens sont déçus de la gestion de Kidal. Nous sommes tous tristes et angoissés comme vous, nous avons été déçus et même souvent dépassés par les aveux d’impuissance.
IBK président de la République n’est plus le même IBK que nous avons connu pendant la campagne. Tout ce qu’il a dit, non seulement, il n’est pas en train de le faire, mais il fait le contraire. Nous avions voulu un moment attendre qu’il y ait au moins 100 jours au pouvoir, mais face à la situation, nous voyons que chaque jour, le Mali va droit au mur.
Les Maliens, dans leur grande majorité, sont tous tristes de voir Kidal dans cette situation avec un président démocratiquement élu. IBK l’homme d’Etat ; IBK, Kankeletigui ; IBK et «Le Mali d’abord», «Pour l’honneur du Mali, le bonheur des Maliens». Le Mandé Mansa devient méconnaissable. Dieu seul sait combien les Maliens ont placé leur confiance en cet homme et ce n’était pas pour autre chose que pour régler la situation dans le Nord de notre pays. Mais, aujourd’hui, IBK prouve qu’il ne peut pas, qu’il n’est pas l’homme de la situation. Il se trouve même dépassé, comme nous tous d’ailleurs.
Une équipe gouvernementale invisible sur toute la ligne, deux semaines sans Conseil des ministres. Un président abonné au retard et qui, par la suite, se donne le temps de siesté lors des cérémonies. Les Maliens avaient tout laissé de côté pour choisir le plus âgé des candidats à la présidentielle, mais aujourd’hui, ce vieux est en train de perdre leur confiance. Et il y a plusieurs faits qui illustrent cela à souhait : libération de 23 prisonniers du Mnla ; levée des mandats d’arrêt internationaux et IBK a même le culot de dire qu’il va continuer à libérer des prisonniers.
Le hic, c’est que certains des anciens rebelles sont actuellement sur les listes Rpm dans la région de Kidal : Mohamed Ag Intalla, Hamada Ag Bibi respectivement à Tin-Essako et Abeïbara. Si on a qualifié ATT de chef rebelle, IBK est quoi après tout ce qu’il vient de faire ?
Ça nous rappelle ce qu’une élue de Tessalit disait au cours d’une rencontre : «Tant que Kidal n’est pas réglé dans 5 ans, 10 ans ou 20 ans, il y aura une nouvelle rébellion». Elle a raison. Car, nous ne sommes pas face à une crise du Nord du Mali, mais face à une crise individuelle. Ce sont ces individus qui se battent pour leur survie à Kidal au mépris de la République : le patriarche Ag Intalla et sa famille élargie, Iyad Ag Ghali et ses alliés. Mais, le tout se retrouve autour des mêmes valeurs : profiter d’un Etat faible à leurs yeux.
K.T.
