IBK en France

Octobre 13, 2015 - 18:49
Octobre 13, 2015 - 14:37
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[caption id="attachment_1119452" align="aligncenter" width="730"]Mali: devant les troupes, IBK évoque la situation dans le Nord Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, en tournée dans le sud du pays, a critiqué devant les soldats la décision de la Minusma d'instaurer une zone de sécurité dans le Nord.
AFP PHOTO / STRINGER[/caption] Cela faisait quelques mois que le président de la République du Mali ne s’était pas rendu en France. Tout porte à croire que les émissaires du président français qu’il a reçus à Koulouba étaient venus lui donner des assurances sur sa prochaine visite, qu’il doit effectuer du 20 au 22 octobre 2015. Cette visite officielle se déroulera en marge de la rencontre des donateurs qui aura lieu le 22 octobre 2015. Le président IBK sera l’hôte de son homologue français ; il sera reçu à l’Elysée et le Mali sera à l’honneur dans la capitale française pendant une semaine. C’est sûr, la délégation conduite par Thomas Melonio, conseiller adjoint aux questions africaines du président de la République de France, et le  chef d’état-major particulier de l’Elysée, le colonel Pierre Schill, n’était pas venue à Bamako fortuitement. En dehors des questions de coopération, de relations bilatérales entre les deux pays, la taille de la délégation en disait long sur la vraie raison de la mission des émissaires du président François Hollande. La rencontre s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de France au Mali, du ministre de la Coopération internationale et du tout-nouveau président du comité d’organisation du sommet Afrique/France, Abdoullah Coulibaly. «Djè djougou»   Avec les retrouvailles entre les communautés de la région de Kidal, d’Anefiss à Bouressa en passant Aguel Hoc et Tenzawaten, les lignes sont en train de bouger et très favorablement à la grande surprise des ennemis du Mali. Eux qui pensaient pouvoir s’éterniser au Mali. Mais ces retrouvailles ont aussi leur revers : on assiste à un règlement de comptes au sein des groupes armés. Selon nos sources, c’est devenu du «djè djougou». D’après des personnes influentes de la rébellion, il y a des  assassinats ciblés contre de hauts gradés de la CMA. Oui, tous ceux qui vont hausser le ton ou s’opposer au retour à la normale «seront éliminés. Est-ce le début de l'autre forme des manœuvres lâches de ceux qui n'osent plus attaquer en face préférant poignarder dans le dos des hommes ayant accepté la voie de la paix ?». Déjà, un chef militaire de la CMA, en la personne d’Amgar Ag Yehia, a été assassiné. Selon nos informations, il était de la tribu du défunt député de Diré, feu Nock Ag Attia. De nos jours, la branche militaire de la CMA est pressée de voir le cantonnement, car leur prise en charge est devenue problématique. Daoussak contre Imghad Les Daoussak ont attaqué un campement Imghad à Tingherifen dans la commune de Talataye, cercle d’Ansongo. Bilan : 10 civils tués et de nombreux blessés. Une délégation du Gatia s’est déplacée dans la zone pour situer l’origine de cette mésentente intercommunautaire. Le chemin vers la vers n’est pas facile, c’est ce qui peut expliquer cette attaque. Les responsables du  Gatia, qui sont en conclaves avec la CMA à Anefiss, ont parlé  d’acte d’ennemis de la paix, qui  vise à  mettre en mal le retour de la paix basé sur le processus de réconciliation nationale en cours. D’après nos sources, il agirait d’un affrontement entre communautés mais l’acte a été perpétré par des Daoussak sur des Imghad. On parle aussi de règlement de comptes. Les Daoussak pensent que les Imghad sont à l’origine de leur exclusion du processus de paix. Ils estiment par ailleurs qu’ils ont des parents qui croupissent en prison par la faute des Imghad. Les Daoussak se localisent dans la région de Gao, plus précisément à Ansongo. Mais ils sont aussi à cheval entre Ansogo et Ménaka. Pendant l’occupation, ils étaient avec le MNLA contre les populations du cercle d’Ansongo. Lesquelles ne sont pas prêtes à oublier les différentes exactions commises par les Daoussak. Encore Koro Le pays dogon est sous la menace des terroristes et jihadistes disciples du prédicateur Amadou Koufa, qui viennent de sévir encore dans le cercle de Koro, le vendredi 9 octobre 2015. Les bandits lourdement armés ont attaqué le village de Douna à 50 km du cercle de Koro dans le nord du Mali. Les assaillants ont tué trois personnes dont le premier adjoint au maire de la commune de Djoungani, sa femme et son fils. Selon nos informations, le maire a même été égorgé par les assaillants qui sont restés dans la ville pendant 3 heures avant de s’enfuir. Ils ont créé une grande panique dans le cercle de Koro, car beaucoup de mouvements d’hommes armés ont été constatés par les populations. Lesquelles avaient alerté les autorités locales du danger qui les guettait. Deux raisons principales expliquent selon les habitants cette recrudescence de  la violence : la première est la présence massive d’élèves coraniques dans la zone, qui sont pour la plupart des adeptes d’Amadou Koufa ; la deuxième raison est le fait que le pays dogon regorge de cachettes pour ces malfaiteurs. On se rappelle, le 20 septembre 2015, une dizaine d'hommes de la Force de libération du Macina sont entrés à Bi et ont tué deux policiers et deux civils dans le cercle de Koro, région de Mopti. La République en bibliothèque   À la faveur de la rentrée scolaire 2015-2016, Karim Kéita a offert 5 000 cahiers et 500 sacs aux élèves de la CII. C’est un geste du cœur que l’Honorable Karim Kéita, député élu en commune II, a accompli à l’endroit des élèves de sa commune. La cérémonie de remise symbolique de ces matériels scolaires s’est déroulée le mercredi 7 octobre dans les écoles de la République, de Niaréla et de Quinzambougou. C’était en présence du généreux donateur, des parents d’élèves, des directeurs des écoles citées et des élèves, massivement mobilisés. Ce geste a été bien accueilli par les parents. Mais, ce que personne n’a compris, c’est la proposition faite par l’honorable Karim Keïta de transformer la première école de Bamako, c'est-à-dire l’école de la République, en bibliothèque de l’Assemblée nationale du Mali. «Je ne sais pas trop, mais c’est une proposition. Peut-être que ça va être une solution pour l’école de la République qui est proche de l’Assemblée nationale». Cette proposition de Karim Keïta domine les échanges dans les «grins» de la commune II, où l’on se demande si le fiston national n’aurait pas des arrière-pensées. D’autant que son colistier régente une agence immobilière. Pour tout vous dire, cette proposition n’agrée guère les parents d’élèves de l’école de la République. Gouvernement : crise de solidarité Choguel contre Thierno ; Rama contre Me Diarra ; ou encore Abdoulaye Idrissa Maïga contre Mohamed Ag Erlaf. Voilà les affiches des combats en cours dans l’équipe gouvernementale actuelle. La brouille entre Choguel Kokalla Maïga, ministre de l’Economie numérique… et porte-parole du gouvernement et celui des Affaires religieuses et du Culte est née du fait que c’est Choguel qui aurait bloqué la diffusion du compte-rendu de la conférence de presse du ministre Thierno Diallo. Ce dernier avait maugréé Choguel lors de sa conférence de presse pour n’avoir pas diffusé les informations en provenance de la Mecque. N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, se bat pour avoir les projets turcs du sommet Afrique-France que le Mali doit accueillir en juin 2016. Toute chose qui n’est pas appréciée par le ministre de la Promotion des Investissements qui y voit  une ingérence dans ses affaires départementales. L’avant-dernier bras de fer entre les ministres dans le gouvernement actuel est la querelle en douce entre Abdoulaye Diop et Hamady Seidi Diawara, pour qui la signature des conventions et accords de partenariat doivent lui revenir. Abdoulaye Idrissa Maïga ne veut rien céder au ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat. Car tout le monde sait que la décentralisation est une vache laitière, avec de multiples projets, programmes et l’ANICT. Malgré l’arbitrage du Premier ministre, il y a des ministres qui ne veulent rien comprendre, surtout Abdoulaye Idrissa Maïga. La télé de Choguel L’Ortm est devenu la télé du ministre Choguel Kokalla Maïga. Le journal de 20 heures est rythmé par ses interviews de plus de 10 minutes. Et gare au journaliste qui oserait traiter ou «charcuter» l’intervention du ministre porte-parole du gouvernement ! Mieux, le contenu du journal requiert son approbation avant toute diffusion. Et tout y passe : communiqués et autres messages des partis politiques et associations. C’est ainsi qu’il avait gardé sur lui-même le communiqué de l’URD avant d’accuser ce parti de... Choguel, s’il doit intervenir dans le journal de 20 heures, l’édition ne démarre jamais avant son arrivée à la maison. Les journalistes et autres travailleurs de l’Ortm disent avoir vu des ministres de la Communication, mais n’ont jamais vu ce que Choguel est en train de leur faire subir comme pression. En plus, il a ses taupes dans les couloirs de l’Ortm qui lui rendent compte fidèlement des faits et gestes des journalistes hostiles à sa manière de faire. Le pauvre directeur général de l’Ortm voit ses prérogatives accaparées par le ministre. Lequel lui impose, en plus, une dîme mensuelle. À l’Ortm, l’on s’est résolu à cette idée : Choguel ne fera «que» son temps ! La justice de Dieu La bousculade de Mina, avec la recherche des victimes, blessés et disparus, domine toujours l’actualité au Mali. Cette situation est triste. La sortie du ministre des Affaires religieuses et du Culte, au lieu d’apaiser les esprits, a ravivé la colère des parents de victimes. Pour bon nombre de Maliens, le ministre Thierno Diallo s’est moqué des morts. «J'ai honte lorsque un haut commis de l'Etat, je veux parler d'un ministre, affirme ce qu'il ignore. Il félicite les encadreurs maliens alors que plus de la moitié de ceux-ci méritent d'être lapidés comme Satan, d'après les informations qui les concernent». Selon un pèlerin malien, sur plus de 80 guides officiels, il n'y avait qu'une dizaine à avoir effectivement joué le rôle de guide. Les autres, aussitôt arrivés sur le sol saoudien, se seraient très vite débarrassés de leur gilet qui permet de les identifier pour vaquer à leurs affaires. Dans le lot, il y en avait qui se seraient rendus à la Mecque pour écouler leurs marchandises, ou encore pour récolter les zakats. «C’est la justice de Dieu, l’affaire de Mina. Il y a beaucoup de choses en dessous. Les Maliens sauront la vérité tôt ou tard». La France revient sur terre ? «Je souhaite que la rentrée scolaire puisse être effective à Kidal avant la rencontre du 22 octobre 2015. Ça sera une excellente chose. J’invite toutes les parties à travailler à cela». Ces propos sont de l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson. C’était lors de la réunion préparatoire de la rencontre des donateurs à Paris. Les actions en cours sur le terrain avec la visite d’une équipe de techniciens maliens, qui sont en train d’évaluer les besoins des populations de Kidal, ont été saluées par l’ambassadeur de France au Mali. Gilles Huberson a ajouté que la délégation ne se limitera pas à Kidal ville seulement, elle sera à Tessalit, Tin-Essako et Abeïbara. Une réalité sur le terrain que la France appuie et soutient totalement. Avant cette rencontre, le président de la République du Mali IBK avait reçu à Koulouba une délégation française conduite par Thomas Melonio, conseiller adjoint aux questions africaines du président français, et le chef d’état-major particulier de l’Elysée, le colonel Pierre Schill. Ils étaient venus dans le cadre de la redynamisation des relations entre Paris et Bamako, en cette veille de la réunion sur le développement des régions nord du Mali qui aura lieu le 22 octobre 2015 à Bamako. Une rencontre très capitale pour le financement des activités de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

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