Voilà bientôt quatre mois qu’il est investi à la tête du pays, puis réconforté par une majorité parlementaire lui permettant d’user pleinement de son expérience politique et de sa qualité d’ «homme à poigne » pour faciliter la restauration de l’unité nationale, la stabilisation du territoire et la réconciliation nationale, le président IBK qui, selon certaines langues ; « ne dispose de programme de gouvernance cohérent pour le Mali », a du mal à prendre le taureau par les cornes.
A moins que ce soit des maux de ventre pour le sentir seul, la région de Kidal demeure jusque là, ce qu’elle était sous la transition. Autrement dit, quoiqu’amer; c’est statuquo !
Bon nombre de fois soit-il plus infime qu’un Etat, même dans un poulailler les poules pondeuses auront du mal à pondre si à côté, on joue jour et nuit au Tam-tam comme au clair de la lune.C’est réitérer tout simplement qu’aucun processus de sortie de crise ne peut être justement amorcé sans un territoire pacifié et pleinement contrôlé par l’autorité républicaine.
Il va d’ordre charitable, au Mali, ne serait-ce que pour économiser du temps, de rappeler au puissant chef suprême des armées, gardien de la constitution et à la fois garant des accords et traités internationaux, que les kilomètres de discours lus ne pourront faire l’affaire sans qu’ils ne soient suivis des actes quoique petits mais tout au moins concrets, tendant à redonner l’espoir à tous ceux-là qui l’ont porté à bord du navire ‘’Mali’’ comme capitaine.
« Oui à la justice indépendante M. le président !» Mais, « qu’en est-il de Kidal ?».
Même si cette méthode du régime IBK tendant à traduire l’ancien président (ATT) en justice pour haute trahison est saluée par certains, il n’en est aussi pas moins important de se demander si, s’atteler à entamer un tel processus pas du tout facile en tel lieu et tel moment, ne fera pas perdre du temps aux Maliens qui n’ont qu’assez le nez dans l’eau.
« Le président Keïta est en difficulté à pouvoir débarrasser Kidal de l’occupation tel qu’il l’avait promis-et cherche des coupables au sud, voilà pourquoi, il vise ATT, concède un jeune financier malien, qui ajoute ; tout ce qu’on lui demande d’abord, c’est de faire libérer Kidal par tous les moyens possibles, le reste s’en suivra car ATT tel qu’on le connait, ne fuira pas de Dakar et n’hésitera pas à rentrer au bercail si on le convoque-et que le Sénégal accepte.».
Il y a urgence-et il faut situer le cap!
Avec autant d’attentes, il est d’une impérieuse nécessité de s’attaquer au dossier le plus brûlant, notamment celui de la restauration de l’intégrité territoriale national. Même si, sans but marqué encore dans le camp adverse, le président IBK refuse d’admettre que la réputation d’ « homme à poigne et de la solution » dont certains lui collent doublement l’étiquette, ne se limite qu’à taper le poignet sur la table, tout en croyant qu’en retour de telles menaces, viendra la solution [un comportement intrinsèque aux pachas]. Le contraire est à prouver…
A tort ou à raison, pour soi-disant encourager des mesures de confiance comme signé dans le dernier accord de Ouaga( du 18 juin entre le gouvernement de transition et les groupes armés du nord, sous la médiation internationale), IBK annule des mandats d’arrêt émis contre des sanguinaires ( contre quoi le procureur Tessogué menaçait le président de la transition, Dioncounda d’être poursuivi pour haute trahison si ce dernier agissait de la sorte), libère puis accueille de rebelles et bandits de renommée dans son nouvel hémicycle-et refuse dans le même cadre, de dialoguer avec ceux qui sont armés(position ambiguë de Paris). C’est tout à fait « positif», mais vraisemblablement, c’est la traduction de la conception par le capitaine Bourama de l’accord de Ouaga comme un couteau à double tranchant (il ne le [l’accord de Ouagadougou] rejette pas et ne l’apprécie pas à 100%). Très vigilant mais incohérent de vouloir « changer les règles du jeu à la mi-temps », c’est donc soit ; on poursuit la partie ou qu’on la casse. Faute de quoi, le temps n’attendra personne…Au bout du compte, il faut bannir les tâtons et vite fixer un cap clair et précis pour sortir le Mali de ce fiasco en veilleuse à Kidal d’abord !
Issiaka M Tamboura pour Maliweb.net