IBK Président du Mali ? Une vraie course d’obstacles

Octobre 7, 2012 - 04:10
Octobre 7, 2012 - 09:42
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En l’absence de Dioncounda Traoré, président intérimaire  et   mis de facto  hors jeu par les textes de la transition, la haine sécrète entre les deux hommes (IBK et Soumaila), par- delà les fausses apparences naïvement destinées à  tromper l’opinion --constituera la principale énigme de la   prochaine élection présidentielle. Ceci expliquant bien cela, ces trois  principales forces politiques ne sont même plus à l’abri de nouvelles secousses telluriques. La politique n’est-elle pas  devenue sous  nos tropiques un véritable jeu de massacre ? [caption id="attachment_56413" align="aligncenter" width="450"] El Hadji Ibrahim Boubacar Keita, Président du Rassemblement Pour le Mali (RPM)[/caption] « Etre candidat à la magistrature suprême, c’est un honneur. Y être élu serait un destin » Mais  y’a-t-il  vraiment des hommes  taillés ou prédestinés  pour la fonction ?A  l’image du  leader  incontesté du parti des tisserands  et qui  n’est autre que Ibrahim Boubacar Keita. Signe particulier : Ancien premier ministre du président Konaré  pendant  six  ans, un record de longévité jamais égalé dans la sous-région. En plus de ce suprême privilège, il cumulait également les fonctions de président du parti, ce qui  faisait  virtuellement de lui,  le candidat naturel  de cette formation majoritaire. Mais comme vous le savez  surement, la suite  du psychodrame  est largement connue. En 2002 ces mêmes scrutateurs assisteront  médusés et interloqués  à l’impensable  création  de la  fameuse coalition Espoir 2002 regroupant   le RPM, le Cnid et le Mpr, , deux partis membres  du COPPO, ce  farouche  regroupement politique de l’opposition dite radicale.  Faisant fi de toute considération psychologique et passionnelle, ils acceptèrent par pur « réalisme politique » de s’allier avec  le « diable », ( le mot n’était  pourtant pas trop fort ), histoire de survivre dignement aux conséquences  combien désastreuses d’un  boycott consécutif à la  douloureuse crise. Pour faire court, après les tentatives infructueuses de 2002 et 2007,  le patron du RPM peut-il (enfin !) croire à l’accomplissement de  son destin ? Quant on sait qu’à la faveur du coup d’Etat, son capital de sympathie  a visiblement augmenté d’un cran, une belle bouffée d’optimisme pour celui qui reste à première  vue  celui qui conserve ou incarne  encore  le plus de chance  de devenir le cinquième président  démocratiquement élu de notre pays.  Pour  une raison aussi simple  que Dioncounda  Traoré  l’ex-candidat  issu des primaires du parti majoritaire est  désormais mis hors jeu  à cause de son poste de président intérimaire. Mais attention ! Même s’il  ne peut plus être candidat il  conserve néanmoins  ce redoutable privilège  d’être un vrai  faiseur de rois, tant au niveau de sa propre formation (pour le choix d’un prochain candidat du parti,  que sur le plan national. Avec cependant cette certitude qu’aucune formation politique  prise individuellement ne peut gagner seule   les  futures élections présidentielles. Du coup, la mise en place effective des alliances électorales s’avère indispensable pour  pouvoir remporter un prochain succès électoral. Que va-t-il se passer  si Soumaila Cissé  revenait aujourd’hui au bercail ? Serait-il encore inquiété pour sa sécurité? De nombreuses spéculations vont bon train à ce sujet, sans que l’on sache vraiment à quelle sauce il sera mangé. Toutefois on peut dire sans le moindre risque de se tromper, que la rupture parait définitivement consommée entre les principaux auteurs du coup  de force du 22mars et l’enfant de Niafunké. La simple idée de voir Soumaila Cissé  accéder à la tête de la magistrature suprême de notre pays continue encore  de  hanter  le sommeil de quelques trublions de la junte  l’ayant  contraint à un exil forcé sur les bords de la seine.  Mais si « Soumi  champion »  n’est pas candidat, son élimination pourrait bien profiter à qui ? Quant on sait  que ni  Dioncounda  Traoré, ni Cheick Modibo Diarra  ne  peuvent plus  (tout au moins en théorie) se présenter à la future élection présidentielle. Le coup de force du 22mars est passé par là, et au regard des différentes péripéties qui ont rythmé cette période assez particulière de notre pays, l’on est en droit de penser à une très probable alliance au sommet   entre l’Adema et L’URD en vue des prochaines élections présidentielles. Voilà en somme un scenario  presque catastrophe, qui mettrait un violent et irrémédiable coup d’arrêt à toute ambition  présidentielle d’IBK, tout au moins par la voix des urnes.  , il sonnerait également  le glas à sa carrière politique, dont le summum  aura été sa présidence à la tête de l’Assemblée nationale de 2002à 2007, la même année ou il accepta sans grande conviction d’aller aux élections contre ATT. Cinq ans plutôt, ce grand « démocrate » avait pourtant  fait le choix pour le moins « réaliste »ou « diplomatique »(le piston de Bongo Odimba)  de soutenir un indépendant en la personne d’ATT contre  le candidat officiel et légitime du parti de l’abeille Soumaila Cissé. La raison tenait plus à des considérations purement psychologiques  que politiques .Une inimitié  presque viscérale a toujours existé entre  ce prince du Mandé  et ce puissant clan CMDT, dont l’une des têtes de proue  n’est autre que Ousmane Sy, promu récemment secrétaire général de la présidence. Ce proche de Dioncounda  ne manque pas d’ambitions,  ni d’ailleurs d’idées novatrices pour revitaliser le parti de l’abeille, mais à quel prix ? Très proche de Soumaila Cissé, il pourrait éventuellement  jouer un rôle éminent dans le rapprochement entre les deux formations politiques au cas ou…... C’est ce même Ousmane  SY  qui  en sa qualité de ministre chargé des élections avait organisé les élections présidentielles  de 2002. La suite est abondamment connue. IBK peut-il compter sur le soutien combien important  de  Modibo Sidibé, ce proche de l’ex président  ATT et de Alpha Oumar Konaré? Car si  à la différence de Soumaila , il ne dispose pas encore   d’une grande formation politique assez représentative sur la plan national ( même si secret de polichinelle , de nombreuses formations lilliputiennes avaient émergé (ex-nihilo) du paysage politique , pour le soutenir),  ce peulh du Wassoulou  ne manque pas de  partisans, ni d’ailleurs de soutiens assez discrets et tapis  dans les plus hautes sphères  de l’Etat . En l’absence d’aucune poursuite judiciaire diligentée contre sa personne, rien n’interdirait à  ce grand commis de l’Etat, à la carrière ministérielle riche et   exceptionnelle, de vouloir monter à l’assaut  de Koulouba sur ces terres qui lui sont si familières .  Le soutien des religieux à IBK : un couteau à double tranchant ? Devant ce nouveau  big bang crée  par  le  coup de force militaire   du 22 mars, IBK est sans doute le leader politique qui espère tirer le plus grand profit de cette situation quelque peu « Abracadabrantesque » comme le dirait si bien l’autre .Car  en plus  de l’énorme capital de sympathie dont il  jouit auprès  de la soldatesque ,il dispose également  de grands relais de soutien au sein du haut conseil islamique .Un privilège à relativiser néanmoins  car   partageant  celui-ci avec le lumineux  Me Mountaga Tall, président du parti du soleil levant et premier leader politique à  vouloir réclamer la légalisation du mariage religieux dans notre pays. L’initiative paraissait  (si) précoce et hardie à cette époque-là, que les contempteurs du célèbre avocat l’accusèrent subrepticement de  vouloir ainsi    instrumentaliser la religion à des fins électoralistes ou de faire plutôt usage d’un pernicieux mélange de genres. Rappelez-vous, ce parti a été aussi le premier à créer un site internet dans notre pays. Le désir de montrer toujours l’exemple? L’autre malheur d’IBK, c’est d’être aussi  l’ami de Laurent  Gbagbo (A suivre !) Bacary  Camara

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