IBK: Trois ans après, les Maliens n'ont que "Incha'Allah" à se mettre sous la dent
Le président malien souffle sa troisième bougie à la tête de la magistrature suprême. Le champagne a été sauté, samedi soir, avec le limogeage de son ministre de la défense, Tiéman Hubert Coulibaly.
Au-delà du coup de hasard qui a fait coïncider les deux événements, il s'agit surtout de la traduction d'un malaise qui mine le fonctionnement des affaires ces derniers mois. Au front, l'armée n'attend plus les décisions de la hiérarchie pour abandonner une localité aux mains des terroristes du fait d'un pilotage à vue sans précédent.
Des affaires de corruption non encore élucidées à l'insécurité grandissante en passant par la propulsion des membres de sa famille au sommet de l'État. Le tableau n'est pas que sombre pour celui qu'on nous a fait passer pour le "kankeletigui" (homme de parole) de la classe politique malienne. Il n'existe tout simplement pas. Et les cinq gouvernements qui se sont succédés, en trois ans, ne diront pas le contraire.
L'honneur du Mali terni par les gabegies financières et sa suspension, un moment, à l'Assemblée générale des Nations-Unies pour non-paiement de ses cotisations. Le bonheur des Maliens s'est envolé avec les prises de décisions hâtives et disproportionnées. Le Mali d'abord, lui, est devenu "ma famille d'abord" depuis les premières heures.
Que reste-t-il donc au Malien lambda ? "Incha'Allah" (si Dieu le veut). C'est le mot qui revient au début de chacun de ses discours et de chacune de ses promesses. Mais concrètement, les populations pataugent dans la misère et ils risquent d'y rester encore. Incha'Allah !
Aboubacar DICKO/Maliweb.net
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