Incarcéré à la maison centrale d’arrêt de Bamako avec 5 de ses compagnons : Le secrétaire général de la FMPOS, Sylvestre Togo appelle ses camarades à intégrer les classes.

Depuis la levée du mot d’ordre de grève illimitée du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNESUP),  les cours n’étaient jusque là pas effectifs à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS) de l’Université de Bamako. Les étudiants avaient catégoriquement refusé d’intégrer les salles de classes tant que le Secrétaire général du comité AEEM, Sylvestre Togo et cinq autres de ses camarades incarcérés depuis une semaine à la maison centrale d’arrêt de Bamako n’avaient pas été relâchés.

La faculté de médecine était très agitée ce lundi. Venus très nombreux dans les amphis et salles de classe pour retrouver la saveur des cours après plusieurs semaines de grève, les étudiants ont été agréablement accueillis par les membres du comité AEEM. Contrairement à ce que la majeure partie des étudiants s’attendait notamment le boycott des cours, le comité AEEM a créé la surprise en acceptant l’effectivité de la rentrée sans la libération de certains de ses membres.  En effet depuis deux semaines, le secrétaire général du comité AEEM et cinq de ses amis sont arrêtés suite à l’agression d’un étudiant dans une affaire de ‘’ règlement de compte’’. Un étudiant du nom de Bill avait été sauvagement tabassé avant d’être repassé avec un fer électrique par certains membres du comité AEEM dont les 6 détenus actuels selon la victime. Depuis lors, ils avaient été interpellés par le commissariat de police du 8ème arrondissement avant d’être placés sous mandat de dépôt par le procureur pour des besoins d’enquête.

Initialement prévue la semaine dernière, la rentrée avait été boycottée par les étudiants en guise d’expression de leur mécontentement face à l’arrestation de leurs camarades. Reportée à ce lundi, la rentrée a bel et bien eu lieu suite à l’appel aux étudiants, depuis la prison, du secrétaire général, sylvestre Togo à intégrer les salles de classe afin de ne pas compromettre l’année académique déjà retardée.  Il faut rappeler que des démarches ont d’ores et déjà été entreprises par le comité AEEM de ladite faculté pour la libération du secrétaire général et ses amis. Selon une source judiciaire, ils devront bénéficier d’ici la fin de la semaine d’une liberté provisoire en attendant la suite de l’instruction. Une autre source médicale nous confirme le rétablissement progressif de l’état de santé de l’étudiant agressé.

Dans l’espoir qu’une suite favorable sera trouvée à cet incident, il faut noter que ce comportement du secrétaire général témoigne d’une grande sagesse et d’une maturité syndicale. Les étudiants dans leur majorité ont salué l’initiative, tout en manifestant d’une manière ou d’une autre leur solidarité vis-à-vis de lui et ses  compagnons.
IDRISSA KANTAO