Comme tous les ans depuis 1995, l’ONG Transparency International, basée à Berlin, vient de rendre public, le 5 décembre dernier, son classement mondial de perception de la corruption 2012, pour 176 pays. Aucune zone du monde n’est épargnée par ce fléau et deux tiers des pays réalisent un score de moins de 50 sur 100, score peu réjouissant.
De nombreux pays africains stagnent toujours dans les tréfonds du classement. Ainsi la Somalie reste le pays où la perception de la corruption reste la plus importante. Le Soudan (173
ème), le Tchad (165
ème), le Burundi (165
ème), la Libye (160
ème) et la RDC (160
ème) figurent aussi parmi les 20 pays les moins biens classés.
Les trois pays africains les mieux classés sont: le Botswana (30
ème), le Cap Vert (41
ème) et le Rwanda (49
ème). L’Afrique du Sud perd, quant à elle 5 places (69
ème) alors que certains autres pays progressent, comme le Burkina Faso (de la 100
ème à la 83
ème place), le Sénégal (de la 112
ème à la 94
ème place), le Mali (de la 118
ème à la 105
ème position) et le Niger (de la 134
ème à la 113
ème place).
Comme d’habitude, le trio de tête se compose du Danemark, de la Finlande et de la Nouvelle-Zelande et, en Europe, des Etats comme l'Italie et la Grèce, respectivement 72
ème et 94
ème, réalisent des scores inférieurs à certains pays africains.
Rappelons que l’indice de perception de la corruption (IPC) évalue et classe les pays ou les territoires selon le degré de corruption perçu dans leur secteur public. Il s’agit d’un indice composite, d’une combinaison de sondages et d’évaluations portant sur la corruption réalisés par 13 institutions réputées, dont la Banque mondiale, les Banques asiatique et africaine de Développement ou encore le Forum économique mondial de Davos. L’IPC est l’indicateur de corruption le plus utilisé aujourd’hui à l’échelle mondiale. Il est compris entre zéro (pour un pays «hautement corrompu») et 100 (pour un pays considéré comme «très vertueux»).
Rappelons aussi que, selon une étude que l’ONG Sherpa de France a faite mener, «l’argent tiré de la corruption dans les pays pauvres équivaut à plus de 30 fois le volume global de l’aide publique au développement au niveau mondial». Nous reviendrons bientôt plus en détails sur le «score» du Mali.
Ramata Diaouré