C'était à la faveur d'un point de presse que le Groupement des leaders musulmans du Mali a animé, le dimanche 8 avril 2012 au domicile de Chérif Ousmane Madani Haïdara, sis au Banconi. Comme on le sait, c'est le chef rebelle Iyad Ag Ghaly, le médiateur dans les prises d'otages et de remise de rançons, qui, à la tête d'un mouvement salafiste et avec d'autres bandes armées, occupe les villes de Gao, Tombouctou et de Kidal. En essayant d'imposer aux populations une idéologie importée et cela sous le couvert de l'Islam.
[caption id="attachment_47472" align="alignleft" width="600" caption="Chérif Ousmane Madani Haidara"]
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Cette conférence de presse avait pour but de présenter le Groupement des leaders musulmans du Mali qui prône un Islam basé sur la tolérance, le respect de la personne humaine, de ses droits et de ses biens. Ensuite, déplorer la situation au nord Mali qui préoccupe toute la communauté nationale et cela à la suite des exactions des bandes armées, devenues maîtresses des lieux.
Avec l'occupation des régions de Gao, Kidal et Tombouctou par des fanatiques salafistes, les leaders musulmans sont sortis de leur réserve pour tirer sur la sonnette d'alarme. En effet, le comportement des bandits armés et des salafistes d'Iyad Ag Ghaly, dans ces localités, a été condamné avec la dernière rigueur par les conférenciers Cheick Ousmane Madani Haïdara, Thierno Hady Cheick Omar Tall, Mohamed Moussa Diallo, Zakaria Maïga et le président de l'Union des jeunes musulmans, Mohamed Macki Ba.
On sait qu'à leur arrivée dans plusieurs localités du nord, les salafistes ont eu à convoquer, tout d'abord, les notabilités et les imams afin de leur faire part de leur vision en ce qui concerne la pratique de la religion.
Mais de quelle religion ?
D'après ces adeptes d'une idéologie venant de l'extérieur notamment du Pakistan et d'Afghanistan, les femmes et les hommes vivant dans ces villes doivent changer leur habitude vestimentaire. L'objectif étant d'imposer la charia.
Ousmane Madani Chérif Haïdara, le guide spirituel des Ançar Dines, qui n'a "jamais vu Iyad Ag Ghaly de ses yeux", dit ne pas comprendre comment se fait-il que "des musulmans déclarent la guerre à d'autres musulmans pour imposer une idéologie". "De quel droit ces combattants étrangers veulent-ils nous imposer leur idéologie ?".
Les conférenciers ont fustigé la soi-disant république de l'Azawad, les sévices et les humiliations subis par les populations au nord à la suite des razzias des bandits armés.
Pour Macki Ba, leaders des jeunes musulmans, c'est "le gouvernement malien et les services de renseignements qui ont été laxistes vis-à-vis des groupes salafistes qui occupent présentement les localités du nord. Nous avons toujours dénoncé ces ONG financées à coup de millions FCFA et dont les leaders avaient d'autres motivations qu'humanitaires". "On a vendu notre identité, notre honneur", renchérit Hady Thiam.
Comme il est facile de le constater, pour nombre de leaders musulmans, ce sont nos propres dirigeants qui ont laissé le salafiste Iyad Ag Ghaly évoluer comme un poisson dans l'eau.
Cet individu venait régulièrement, aux dires de certains, se servir en liquidités au palais pour rejoindre après le nord Mali où il sème présentement la mort et la désolation. C'est pour faire face à cette situation que les leaders musulmans se sont dits prêts à donner leur vie pour sauver notre pays.
Mamadou FOFANA