Insécurité au Nord-Mali ; Les épouses des porteurs d’uniforme battent le pavé

Fév 2, 2012 - 18:30
Fév 2, 2012 - 18:30
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[caption id="" align="alignleft" width="300" caption="Les manifestants regroupés devant le palais"][/caption] Le mardi dernier, 31 janvier 2012, les épouses des porteurs d’uniforme de Bamako et de Kati   et leurs enfants ont marché sur la Colline du pouvoir (Koulouba) pour exprimer leur mécontentement face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le septentrion malien. C’était aux environs de  9 heures que les épouses des porteurs d’uniforme de Bamako et de Kati se sont donné rendez-vous sur la route de Koulouba, pour exprimer leur mécontentement face aux massacres de leurs époux qui sont actuellement au front. Visiblement, elles étaient dans  tous leurs états. On lisait sur leur visage un profond désarroi. Car, leurs époux et leurs progénitures tombent tous les jours sous les balles des apatrides. Ils sont des apatrides, disent-elles, puisque quand un citoyen prend des armes contre son propre pays, il mérite de ce fait d’être déchu de sa nationalité. Il devient ainsi l’ennemi de la Nation. «Dans un pays démocratique comme le nôtre, revendiquer son droit quand on se sent lésé fait partie des principes inscrits dans la Constitution. Mais, prendre des armes contre l’autorité étatique est un acte de provocation. [caption id="" align="alignleft" width="300" caption="Les éléments de la garde présidentielle dans l'enceinte du palais ne sachant plus quoi faire"][/caption] On a beau fait comprendre à ces apatrides que le Mali est Un et Indivisible, mais ils ne veulent pas l’entendre d’une bonne oreille», nous confie une marcheuse. C’est donc au regard du drame que vivent leurs époux et progénitures au Nord-Mali que ces épouses des soldats sont très engagées et déterminées à rencontrer en personne, et cela sans intermédiaire, le chef de l’Etat afin de lui dire tout ce qu’elles ont au cœur. Au cours de cette marche de protestation qu’elles ont organisée le 31 janvier 2012, elles ont été interceptées par le Ministre de la Défense et des Anciens combattants, Natié Pléah, qui tentait de calmer leurs ardeurs, en leur promettant qu’il fera tout pour qu’elles puissent trouver une audience avec le chef de l’Etat hier jeudi, 2 février2012. De sources dignes de foi, chaque jour que Dieu fait, il y a des attaques diurnes et nocturnes des assaillants. Et ces attaques répétées diminuent en nombre nos forces de sécurité. Face à ce «carnage» en cours, les épouses des forces régulières ont donc pris leur courage à deux mains pour monter au créneau et dire qu’elles ont suffisamment encaissé beaucoup de pertes en vies humaines. «Il faut que le chef de l’Etat réagisse de la manière la plus ferme. L’insécurité grandissante au Nord-Mali nous coupe le sommeil. On avait accueilli à bras ouvert ces rebelles comme nos frères, mais les voilà prendre des armes contre notre Patrie. Or, on croyait que ce pays est à nous tous et que nous devons conjuguer nos efforts pour le bâtir dans la diversité, tout en préservant l’unité du pays. Mais, voilà qu’ils nous réveillent chaque jour avec des coups de canon pour semer la terreur, avec comme mot d’ordre l’indépendance de l’Azawad. L’Etat a trop minimisé leur retour au bercail, au lieu de  les déposséder  des arsenaux  de guerre qu’ils ont ramenés de la Libye. Et pourtant, le principe de la souveraineté exige qu’un Etat soit le maître absolu sur son territoire. Si rien n’est fait dans un bref délai, le pouvoir en place aura du pain sur la planche», fulminait une autre marcheuse très remontée contre l’Etat malien qui affirme avoir perdu son mari au front. Autant dire que la situation d’insécurité qui prévaut actuellement au Nord-Mali est très grave et que le président ATT, en tant que chef suprême des Armées, doit prendre ses responsabilités. Boubacar SIDIBE (Stagiaire)  

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