Institut d'études politiques de Bamako : Le master en géostratégie lancé au Pôle universitaire Amadou Hampaté Bah

Nov 14, 2011 - 18:30
Nov 14, 2011 - 18:30
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Le ministre des Affaires  étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou  Boubeye Maïga, représentant le Chef de l'Etat, Amadou Toumani Touré, a présidé la cérémonie de la conférence inaugurale du master en géostratégie au Pôle universitaire Amadou Hampaté Ba. C'était le lundi 14 novembre.

A travers l'ouverture de ce master en géostratégie  dans notre pays, il s'agit, pour notre sous-région et pour l'Afrique, d'une heureuse perspective dans le processus du renforcement des compétences et des capacités des divers acteurs de nos sociétés en mutation.

La rencontre a réuni, autour du Directeur du Pôle universitaire, Amadou Hampaté Ba, Abdoullah Coulibaly, les ministres des Affaires  étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou  Boubeye Maïga, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, de la Défense et des anciens combattants, Natié Pléah, de l'Ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, du Directeur des Sciences politiques d'Aix-en-Provence, Christian Duval et de plusieurs autres invités de marque.  Prenant la parole en premier lieu, le Président Directeur général du Pôle universitaire Amadou Hampaté Bah a déclaré qu'en lançant ce nouveau programme avec ses partenaires  son établissement  a voulu apporter sa pierre à l'édification, au Mali  et dans la sous-région, d'une intelligence plus fine.

" La science politique n'est pas un royaume abstrait de spéculation. Elle touche au corps de nos sociétés, à la réalité du monde en mouvement, aux mutations qui les affectent, aux questions essentielles qui structurent leur évolution, aux jeux et enjeux qui nouent les relations entre les différents acteurs " a souligné le PDG du Pôle universitaire.

Poursuivant ses propos, l'orateur d'indiquer que son ambition est de contribuer  ainsi à construire les instruments d'une lecture et d'une compréhension du monde et des grandes tendances de son évolution pour être à même d'agir et d'orienter nos sociétés vers de nouveaux équilibres.

Voilà pourquoi ce programme s'adresse aux élites, aux décideurs et aux acteurs-clés qui pensent, conçoivent et participent à la mise en œuvre des concepts et politiques organisateurs de notre vie en commun. "Nous aurons réussi notre tentative si nous parvenons à faire émerger une masse critique de compétences qui savent lire les événements et les mutations, mais aussi et surtout qui savent anticiper sur les devenirs possibles de nos pays dans leur relation au monde" a-t-il souligné.

L'Ambassadeur de France au Mali, S.E. Christian Rouyer, de préciser, à son tour, que le Mali et la France sont engagés, depuis de nombreuses années, dans une relation étroite de coopération dans le secteur de l'enseignement et de la recherche.

 A cet effet, il s'est réjoui de la concrétisation de ce nouveau partenariat entre l'Institut d'études politiques  d'Aix-en-Provence et le Pôle universitaire Amadou Hampaté Bah. Cela, soutient-il, vient renforcer la coopération  universitaire  sur  des  sujets  qu'il importe de comprendre ensemble et sur lesquels une réflexion scientifique conjointe est essentielle.

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Mme Siby Ginette Bellegarde, a, pour sa  part, affirmé que son département n'épargnera aucun effort pour apporter l'appui nécessaire aux établissements d'enseignement supérieur privés qui respecteront les normes de qualité.

 

Le Mali confronté à quatre grands défis source de crise

 Dans sa communication, le ministre des Affaires étrangère et de la coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, a fait ressortir que la géostratégie est à la confluence de plusieurs disciplines, en particulier de la géopolitique et de la géo-économie.  Par ailleurs, elle sert à analyser les rapports de force sur le plan international dans le but de comprendre le contrôle des territoires, d'observer et comprendre l'évolution économique du monde. De même, il s'agit de  souder en permanence les réalités entre puissance et espace et de distinguer ce qui est stable, les zones d'incertitudes ou de turbulences, entre autres.

Autant d'éléments, à  en croire le conférencier,  qui confèrent à la géostratégie une dimension essentielle dans l'art de gouverner, en ce qu'elle fournit aux décideurs les outils leur permettant d'anticiper pour agir et assurer ainsi la continuité de leurs actes.

Actualité oblige, le ministre  des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, a saisi l'occasion pour affirmer que le  Sahel   est considéré,  aujourd'hui, comme une région cruciale dans la sécurité  et la stabilité internationale.  "Nous faisons face à quatre grands défis qui renvoient à une série  de problématiques et de crises imbriquées les unes dans les autres" a-t-il déclaré.

Il s'agit, en premier lieu, du  défi interne lié à une vulnérabilité historiquement et structurellement induite par une imbrication de facteurs internes et externes. Le ministre Maïga  de  citer  l'extrême étendue du territoire, le faible peuplement et l'existence de frontières poreuses  et la situation de post-conflit non encore stabilisée et la persistance des revendications identitaires  et des rivalités intercommunautaires.

Le second défi,  quant à lui,  est lié à l'explosion de la criminalité transnationale organisée, avec le trafic de drogue (selon l'ONU, environ 50 tonnes de cocaïne transitent par cet espace par an) et l'immigration clandestine. Ce qui fait que nous sommes en face d'acteurs hybrides qui s'appuient sur des complicités locales et qui disposent de territorialités.

Le troisième défi est  lié à l'accroissement de la menace terroriste marquée par l'enracinement du terrorisme djihadiste incarné par AQMI.

Last  but not least, le quatrième  défi est lié à la nature de la réponse, nécessairement globale, multidimensionnelle (sécurité, développement, gouvernance) et multinationale.

 

Selon lui,  cette réponse doit être mise en  œuvre par l'instauration de la sécurité et contenir les facteurs de désordre. Il s'agit aussi d'exécuter  une politique de développement visant une récupération sociale du territoire par le redéploiement de la puissance publique. 

 

 

Ramata TEMBELY


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