Internet :La fille se déshabille, il la fait chanter

Fév 18, 2011 - 18:30
Fév 18, 2011 - 18:30
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Les belles rencontres, les histoires d'amour, les relations d'affaires qui naissent sur le net ne se comptent plus. Mais à côté des honnêtes gens, il y a des escrocs pour qui le net est devenu un moyen sûr pour appâter des victimes. Eclairage.
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rnBonjour frère en Christ. Je suis Mme Marie Dolph, j'ai une offre à vous faire : contactez-moi à mon adresse mail personnelle pour plus de discrétion. Merci de bien vouloir m'écrire car je suis malade de cancer et je veux léguer ma fortune d'une valeur de 1.025.000 US Dollars (508 millions Cfa environ). Voici mon adresse. Je compte sur vous pour me contacter. Agréable journée à vous très cher."
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rnVoilà le genre le message qu'on peut trouver sur le net. Il y en a d'autres qui disent : "Salut. On m'appelle Maria Walker, je suis Canadienne âgée de 31 ans, mais résidant à Londres (Angleterre). Je suis déléguée médicale et c'est parce que j'ai voulu avoir plus de relations pour une amitié sincère avec vous, voire mariage. Merci de m'écrire à mon courriel. Je vous informe de bien vouloir me faire savoir d'où vous êtes et ce que vous faites. Je vous embrasse." Ou encore : "Honorable internaute. Dans le cadre du premier tirage au sort de l'année 2010, le Directeur Commercial du groupe Atlantique Finance a le vif plaisir de vous annoncer que votre adresse mail a été tiré au sort par sélection Informatique lors de notre premier tirage de l'année 2010 effectué le jeudi, vous êtes l'heureux gagnant du 3ème prix  60 000 euros (plus de 39 millions Cfa) de la tombola du Projet Atlantique Finance."
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rnCe genre de mails de la part de parfaits inconnus, tout le monde en a reçu sur son adresse mail. En version française ou anglaise. L'un des auteurs de ces mails s'appelle Ishaw B. Il n'est ni au Canada, ni en Angleterre mais à Marcory Remblai, en plein cœur de l'Afrique. Ce jeune Nigérian de 27 ans se définit comme "homme d'affaires". Son business à lui, c'est de se faire de l'argent facile sur la toile. Comment procède-t-il ? "Je suis sur le net tous les jours, du matin au soir, je cherche des adresses mails et avec ça, je me débrouille pour "gratter" un peu d'argent aux internautes. Ça ne marche pas toujours, donc quand j'ai une occasion, je tape fort".
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rnEn clair, Ishaw est un arnaqueur sur le net, qui promet monts et merveilles à ses victimes. Tantôt, il est le fils d'un ex-rebelle sierra-léonais décédé, tantôt, la fille d'un diamantaire angolais. Pour attirer ses victimes, Ishaw fait toujours miroiter des millions de dollars. Bien sûr, ses victimes ne reçoivent jamais un copeck, mais Ishaw réussit parfois à leur soutirer un peu d'argent pour soi-disant constituer des "dossiers". N'ayant pas toujours les moyens de se payer la connexion internet, Ishaw a passé un deal avec le cyber qu'il fréquente à Marcory- Remblai. "Ici, on me fait des faveurs. En fait, quand je réussis à avoir de l'argent, j'en donne un peu à la fille du cyber. Je donne un peu aussi à ceux qui m'aident à rédiger mes lettres en bon français."
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rnMais à côté d'Hervé A., un autre grand arnaqueur, le business d'Ishaw paraît un jeu pour enfant de chœur. Hervé lui, vit à Angré. Toujours bien mis, il se fait passer pour un "benguiste" sur le net. Son truc à lui, c'est d'amadouer les jeunes filles sur les sites de rencontres.
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rn"Comme les filles aiment les "benguistes", je les contacte sur les sites de rencontres en leur disant que je suis à Paris, à Londres ou aux Etats-Unis. Je les drague normalement sur le net. Une fois qu'elles acceptent mes avances, je demande à les voir sur webcam. Après, je leur demande de m'envoyer des photos d'elles. Au bout de quelques semaines, quand nous devenons vraiment intimes, je demande des photos sexy, des photos d'elles nues. Quand j'ai les images, je commence à parler affaires…"
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rnEn fait, une fois les photos de nues en sa possession, Hervé commence à menacer les jeunes filles de les publier sur le net, de provoquer un scandale et de ruiner leur réputation. Au bout de ce chantage, il s'en tire quelquefois avec de grosses sommes d'argent. Quand nous lui demandons comment il s'arrange pour récupérer la rançon, comment il évite la police, Hervé se contente de dire que tout se fait par transfert d'argent. Il n'en dira pas plus. Mais il semble que les arnaqueurs sont en complicité avec certains agents des compagnies de transfert d'argent. Ce qui fait qu'ils réussissent à retirer de fortes sommes sans être obligés de montrer pattes blanches.
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rnUn autre qui est coutumier des sites de rencontres, c'est Jean-Yves. Il vit à Marcory-Sicogi. Après un BTS en communication, il écume les cybercafés de son quartier, à la recherche du gain facile. Il se fait passer pour une jeune fille belle et vertueuse à la recherche de l'homme de sa vie sur les sites de rencontres. "Quand le bouvier (c'est comme ça que les escrocs du net appellent les gens qu'ils arnaquent, ndlr) mord à l'hameçon, je lui envoie les photos de ma copine ou d'une amie à moi. La première chose à faire, c'est de lui demander son adresse MSN.
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rnParce qu'il y a des sites de rencontres où c'est interdit de parler d'argent ou de transfert d'argent… Si tu le fais, on peut te bloquer. Si le bouvier veut la voir sur webcam, je lui demande de se faire toute belle, de jouer la fille de rêve et de venir au cyber avec moi. En général quand ils la voient, ils tombent sous le charme…". Et l'étape suivante dans le plan de Jean-Yves, c'est de soutirer de l'argent à ses prétendants.
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rn"Quand ils sont bien émoustillés, je leur dit que je milite dans une ONG qui a besoin d'aide." Comme les autres, il n'en dira pas plus. Selon Pacôme K., un arnaqueur du net repenti, la ficelle que les arnaqueurs utilisent est parfois très grossière, mais il y a toujours des gens pour tomber dans le panneau, parce que certains arnaqueurs ont des fétiches (?!).
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rn"Je connais des amis qui vont jusqu'au Bénin pour aller chercher des fétiches pour faire marcher leurs business sur le net. C'est comme s'ils hypnotisaient leurs victimes. Elles ne peuvent rien leur refuser et en plus les victimes évitent d'en parler à la police ou à leurs proches…" Choses que nous n'avons pas eu les moyens de vérifier. Mais une chose est certaine, il n'y a pas qu'à Abidjan que les gens cherchent à faire facilement fortune sur le net. Ce phénomène est aussi très répandu au Bénin, au Nigéria, au Cameroun et même en Occident.
rn                             Topvisages

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