Jeamille recevant la Lettre d’or de l’UMAM : « J’ai compris le message et je jure de ne pas vous décevoir »

Si un jour le ‘’Dafé djè’’ (l’étalon blanc) devient le président de la république du Mali, il aura son premier ministre tout trouvé en la personne du ‘’Kamalé kountigui’’ (le premier des jeunes), Amadou Goïta dit Obama. Le jour du lancement de l’UMAM, le second a remis une tettrre d’invite au premier pour prendre ses responsabilités.

Ce qui s’est passé le 22 octobre dernier au Palais de la culture  de Badalabougou n’est plus un secret pour personne. Ni à Bamako, ni au Mali et même dans le monde. Ce jour là le président de l’Union des mouvements et associations du Mali UMAM, Amadou Koïta a solennellement remis la Lettre d’or des 80 organisations fédérées à leur parrain, Jeamille Bittar. Ceux qui ont assisté (en début 2002) à la remise d’un semblable courrier à ATT par le Mouvement Citoyen dans la salle de Basket du stade omnisport de Medina-coura, n’ont pas manqué de faire le rapprochement. Du coup, une suite logique se profite dans les esprits, à savoir une investiture géante dans une des plus grande places du pays. Où exactement ? Cela reste à voir.

Ce qui est sûr, c’est que l’événement du samedi 22 a pris des tournures dantesques qui font qu’elle sort de l’ordinaire des événements du genre. On dirait que les femmes avaient bu de l’alcool tant elles étaient déchainées, mais se sont les griots qui ont trinqué et sont montés dans le firmament de l’inspiration. L’un d’entre eux dira ainsi que Jeamille avait dépassé la « catégorie des hommes à deux pieds, que désormais, il fallait le compter avec les ‘’djinns’’ ». Faisant mieux, un autre assurera que Jeamille est le seul prophète envoyé par Dieu après Mohamet (Psl). C’est dire  si ce regroupement humain (chaque attroupement des hommes n’est-il pas unique ?), volait haut vers le miracle. Jeamille, à cette occasion, a eu à serrer la main d’une soixantaine de maires et d’élus locaux alignés et acquis à sa cause de la tête au pied. Mais l’information à été communiqué selon la quelle il y en avait 4 à 5 fois plus  bloqués dehors.  Un seul détail pour donner une idée de l’affluence  est la présence de délégations de tous les coins du Mali, du Congo Brazza, de la RDC, de la RCI, du Togo, du Benin, du Niger, de la Guinée Conakry, etc. Le seul cercle de Dioïla aurait déversé, tôt le matin, 800 délégués qui venaient de toutes les communes du cercle. Pour versifier la surprenante information, nous avons approché un de délégués, Souleymane Fomba de Sougoubili, commune de Fana, pour lui demander si ce qui a été  dit était vrai. Il a confirmé sans ambages en montrant vers les bus. Alors, trouver des mots pour décrire l’affluence relève de la gageure. On a beau emmené des sièges que l’on n’a pas pu repousser les murs du palais pour caser le monde qui affluait. Et il est à noter que face à la marée, l’organisation et la police ont bien tenu l’ordre.

Temps forts et alternance générationnelle

Des moments forts, il y en a. Mais deux d’entre eux ont été particulièrement marquants. D’abord, le discours du président de l’Umam, Amadou Koita  (Jeamille a eu tort d’en rater le début, sorti qu’il était pour aller  saluer les élus et la foule bloqués dehors). Assurément, il ne faut plus parler de ‘’jeune’’ Amadou Koita. Non c’est un vrai premier ministre en pleine possession de son verbe et de son art qui s’est adressé au ‘’parrain’’ et au public pour parler de célébrer le Mali et la victoire.

C’est un homme résolu qui a expliqué pourquoi ils veulent se battre et pourquoi ils ont créé, avec ‘’une volonté réfléchie et responsable’’, l’Umam, une organisation constituée de ‘’militants aguerris’’ et à l’image d’ATT. Et ce, avant d’affronter le parrain avec ce défi : ‘’Qui mieux que vous pourra porter son combat ?’’ (Il s’agit du  combat du président Touré). Amadou Koita a prôné l’émergence d’une nouvelle majorité qui va vaincre en 2012, avant de lancer un appel à toutes les catégories des Maliens pour ‘’nous rejoindre afin de bâtir les chantiers de l’avenir’’.En vrai chef de troupe, il a tenté de haranguer les Maliens à refuser d’être un peuple de troupeau qui obéît ou doit et à l’œil. Volontaire il a clamé avec résolution :’’le temps est arrivé pour l’alternance générationnelle !’’. Voila le carburant qui fait fonctionner le tribun, tourner la page de ceux qui ont trop duré dans les affaires pour que sonne la rentée des jeunes sur la scène politique.

Tout un programme qui ouvre, pour lui et pour sont patron  qui est lui aussi plutôt jeune, une page blanche qui veut écrire l’histoire proche du Mali. Une qui commencera le 8 juin prochain quand ATT remettra le pouvoir à Jeamille Bittar’’, c’est le sens de son combat du moment. C’est la -dessus que l’autre temps fort (qui provoquera l’hystérie) s’enchaine. Amadou remet la lettre d’or de l’Umam a Jeamille Bittar au nom des jeunes, des femmes des démocrates, etc. du Mali et  qui constitue ‘’ un appel solennel à Bittar pour  être l’espoir et de continuer l’ouvre d’ATT. Grave, l’enfant de Ségou tend alors le bras, récupère la missive et répond tranquillement :

‘’La lettre qui m’a été donnée, j’ai compris son sens. Je jure que  je ne vous décevrais pas. Je vous donnerai bientôt une réponse. Le Mali sera comme vous le souhaitez, il sera a vous et il sera un pays envié’’. Plus grave encore et ployant sous le poids de la responsabilité, il a ajouté : ‘’ je serai à la hauteur de l’espoir placé en moi’’.

 Bittar, Amadou Goïta et saran Un trio de choc qui va faire mal en 2012

Un tandem est désormais né sur l’échiquier politique malien. Ce trio pourrait faire très mal, tant la complémentarité et l’équilibre des genres est parfait entre les trois personnes. Déjà, on a l’impression qu’il s’agit des joueurs qui ont tellement évolués ensemble que chacun connait sa place et sa tache et qu’ils se retrouvent les yeux fermés. Chacun est intouchable dans son domaine. La démonstration de force qu’ils ont fait montre le samedi 22 octobre restera longtemps gravée dans les mémoires des politiques. Ce trio infernal, c’est du jamais vu au Mali.

Amadou Tall