Journée internationale de la femme rurale : Encourager les femmes à sortir de l’assistanat

La 16ème édition de la  Journée internationale de la femme rurale a pris fin le 16 octobre dernier dans la Cité des Askias, sous la haute présidence de Mme Cissé Mariam Khaïdama Sidibé, en présence de Konaré Mariam Kalapo, ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, en présence d’autres membres du gouvernement et de plusieurs personnalités de la septième région.

‘’Genre, Paix et Sécurité, socle pour la production et la transformation des produits locaux’’ tel était le thème de cette 16ème édition de la Journée internationale de la femme. L’événement s’est déroulé à Bagoundié, dans la commune rurale de Gounzourèye. Dans son discours de bienvenue, le maire de Bagoundié, Abdel Kader Younoussa, a appelé les autorités locales à s’unir pour cultiver la paix sans laquelle il n y a pas de développement. Pour le gouverneur de la région de Gao, Général Mamadou Adama Diallo, le choix du thème n’est pas fortuit. Il a rappelé qu’au Mali les femmes produisent près de 60% à 80% des aliments. Selon lui, les femmes qui représentent près de 51% de la population sont au début et à la fin de tout le processus de production agricole et de transformation locale. « Le potentiel agropastoral est immense, mais sa mise en valeur ne peut s’effectuer que dans un climat de paix et de sécurité qui sont des facteurs de développement », a-t-il déclaré.

La présidente de la Fédération nationale des femmes rurales, Goundo Kamissoko a souligné que les femmes rurales s’occupent de la production, de la transformation, de la conservation et de la distribution en zone rurale. « Elles constituent, environ 60% de la main d’œuvre agricole et produisent 60 à 80% des aliments de base », a-t-elle dit.

Mme Haïdara Aissata Cissé, députée à l’Assemblée nationale,  a appelé les femmes à jouer pleinement leur partition : «Le monde va très vite et la femme doit jouer son rôle pour la culture de la paix et de la sécurité. Car sans la paix et la sécurité, il n’y a pas de développement.» Pour le représentant de Bakary Togola, président de l’Assemblée permanente des Chambres de l’agriculture du Mali (APCAM) et parrain de la journée, M. Mohamed Ag Athabo, cet évènement est un moyen pour les femmes de s’informer sur toutes leurs activités.

Quant au premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, elle a expliqué que les femmes rurales  du Mali sont des actrices incontestables et incontournables non seulement dans le développement économique mais aussi et surtout dans la production agricole de notre pays. Sur le choix du thème, le chef du gouvernement a précisé qu’il s’agit d’un thème d’actualité au regard des défis de la mondialisation, de la sécurité dans la zone sahélo-saharienne et des défis environnementaux liés aux changements climatiques. Elle a rendu un vibrant hommage aux femmes de la région de Gao.  « Pour assurer notre souveraineté alimentaire sur la base d’une alimentation de qualité pour tous et asseoir le développement d’une agriculture moderne au Mali, capable de répondre aux besoins essentiels des populations tout en constituant un secteur économique rentable, dans le respect des équilibres environnementaux, le Mali se doit de transformer ses modes de production pour atteindre notre ambition de puissance agricole dans la sous-région », a indiqué Madame le premier ministre.

La solidarité  féminine au rendez-vous !

Cette journée riche en couleurs a été aussi un moment de solidarité envers les organisations féminines avec la remise des diplômes de reconnaissance à de braves femmes maraîchères. Aussi, plusieurs lots de matériels maraîchers ont-ils été remis aux organisations des femmes de Bagoundié, de Berra et de Zingigo. Ces matériels sont composés de deux motopompes, seize grillages de clôture, dix arrosoirs, cinq brouettes et cinq pelles entre autres. En plus, les organisations féminines ont reçu trois millions de francs CFA de la part du gouvernement et  un autre million de francs CFA offert par la marraine et le parrain.

 La cérémonie a pris fin par une  visite du jardin maraîcher à Bagoundié et de l’exploitation rizicole de Berra. Le ministre de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille n’a pas caché sa joie devant tant de volonté des femmes de s’affranchir des stéréotypes classiques, et a réitéré son engagement à accompagner les femmes de la Cité des Askias.

Par Ousmane Ballo, envoyé spécial à Gao