[caption id="attachment_61140" align="alignleft" width="160"]
![Nord-Mali : faire face et ne plus faire semblant](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/04/adam_thiam_rep.jpg)
Adam Thiam[/caption]
A 82 ans, Mathieu Kerekou tire sa révérence. Il n'était plus aux affaires depuis où il aurait subtilement joué pour Thomas Boni Yayi, l'actuel président encore en poste jusqu'en mars 2016. Qu'a fait exactement Kerekou pour le banquier qui lui succédera restera toujours teinté d'un certain mystère. Mais le mystère, la volte-face et le sens de l'opportunité n'étaient pas les moindres atouts du président-caméléon que les Anglo-saxons auraient juste superbement appelé "survivor". Celui qui ne sait pas mourir, qui déjoue toutes les adversités et qui finit par tenir rendez-vous avec l'Histoire. Voire l'intemporalité' Car son premier contact avec le pouvoir c'était en 1967 via le putsch contre Hubert Maga. Il s'éclipse mais revient cette fois en 1972 héraut cosmétique d'un marxisme léninisme qui mixe le col Mao et le rituel vaudou. Les vents d'Est ne sont pas loin: le Bénin organise la première Conférence nationale qui consacre le pluralisme. Kerekou est battu par Nicephore Soglo en 1991. Mais il avait fait sa première mue en devenant l'avocat de la démocratie libérale. Et ça marche pour lui en 1996 contre le même Soglo. Puis un autre mandat en 2001. Le dernier: car au quartier latin d' Afrique on ne blague pas avec l'alternance constitutionnelle. C'est aussi ce pacte auquel toutes les parties finissent par adhérer qui fait la respectabilité du processus démocratique béninois. Une vitrine que a encore fière allure au milieu de tant d'autres fissurées. Et qu'on l'aime ou non, le Bénin doit, entre autres, cet honorable statut au vieux Sioux qu'était Kerekou.
Adam Thiam