Kidal et les présidentielles : Le doute malgré les assurances françaises
«Les élections doivent se tenir sur tout le territoire malien. J’insiste bien, aucune fraction du Mali ne doit être privée de la possibilité d’organiser les élections. Nous devons faire en sorte que l’administration malienne, civile, puisse s’installer partout pour l’organisation de ces élections. La France à travers sa présence militaire et d’autres armées, y contribueront », a, récemment, déclaré le président français, François Hollande. La question de Kidal rebondit toujours dans les différents débats politiques, qu’ils soient nationaux ou internationaux. Alors que cette ville du nord est toujours sous contrôle du MNLA malgré la présence des forces françaises et des soldats tchadiens qui, eux, ces derniers jours, se redéploient sur les villes d’Ageloq et Tessalit, la France veut nous faire croire que les élections se tiendront bel et bien sur tout l’ensemble du territoire malien. Car, le MNLA ne veut pas désarmer et exige même des garanties assises sur des bases solides issues de discussions franches avec les autorités de Bamako avant la tenue de toute élection. Sur quoi donc, se fonde le président français pour dire que les élections présidentielles de 2013 pourraient se tenir à Kidal ?
Beaucoup de Maliens ne le savent pas encore. Seuls lui et les forces Serval établies à Kidal, ont la réponse. Oui, la réponse, Hollande l’a certainement et sait à quel jeu il joue. Mais celle-ci (réponse) serait tributaire d’une certaine condition : pas de présence militaire malienne à Kidal, à en croire ses propos tenus : « Nous devons faire en sorte que l’administration malienne, civile, puisse être installée partout pour l’organisation de ces élections ». C’est exclure d’emblée l’administration militaire dans le cadre de ces élections dans cette partie du territoire. Et, assurément, à l’allure des choses, seuls les forces Serval et les soldats de l’ONU déployés y superviseront ces élections. C’est ce qui semble se cacher derrière la certitude française.
Les élections à Kidal semblent donc acquises. Aucune fraction de la population malienne ne sera privée de ces élections. Au demeurant, éviter d’éventuels affrontements entre soldats maliens et les troupes de MNLA. Nous pourrons nous rendre à l’évidence de l’effectivité de ces élections à Kidal. Certes. Mais qu’en est-il du statut de Kidal ? Cette ville qui réclame la création de l’Etat de l’Azawad crée la confusion dans les esprits. Nous acheminons-nous vers un statut d’Etat autonome au sein de la République du Mali. La nécessité que Kidal revienne dans le pouvoir central du Mali, comme l’a souligné le ministre de la diplomatie malienne, Tièna Coulibaly en visite, vendredi dernier chez le médiateur de la crise malienne, le président du Faso, Blaise Compaoré, doit faire impérativement l’objet de discussion entre Bamako et Paris. Et les chefs d’état-major de la CEDEAO l’ont réaffirmé par la voix du chef d’état-major de la Côte- d’Ivoire en ces débuts de week-end : la question Kidal doit être clarifiée avant la tenue de ces élections. Ceci pour dissiper toute ambiguïté qui tourne autour de Kidal et qui tourbillonne tous.
Cyrille Adohoun, Stagiaire
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