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![Des soldats de la Minusma, le 1er juillet à Bamako. | REUTERS](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/07/Minusma2.jpg)
Des soldats de la Minusma, le 1er juillet à Bamako. | REUTERS[/caption]
Chargées d’une mission de stabilisation/sécurisation au nord du Mali, les forces de la Minusma sont en face d’un grand défi de neutralité entre les parties. Une question au sujet de laquelle il faut bien reconnaître que des interrogations de posent de plus en plus. Et pour cause.
En fin du mois de novembre dernier, des manifestants proches du Mouvement national de libération de l’Azawad, ont investi l’aéroport de Kidal et empêché l’avion du Premier Ministre Oumar Tatam Ly, d’atterrir. Un incident qui s’est déroulé en présence des forces de la Minusma qui, selon plusieurs sources concordantes, n’ont eu aucune réaction. Malgré le fait que c’est à bord d’un avion affrété par la Minusma, que le Premier ministre devait effectuer le déplacement sur Kidal où il devait procéder à l’installation officielle du gouverneur et d’autres représentants de l’Etat dans leurs fonctions.
Ce fut à la fois une occasion ratée et un nouvel affront infligé par le Mnla au gouvernement central.
L’attitude affichée par les soldats onusiens, ce jour, a suscité beaucoup d’interrogations (inquiétudes?) au sein de l’opinion. Ils étaient, en effet, nombreux ceux qui ont vu derrière cette attitude (passive) des forces de la Minusma la preuve ou l’une des preuves du soutien que ces forces onusiennes sont plus ou moins soupçonnées d’apporter au Mnla, un groupe armé qui continue à défier l’Etat et les Fama présentes à Kidal.
Au moment où aucune enquête n’est encore ouverte pour situer les responsabilités dans les manifestations qui ont fait avorter la visite du Premier ministre, et ceux qui, deux mois avant, avaient caillassé le convoi de trois membres du gouvernement à Kidal ; il y a un autre fait qui suscite questions et interrogations. Il s’agit du cas de deux femmes blessées lors des échanges de coups de feu qui ont eu lieu le jour de la visite avortée du Premier ministre à Kidal où des pro-Mnla (embusqués derrière les manifestants) ont ouvert le feu sur les éléments des forces armées maliennes déployées à l’aéroport pour l’accueil du chef du gouvernement.
Pour se dégager, les soldats maliens, laissés à leur sort par les forces internationales, ont été obligés de riposter par des tirs de sommation, qui ont occasionné quelques blessés dont un soldat malien et deux femmes tamasheq.
Visites d’officiers de la Minusma aux blessées touaregs
Après l’incident qui s’est déroulé à l’aéroport, la Minusma a pris en charge l’évacuation des blessés sur l’hôpital régional de Gao puis sur l’hôpital du Point G où ils suivent aujourd’hui des soins.
Une fois à Bamako, une nouvelle situation est apparue. Selon des sources hospitalières, depuis l’admission des trois blessés au Point G, tous les deux ou trois jours la hiérarchie de la Minusma envoie un haut gradé pour s’enquérir de l’état des deux dames tamasheqs à l’hôpital.
L’attention de la hiérarchie de la Minusma à ces deux blessées (tamasheqs) a fini par susciter des questionnements au sein du corps médical du Point G, où des médecins ont commencé à se poser des questions sur ces visites rendues aux deux blessées tamasheqs au moment où le soldat malien blessé, lui aussi, dans les mêmes circonstances et évacué en même temps que les deux dames, ne reçoit jamais de visite, ni de la Minusma encore moins de la hiérarchie de l’armée malienne.
Les échos de ces plaintes sont finalement parvenus aux oreilles des autorités militaires qui ont commencé à suivre l’état du soldat blessé au front.
Par contre, au sein de l’hôpital du Point G certaines interrogations demeurent : que cache cette marque d’attention de la hiérarchie de la Minusma pour ces deux blessées (touaregs), au moment où l’autre blessé (un soldat malien) est superbement ignoré.
Papa Sow/Maliweb.net