La Cedeao et la crise malienne : Le capitaine de Kati hors-jeu

Juillet 2, 2012 - 09:00
Juillet 2, 2012 - 08:08
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La Cedeao a frappé fort le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l'ex-junte militaire, contre qui on a dénié le statut d'ancien chef d'Etat à lui octroyé par le médiateur de la Cedeao. La Cedeao est allée plus loin, car elle ne reconnait plus le CNRDRE qui, à ses yeux, n'existe plus que dans la seule tête du chef de l'ex-junte militaire.

Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cedeao, qui s'est déroulé à Abidjan, ce week-end, n'a pas fait de demi-mesure dans la sanction qu'il a prise contre le chef de l'ex-junte militaire, le capitaine Haya Sanogo. Ce dernier qui, après avoir signé plusieurs accords avec la Cédéao pour le retour à la normalité constitutionnelle, et qui multiplie les manœuvres pour s'y soustraire, vient d'être pris à son propre piège.

Déjà, il y a quelques semaines, la Cédéao, sentant les manœuvres du capitaine de Kati, avait exigé à l'intéressé de dissoudre le CNRDRE et de retourner dans les casernes, pour y consacrer la défense de l'intégrité du territoire national, faute de quoi des sanctions seront prises à son encontre. Si le groupe de contact de soutien et de suivi sur la crise malienne avait dénié à ce soldat, terré au camp de Kati, tout statut d'ancien chef d'Etat, aujourd'hui, c'est chose faite : la Cedeao vient à son tour de frapper plus fort le capitaine de Kati qui se trouve désormais dans le collimateur de la communauté internationale.

Cette nouvelle sanction de la Cédéao, à l'encontre du capitaine de Kati, intervient dans un contexte quelque peu confus où le soldat s'est trouvé une nouvelle vocation, celle des visites dans les camps militaires pour haranguer, dit-il, les militaires,  histoire de remonter le moral de la troupe.

Le capitaine Sanogo qui, visiblement, n'a pas renoncé à s'imposer sur la scène politique, en défiant la Cédéao qui lui interdit toute intrusion politique, a aujourd'hui le dos au mur. La Cédéao n'a aucune reconnaissance du CNRDRE qui est donc appelé à disparaitre. Dans le même temps, le capitaine Sanogo est sommé de ne rien entreprendre susceptible d'entraver la transition politique en cours dans le pays.

Pour une nouvelle fois, la Cédéao joint l'acte à la parole en demandant à la commission de hâter l'établissement de la liste de contrevenants sur laquelle les sanctions ciblées pourront tomber, dans le plus bref délai. La mesure est tellement prise au sérieux par la Cédéao qu'elle a associé à sa démarche l'UA et l'ONU qui sont également appelées en tant qu'organisations africaine et mondiale à accorder à ladite mesure tout son caractère de fermeté.

Le capitaine Sanogo, comme nous l'avions écrit dans ces mêmes colonnes, est aujourd'hui en face de lui-même. Pour avoir joué avec le médiateur, en signant des accords dont il est le premier à violer la substance, il a fini par écorner son propre crédit auprès de la communauté internationale qui est désormais à bout de patience.

Comment va-t-il se comporter face à cette nouvelle situation ? Pourra-t-il éviter une prochaine sanction de la communauté internationale ?

En tout état de cause, l'alerte est donnée et le capitaine de Kati est désormais averti. Une sanction de la communauté internationale, on le sait, est d'essence sans appel et applicable en tout lieu et en tout temps…

F.M

 

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