Des responsables des partis politiques et d'associations comme Moussa Mara de YELEMA, Housséinou Amion Guindo de la CODEM, Ousmane Ben Fana Traoré du PCR, Me Mountaga Tall du CNID-Faso Yiriwa Ton, représenté par Dr Brehima Kamena, Mamadou Bagayoko viennent de se regrouper au sein d'une Convergence pour sauver le Mali (CSM) afin de constituer une voie médiane de propositions de sortie de la crise née des événements du 22 mars 2012. Ils étaient face à la presse le lundi 9 avril à la Maison de la presse. Pour ces leaders, il urge que les Maliens se parlent pour éviter les confrontations pouvant mettre en péril l'avenir du pays.
[caption id="attachment_52309" align="alignleft" width="310" caption="Moussa Mara"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/03/mousamara.jpg)
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Cette première conférence de presse de la CSM, qui se proclame être au centre entre les anti-putschistes (FDR et alliés) et les pro-putschistes (COPAM, MP22 et alliés) avait pour objectifs essentiels de présenter le regroupement, expliquer sa ligne politique et se prononcer par rapport à l'Accord-cadre du 6 avril 2012 pour un retour à l'ordre constitutionnel normal.
Dans ses mots introductifs, le président du parti YELEMA, Moussa Mara, a déclaré qu'entre ceux qui condamnent sans condition le changement intervenu le 22 mars et ceux l'applaudissent sans y analyser les germes d'un recul démocratique, il fallait qu'un pôle centriste se mette en place pour rapprocher " ces deux positions antagonistes et statiques afin d'opter pour des propositions constructives ".
Ce pôle est aujourd'hui, a-t-il indiqué, représenté par la CSM dont la préoccupation majeure est de «chercher les voies et moyens pour sortir de la crise et surtout faire en sorte que ce qui a pu conduire le pays à cette intervention des militaires sur la scène politique nationale n'arrive plus jamais».
Pour M Mara, un certain nombre de constats s'imposent : la nécessité pour les Maliens de se parler, de discuter sur les grands problèmes de la nation dont certains ont poussé les militaires aux événements du 22 mars; la nécessité de rechercher les voies et moyens pouvant conduire à un apaisement social, l'organisation d'une transition à définir clairement à travers des concertations entre l'ensemble des forces vives du pays.
Pour sa part, Mamadou Bagayoko a expliqué que la CSM regroupe une trentaine de formations politiques et plus de 300 associations et regroupement d'associations qui croient fortement que " le Mali a besoin d'être sauvé ". " Nous n'avons pas été suffisamment vigilants après la révolution de 1991. C'est pourquoi nous en sommes arrivés à ce coup d'Etat… ", a-t-il expliqué.
Le président du PCR, Ousmane Ben Fana Traoré dira que la CSM a rencontré les deux pôles antagonistes pour demander d'aller au débat et éviter les confrontations et surtout mettre le Mali au dessus de tout intérêt. Ce pays nécessite aujourd’hui que l'on pose les problèmes et susciter les débats pour une logique de sortie de crise.
Pour Housseinou Amion Guindo de la CODEM, un coup d'Etat n'est jamais souhaitable. Mais il soutient que l'esprit de redressement de la démocratie, de restauration de l'Etat, de lutte contre la corruption qui est derrière ce coup de force, qui n'est pas en fait contre ATT mais contre tout un système. C'est d'ailleurs pourquoi, a-t-il indiqué, son parti, la CODEM ne cesse de prôner un tournant générationnel au sein de la classe politique.
D'autres intervenants dont Dr Brehima Kamena du CNID ont salué, au nom de la CSM, l'Accord-cadre signé le 6 avril entre la junte qui a pris le pouvoir et le Médiateur de la CEDEAO. Il y a relevé, toutefois, plusieurs " zones d'ombre ".
Des insuffisances qui devraient être rapidement comblées à travers la Convention nationale précédemment proposée par le chef de la junte, le capitaine Amadou Aya Sanogo auquel les responsables de la CSM cachent difficilement leur sympathie.
BDS