Au fur et à mesure que la pression monte autour d'une possible action militaire internationale au Sahel, l'attention se concentre sur Alger dont le rôle dans la sécurité de la région détermine la réussite de toute intervention.
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![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/08/Ibrahim_Dahirou.jpg)
Le Colonel-major Ibrahima Dahirou Dembélé[/caption]
Du côté des autorités maliennes c’est toute une volonté exhibée, mais qui ne se concrétise toujours pas, du moins pour le moment. Dans ce climat que d’autres traiteraient de méfiance, des sources du département français de la Défense affirment
avoir obtenu un premier accord tacite de l'
Algérie pour
soutenir une opération visant à
chasser les groupes terroristes islamistes qui ont annexé le Nord du
Mali. Une consonance qui va jusqu'à tolérer l'inévitable présence des nouveaux occupants des villes du Nord. Par ailleurs, les terroristes et islamistes se mobilisent et se renforcent pour ne pas se laisser surprendre par une éventuelle frappe militaire. Selon l'AFP, des centaines de djihadistes sahraouis et soudanais sont arrivés ces derniers jours au Nord du Mali. C’est pourquoi le 19 octobre dernier, lors de la rencontre du Groupe de suivi et de soutien, le Président Dioncounda Traoré a souligné l'urgence d'une intervention armée étrangère pour libérer le Nord : une déclaration qui se heurtera (le 20 octobre) à la réplique d’un chef d’AQMI qui, lui lie le devenir du Mali à celui des six otages français.
Concernant l’intervention militaire, la précision du calendrier laisse toujours songeur. Comment
envisager d'
organiser les élections alors que les deux tiers du pays sont entre les mains des rebelles dont l'agenda n'est guère démocratique et qui, loin de s'
affaiblir, s'enracinent chaque jour d'avantage ? Sans
compter sur la difficulté de
faire voter les quelque
412 401 personnes contraintes de fuir le Nord, selon les derniers chiffres du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Or pour l'heure, la reconquête du Nord n'a pas dépassé le stade de la planification théorique. Bamako, l'Union africaine et l'ONU sont convaincus qu'on ne pourra
faire l'économie d'une intervention militaire internationale pour déloger les groupes les plus radicaux.
Telle que projetée, cette force sera constituée de troupes africaines rassemblées autour d'un noyau de l'armée malienne, le tout avec le support logistique de la France et des Etats-Unis, notamment. Sauf qu'il ne reste pas grand-chose de l'armée malienne et que la CEDEAO éprouve les plus grandes difficultés à réunir les 3 300 hommes promis et qu'on attend toujours le «
concept opérationnel » qui définira les objectifs et moyens de cette opération. Autrement dit, une intervention militaire n'est pas imaginable avant de mars prochain au plus tôt. Alors, monsieur le ministre de défense malienne, à quand donc l’action militaire sur le terrain du Nord ? Les populations du nord souffrent encore et encore.
Serge Lath