la guerre s’éloigne au Mali… et se rapproche en RDC

Nov 27, 2012 - 02:43
Nov 27, 2012 - 02:43
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C’est en principe à partir de ce mardi que le conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer sur l’opération militaire au Mali réclamée par la CEDEAO. Le président de la Commission de l’organisation ouest-africaine, Kadré Désiré Ouédraogo soulignait récemment à Paris que la force militaire internationale pourrait être déployée dès l’autorisation explicite des Nations unies. Mais ça ne sera certainement pas le cas, comme le soulignent de nombreux médias, à l’instar deL’Indicateur du Renouveau à Bamako qui, sur la foi du site internet de Jeune Afrique , affirme que « l’opération militaire risque d’être reportée à octobre 2013. » L’Indicateur du Renouveau qui pointe les récents propos du Premier ministre Cheick Modibo Diarra pour qui 'la reconquête du Nord-Mali aura lieu très prochainement'. « Cheick Modibo Diarra est optimiste. Le serait-il trop ? », s’interroge le journal malien. « Plus les états-majors occidentaux se penchent sur l’armée malienne, plus ils découvrent l’ampleur de la tâche qui les attend pour la remettre sur pied. 'On se rend compte que les militaires Maliens n’ont plus rien. Dans le Nord, ils se sont fait prendre les trois quarts de leur matériel', confie un conseiller français. Très vite, l’Union européenne va dépêcher entre 250 et 300 coopérants militaires pour préparer 5.000 soldats maliens au combat. Il y a du travail, souligne-t-il. 'Si on peut faire monter les premières unités dans six mois, ce sera bien', lâche encore ce conseiller. » Résultat : l’opération militaire au Nord-Mali pourrait ne pas débuter avant octobre 2013, après la saison des pluies… Et puis il y a aussi le montage financier de l’opération. « L'envoyé spécial des Nations unies pour le Sahel, l'Italien Romano Prodi, veut organiser une grande conférence début décembre à Rome, souligne le site internet de Jeune Afrique. Les donateurs s'y répartiront sans doute le fardeau financier. » Amer constat… Du coup, « l’intervention militaire aux calendes onusiennes », s’exclame le site d’information Guinée Conakry Infos. « Il ne faudra guère se faire d’illusion affirme-t-il. La réponse du Conseil de sécurité ne sera très certainement pas celle à laquelle, on se serait attendu après le dernier sommet des chefs d’Etat ouest-africains d’Abuja. Cette réponse, on en a obtenu quelques signes avant-coureurs avec les récents propos du représentant des Nations unies au Sahel, souligne Guinée Conakry Infos. Mettant en avant les délais nécessaires à la réorganisation et à la formation des troupes maliennes, la mobilisation des troupes étrangères ainsi que la mobilisation des ressources nécessaires à l’effectivité de la MICEMA, Romano Prodi avait en effet prédit, rappelle le site guinéen, que les premiers soldats africains ne fouleraient le sol malien, au mieux qu’en septembre 2013. » Alors, septembre ou octobre de l’année prochaine… Un délai insupportable pour Le Prétoire, journal malien : « le Mali peut-il encore attendre jusqu’en septembre 2013 ? Ah, La communauté internationale et ses contradictions ! Le constat est amer », soupire Le Prétoire. « Le Mali doit attendre encore parce que c’est un pays pauvre qui n’a pas de pétrole en guise de récompense. (…) La communauté internationale (…) oriente le cours des choses selon sa vision, sa conviction, ses valeurs et ses intérêts. (…) On s’en fout de vous, s’exclame le journal malien.Vous n’avez pas de pétrole ni de quoi nous rembourser. Foutez-nous la paix. Votre sort est pour 2013. » Marche en avant ? Le conflit dans l’est de la RDC à présent : les rebelles du M23 occupent toujours Goma, malgré l’ultimatum lancé par les Pays des Grands lacs. Et pour Le Pays  au Burkina, il n’y a rien d’étonnant à cela… « Voilà des gens qui se sont rebellés parce que n’ayant pas eu une oreille attentive auprès de Kinshasa et au moment où le rapport de force semble être en leur faveur, on leur demande de se retirer voire de déposer les armes. A moins d’être des nains politiques, on voit mal les rebelles se soumettre à cet ultimatum. » Et finalement, poursuit Le Pays, « cet ultimatum non respecté renforce plus le camp des rebelles qui, s’ils n’obtiennent pas effectivement l’ouverture des négociations, pourraient maintenir la pression en poursuivant leur marche en avant. » Pendant ce temps, à Kinshasa, à l’image de la classe politique congolaise, la presse est plutôt amorphe… Une apathie dénoncée par Le Potentiel  : « Inadmissible ! Impensable ! Les derniers développements de la situation de guerre dans la partie Est de la RDC laissent indifférent l’intellectuel congolais. Pratiquement, aucune réaction n’est enregistrée dans la presse tant audiovisuelle qu’écrite. L’élite, qui devait normalement servir de lampadaire pour guider la masse, est absente du débat. » Et Le Potentiel de s’exclamer : « Il est temps de briser la glace en se lançant dans la bataille médiatique qui se meut autour de la guerre dans l’Est. (…) On attend de l’élite congolaise et de toutes les forces de la nation une mobilisation générale pour l’éveil de la conscience collective en vue de défendre l’intangibilité des frontières de la RDC. » RFI / 27/11/2012

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