L’Afrique du Sud s’embrase
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Les violences s’étendent, l’armée déployée
Ce lundi 12 juillet, l’armée a été appelée en renfort pour contenir les débordements alors que des restrictions imposées fin juin pour contenir une troisième vague meurtrière de Covid-19 ont étouffé les plus pauvres. C’est un chaos de « criminels » et d’« individus opportunistes » à la manœuvre, selon la formule d’un porte-parole de la police, qui ciblent centres commerciaux et magasins. Ils emportent téléviseurs géants, nourriture, matelas, réfrigérateurs, tout ce qui se présente, enjambent un vélo rose pour enfant tout neuf ou trimballent une baignoire en équilibre sur la tête, selon des journalistes de l’AFP présents sur plusieurs sites. Le centre de Johannesburg présentait un paysage désolé de vitres brisées et de carcasses de voitures brûlées. Des hélicoptères de la police survolaient la mégalopole. Dans les quartiers aisés, des commerces ont fermé tôt, les rumeurs courant bon train. « On nous a informés que les pillards étaient en route pour ici », a confié à l’AFP un garde du Rosebank Mall, en cours d’évacuation. À Pietermaritzburg, dans l’Est, des soldats patrouillaient déjà parmi les débris et beaucoup de magasins n’ont pas ouvert, y compris les stations-service. Au milieu de pillages systématiques, les pompiers s’employaient à éteindre plusieurs sinistres, selon des témoins. Dans cette ville, le centre commercial de Brookside a flambé. L’immense panache noir s’élevant du toit n’a pas découragé les dizaines de pillards, qui se sont précipités vers le bâtiment en feu. À la sortie, des caddies remplis jusqu’à la gueule de marchandises volées, ont montré les chaînes locales. À Soweto, ces scènes se sont répétées, comme dans le township de Katlehong, dans l’agglomération de Johannesburg. Là, sur un parking, un corps gît sous une couverture. Une manche de chemisier parme et une main en dépassent, selon un photographe de l’AFP. La veille, dans le quartier de Jeppe, le corps d’un homme dans le caniveau était aussi recouvert. Un garde tué d’une balle dans la tête, selon des témoins.La campagne de vaccination anti-Covid impactée
Tout aussi alarmant, les pillages massifs de commerces n’épargnent pas les pharmacies, qui vaccinent contre le Covid, leur faisant craindre d’importants retards sur les inoculations si la situation perdure. Le vandalisme et le pillage de pharmacies « ont fait disparaître en fumée des millions de rands (dizaines de milliers d’euros) de médicaments indispensables », dont ces vaccins, affirme dans un communiqué lundi l’Association indépendante des pharmaciens, qui représente plus de 1 100 pharmacies. Avec près de 2,2 millions d’infections, l’Afrique du Sud compte quelque 37 % des cas sur le continent. Et le gouvernement, après des débuts laborieux en février, prévoyait d’accélérer la vaccination pour atteindre rapidement 250 000 inoculations par jour, contre 190 000 aujourd’hui. Mais l’Association des pharmaciens prévient que ces objectifs sont « maintenant inatteignables puisque les sites de vaccination que sont les pharmacies ont été détruits et pillés ». Les forces de l’ordre, en infériorité numérique flagrante, coursent les pillards en tirant des balles caoutchoutées pour les disperser. Elles ont arrêté 489 personnes, a précisé le président dans la soirée.Le président promet l’ordre
Sur ton grave et direct, Cyril Ramaphosa a souligné le caractère inédit de ces violences, estimant que, si les « frustrations et la colère » exprimées ont « des racines politiques » mais « aucune cause politique, aucune revendication ne peut justifier la violence et la destruction. Ceux qui paient le prix sont les plus pauvres et les plus démunis. Les commerces et les infrastructures ont été détruits. Conséquence, nos malades n’ont pas pu recevoir leurs médicaments. Le personnel de santé ne peut plus se rendre dans les hôpitaux et les supermarchés ne sont plus approvisionnés en nourriture. D’ici à quelques semaines, nous allons bientôt faire face à un grand risque d’insécurité alimentaire et de manque de médicaments ». Il a promis de restaurer « le calme et la stabilité ». Pas sûr qu’il reçoive le soutien de la classe politique nationale. Le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique, a déclaré que le président Ramaphosa « aurait dû reconnaître le rôle de l’ANC dans cette crise, car il s’agit essentiellement de leur guerre interne menée dans nos rues ». La police enquête sur l’identité et les circonstances dans lesquelles dix personnes en tout ont trouvé la mort, six dans la région de Johannesburg, les quatre autres en pays zoulou, a précisé dans la soirée le chef de l’État. Sous la pression des avocats de l’ex-président, une audience virtuelle de la Cour constitutionnelle, celle qui a condamné Jacob Zuma pour outrage fin juin, a débattu de sa peine pendant dix heures. Elle a mis son jugement en délibéré sans préciser de date. L’ancien président, 79 ans, a été jugé coupable d’avoir multiplié les prétextes fallacieux pour ne pas comparaître devant la commission qui enquête sur la corruption d’État sous sa présidence entre 2009 et 2018. Source: https://www.lepoint.fr/afriqueQuelle est votre réaction ?
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