L’AMS Uneem lance un cri de détresse : « L’école malienne ne produit plus de fruit de qualité, elle fait plutôt des victimes »
L’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMS-UNEEM) a procédé le mercredi 28 septembre 2011 au renouvellement de son instance dirigeante au Mémorial Modibo Keïta. Une occasion saisie par les anciens pour lancer un cri de détresse à propos de la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’école malienne.
Le renouvellement du bureau de l’AMS-UNEEM a permis à Oumar Arbocana Maïga de succéder à Cheick Mamoutou Thiam à la tête de l’amicale. C’était en présence de personnalités de marque comme l’ancien Premier ministre, Soumana Sako et de l’épouse du président de l’Assemblée nationale. Oumar Arbocana Maïga et Seydou Patrice Dembélé respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint, auront la charge de conduire les destinées de l’amicale pendant les deux années à venir. Le nouveau secrétaire général a dit placer son mandat dans l’esprit d’une déclaration solennelle à l’allure d’un cri de détresse que l’AMS-UNEEM a lancé à propos de l’école malienne aujourd’hui dans une piteuse situation.
Laboratoire à ciel ouvert pour apprentis chercheurs en pédagogie
Dans cette déclaration, l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (AMS-UNEEM) dit ceci : « L’école malienne continue de vivre des crises profondes et répétées, en dépit de toutes les réformes entamées jusque-là. Nous saluons les efforts déjà faits. Cependant, il n’est pas rare de voir les années académiques s’enchevêtrer. La suspicion enveloppe tous nos examens et nos concours. Les allégations de fraude et de fuite sont assez courantes. Un véritable marché de diplômes s’est organisé. L’administration est astreinte à la gestion permanente des urgences, dont les grèves intempestives sont la partie visible. Notre école est devenue un laboratoire à ciel ouvert pour les apprentis chercheurs en pédagogie. A longueur d’année, un balancier absurde de méthodes pédagogiques et de manuels scolaires déboussole parents, élèves et enseignants. Les acteurs de l’école sont installés dans un dialogue de sourds, dans lequel on joue au plus malin. L’école malienne ne produit plus de fruit de qualité. Elle fait plutôt des victimes. Tout se négocie : les notes et le passage en classe supérieure, les carrières académiques et professionnelles etc…. Tout manque : personnel administratif et pédagogique de qualité, matériel didactique approprié, infrastructures adéquates, filières de formation adaptées au marché de l’emploi, gestion planifiée des flux etc… Aussi, estimons-nous à l’AMS-UNEEM qu’au titre de l’année scolaire 2011-2012, l’école doit revenir à l’école ; l’école doit être un espace républicain, respecté de tous ; l’éducation est un domaine de souveraineté nationale et doit être prise comme telle. Elle relève uniquement du pouvoir régalien de l’Etat et de la responsabilité des maliennes et des maliens. Une pause doit être observée en matière de reformes et d’innovations pédagogiques pour l’évaluation responsable de ce qui a été fait. La fraude, le commerce de diplôme et l’impunité doivent être combattus. C’est un impératif démocratique et patriotique. L’AMS-UNEEM en appelle à toutes et à tous, afin que cesse l’indifférence coupable face aux problèmes de l’école malienne. L’AMS-UNEEM propose aux maliennes et aux maliens de l’intérieur et de l’extérieur, la création d’une coalition nationale pour une école apaisée et performante. Elle rendra très bientôt publique, une plate-forme à cet effet ».
Abdoulaye Diakité
ENSEIGNEMENT
Bamako doté désormais de 4 universités
Selon le rapport du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Conseil des Ministres a adopté mercredi dernier quatre projets d’ordonnance portant création des Universités de Bamako ; des projets de décret fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des Universités de Bamako.
L’Université de Bamako, créée par la Loi du 23 janvier 2006, est depuis plusieurs années, sous l’effet d’une demande sans cesse croissante. Les effectifs des étudiants ont été multipliés par quatre passant à plus de 80 000 étudiants en 2010 -2011.
Avec un rythme d’accroissement de 20 000 étudiants par an, les conditions d’encadrement et de formation à l’Université de Bamako se dégradent d’année en année. Les enseignements et filières de formation ne répondent pas fondamentalement aux besoins de l’emploi. Les jeunes diplômés ont des difficultés à s’insérer sur le marché de l’emploi.
Face à cette situation, le Gouvernement, à travers la réforme du système d’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a envisagé des mesures en vue d’améliorer la gestion et l’administration de l’université, d’adapter ses dispositifs structurel, pédagogique et organisationnel aux besoins réels du développement économique et social du pays.
C’est dans ce cadre que le Conseil des Ministres du 14 juillet 2011 a adopté un plan d’action à court terme sur l’enseignement supérieur.
Parmi les mesures proposées figure la création de quatre Universités en lieu et place de l’Université de Bamako.
Les présents projets de textes adoptés dans ce cadre, créent, organisent et fixent les modalités de fonctionnement des Universités ci- après : l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako ; (U.S.G.B) ; l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (U.L.S.H.B) ; l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (U.S.T.T.B) et l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (U.S.J.P.B).
La création de ces Universités devra permettre entre autres d’améliorer les conditions de vie et d’apprentissage des étudiants, d’améliorer la qualité de la gouvernance des effectifs étudiants de l’enseignement supérieur à travers des universités mieux gérables, d’impulser une nouvelle dynamique dans l’enseignement, la formation et la recherche.
Elle ne remet cependant pas en cause le programme de création progressive des universités dans les régions qui devrait suivre son cours normal.
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