Lancement du nouveau parti présidentiel le 17 juillet : Le PDES va bouleverser le paysage politique
Le nouveau parti présidentiel, le Pdes, qui sera lancé le 17 juillet prochain, introduit une donne qui va bouleverser complètement l'échiquier politique national. Ceux qui prévoyaient un duel à trois entre Soumaïla Cissé de l'Urd, Ibrahim Boubacar Kéita du Rpm et le candidat de l'Adema, devront revoir leur copie car les amis d'ATT arrivent avec la conviction, les arguments et l’engagement. Reste maintenant à savoir s'ils pourront creuser leurs sillons pour accéder à Koulouba, écrasant au passage les grands partis qui pourraient être démembrés. Aussi, le nouveau parti ne va-t-il pas constituer un mobile de cassure de la mouvance présidentielle et de radicalisation des ténors de l'arène politique ?
Dans quelques jours, plus précisément le 17 juillet prochain, sera officiellement lancé le nouveau parti des amis du président ATT. Une formation qui n'envisage pas de venir amuser la galerie, mais d'assurer la continuité du pouvoir, après la décision du chef de l'Etat de ne pas briguer, une troisième fois, le suffrage des Maliens, se co Lancement du nouveau parti présidentiel le 17 juillet
Le PDES va bouleverser le paysage politique
Le nouveau parti présidentiel, le Pdes, qui sera lancé le 17 juillet prochain, introduit une donne qui va bouleverser complètement l'échiquier politique national. Ceux qui prévoyaient un duel à trois entre Soumaïla Cissé de l'Urd, Ibrahim Boubacar Kéita du Rpm et le candidat de l'Adema, devront revoir leur copie car les amis d'ATT arrivent avec la conviction, les arguments et l’engagement. Reste maintenant à savoir s'ils pourront creuser leurs sillons pour accéder à Koulouba, écrasant au passage les grands partis qui pourraient être démembrés. Aussi, le nouveau parti ne va-t-il pas constituer un mobile de cassure de la mouvance présidentielle et de radicalisation des ténors de l'arène politique ?
ans quelques jours, plus précisément le 17 juillet prochain, sera officiellement lancé le nouveau parti des amis du président ATT. Une formation qui n'envisage pas de venir amuser la galerie, mais d'assurer la continuité du pouvoir, après la décision du chef de l'Etat de ne pas briguer, une troisième fois, le suffrage des Maliens, se conformant ainsi aux dispositions constitutionnelles, relatives à la limitation du nombre de mandats présidentiels. Pdes, se nommera le nouveau parti : Parti pour le Développement Economique et Social. Aucun doute sur la référence à l'autre Pdes, le Programme de Développement Economique et Social, qui constitue, aujourd'hui, le cordon ombilical entre le président de la République et les populations, suite au quasi plébiscite de la présidentielle, qui lui permit de rempiler en avril 2007.
Alors à quel PDES faudra-t-il désormais se fier ou se familiariser ? La question semble tranchée, d'emblée, par Ahmed Diané Séméga, dans notre édition d'hier : "Qui mieux que le Pdes pour soutenir le Pdes? Ce nom, mieux que tout discours, situe l'ancrage du nouveau parti : avec le président ATT, derrière le président ATT et pour le président ATT ".
En d'autres termes, les membres du nouveau parti s'engagent à assumer le bilan du président ATT et à perpétuer ses idéaux, contre vents et marées. Naturellement, cela suppose une conquête du pouvoir en 2012, et il semble déjà que les animateurs de la nouvelle formation politique soient conscients de cet enjeu et s'y préparent activement. D'où toute l'importance de l'éclairage de Séméga, parlant du lancement du parti Pdes : "Cette étape fera en sorte que des hommes et des femmes qui se sont investis, comme le Président l'a dit, avec loyauté depuis 2002, certains même avant cette date, trouvent une raison d'espérer, et surtout une raison d'exister politiquement pour que les valeurs que nous portons, qui sont les valeurs d'un Mali prospère, mais pas que dans les slogans, que ces valeurs, disais-je, puissent prospérer ".
En langage clair, il faudra compter avec le Pdes, en 2012, pour la succession du Président ATT. Et le programme Pdes, c'est certes l'affaire de tous ceux qui ont soutenu ATT, mais principalement ceux qui s'en réclament, et osent franchir le pas pour accompagner la montée du nouveau parti. Une nouvelle donne qui bouleverse les projections pour 2012, car toutes les combinaisons laissaient entrevoir, principalement, un affrontement entre les candidats du trio, composé des trois plus grands partis politiques : IBK du Rpm, Soumaïla Cissé de l'Urd et le candidat que l'Adema aura à désigner.
Déjà, l'avènement du Pdes oblige les partis de la mouvance présidentielle à revoir leurs copies. C'est le cas de l'Adema et de l'Urd, engagés, sans réserve, dans le soutien du Pdes (le programme) en se mettant même au- devant de la scène, au besoin, pour justifier sa pertinence et son opportunité. A l'heure du bilan (que risque déjà de leur ravir Séméga et compagnie) il y a de quoi s'interroger sur l'attitude des partis de la majorité présidentielle face aux électeurs. En effet, en 2012, Il leur faudra trouver un discours convainquant, un discours de rupture, s'ils comptent se positionner en alternative crédible. Ce qui ne sera pas aisé, au vu de leur arrimage conséquent à ATT depuis les élections passées.
Ou peut-être, vont-ils éviter, lors de leur campagne électorale, la question du Pdes et des réalisations y afférentes ? Une sorte de défection, disons de boycott qui ne dit pas son nom, mais que, certainement, les populations ne manqueront pas d'apprécier. Et c'est surtout à ce niveau que des observateurs de la scène politique prévoient l'éclatement de l'unanimité autour du programme d'ATT car, stratégie politique obligeant, des formations politiques, et pas des moindres, se voient forcées de tourner le dos aux réalisations issues dudit programme.
Une formation comme l'Adema, compte en son sein des ténors qui avaient préféré porter leur choix sur ATT, depuis 2002, au risque de s'opposer au candidat officiellement désigné par leur parti. Ces ténors, peuvent-ils aujourd'hui faire le pied de nez au parti Pdes? Et bien non ! En plus d'avoir fait d’ATT leur candidat en 2002, ils l'ont, par la suite, accompagné tout au long des deux mandats. S'y ajoute que l'Adema devra gérer et contenir la guerre de positionnement qui, si l'on n'y prend garde, pourrait mettre le parti en lambeaux et ouvrir la voie à une adhésion massive au parti Pdes.
Même scénario pour l'Urd, où la querelle de clochers entre les pro Soumaïla Cissé et les pro Oumar Ibrahim Touré a été éteinte, dit-on, après les déclarations d'intention de Mopti, il y a quelques semaines. Mais, en réalité, le choc des ambitions n'a pas dit son dernier mot et constitue une menace sérieuse pour l'unité et l'intégrité de l'Urd.
C'est pourquoi, au regard de cette situation, le risque est grand de voir le tout nouveau parti de Séméga s'enrichir de pans entiers des autres formations de la mouvance présidentielle. Des renforts qui trouveront au moins deux arguments : d'une part les réalisations du Pdes qui constituent des liens forts et, d'autre part, ceux qui, ayant boudé leur parti suite à des divergences internes, cherchent un parachute doré que seul le parti Pdes pourrait leur offrir.
De ce point de vue, le lancement du parti Pdes semble hâter le processus de recomposition politique, en faisant émerger deux pôles distincts : ceux qui assument le Pdes et s'inscrivent dans la continuité et l'opposition amenée par le Rpm et composée de partis et mouvements qui se sont déclarés comme tel, depuis 2007.
En effet, des partis comme le Rpm et Sadi, qui avaient pris leur distance pour vivre leur statut d'opposant, même si le Rpm l'a fait timidement, se retrouvent dans une position confortable car pouvant jouir de leur liberté de parole, d'action, disons de critique, face au parti présidentiel. Mais si Sadi s'est bien distingué dans quelques actions d'éclat pour marquer son statut d'opposant, du côté du Rpm c'est le calme plat. L'avènement du Pdes sonnera-t-il son réveil ? En tout cas, des soubresauts non négligeables sont en perspective dans le landerneau politique.
Amadou Baba NIANG
Quelle est votre réaction ?
