Quelque 200 soldats se présentant comme membres des forces gouvernementales maliennes progressaient samedi vers le nord du Mali pour tenter de reprendre le contrôle des villes tombées aux mains des rebelles touaregs et des islamistes.
[caption id="attachment_62036" align="aligncenter" width="610" caption="Les soldats maliens progressent vers le nord pour le libérer d’Aqmi et des Touaregs. Ph. AFP"]
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Dans la foulée du coup d’Etat militaire du 22 mars qui a chassé du pouvoir le président Amadou Toumani Touré, les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad et des milices islamistes se sont notamment emparés de Tombouctou, de Gao et de Kidal. Les rebelles touaregs ont proclamé l’indépendance du territoire qu’ils occupent dans la moitié nord du Mali, une sécession immédiatement rejetée par l’Union africaine, l’Algérie voisine, les Etats-Unis et la France. Les forces loyalistes ont progressé de 40 km au nord vers la ville de Gao, contrôlée par les rebelles séparatistes et les rebelles islamistes qui souhaitent instaurer la Charia, a-t-on appris auprès de deux officiers de l’armée.
La progression des soldats vers le nord du pays survient alors que des hommes armés ont ouvert le feu à Tombouctou pour disperser des habitants protestant contre l’occupation de leur ville. Pour sa part, le nouveau Premier ministre de transition du Mali, Cheick Modibo Diarra, s’est déclaré vendredi prêt à négocier avec les groupes armés qui contrôlent le nord du Mali, mais a exclu toute discussion «avec le couteau sous la gorge». Dans son premier message à la Nation depuis sa nomination, le 17 avril, M. Diarra s’est particulièrement adressé «aux habitants du Nord qui souffrent le martyre du fait d’une agression aussi incompréhensible que barbare», en référence aux divers mouvements armés, dont des rebelles touareg et des islamistes, qui contrôlent depuis fin mars-début avril le nord du Mali. «Nous ne vous abandonnerons jamais», a-t-il assuré, promettant que «pas un cm2 du sol de la patrie ne restera occupé par qui que ce soit ou quoi que ce soit».
Le nouveau Premier ministre, qui a poursuivi vendredi ses consultations pour la formation de son gouvernement, s’est dit prêt à envisager «toutes les options, en premier lieu celle de la négociation», mais, a-t-il averti, «pas le couteau sous la gorge, en acceptant le fait accompli». Il a mis en cause «le déficit de gouvernement et l’insuffisance de capacité d’anticipation» qui, selon lui, ont conduit à la situation actuelle, sans accuser directement le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT), président renversé le 22 mars par des militaires qui l’ont accusé d’incurie dans la gestion de la crise dans le Nord et de manque de moyens pour les soldats envoyés au front.
M. Touré, 63 ans, et sa famille ont trouvé refuge jeudi soir au Sénégal. Ils ont été transportés de Bamako à Dakar par l’avion présidentiel sénégalais. Sur des images de son arrivée diffusées par la télévision publique sénégalaise RTS, l’ex-président malien, boubou vert olive, est apparu amaigri, légèrement voûté mais souriant, serrant la main à plusieurs officiels présents à l’aéroport.
Selon une source militaire, son voyage a été autorisé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef des putschistes. Ces derniers étaient initialement opposés à son exil et le menaçaient de poursuites judiciaires.
Le départ d’ATT du Mali avait été précédé par la libération des responsables civils et militaires arrêtés en début de semaine sur instructions des putschistes. Avec agence
Publié le : 22 Avril 2012 - AFP