Même si ses beaux et rigoureux discours (à la télé ou sur d’autres antennes) bénéficient de la faveur d’une grande frange de la classe moyenne malienne, ils ne semblent pas refléter le vrai visage du Capitaine Amadou Haya Sanogo.
[caption id="attachment_66515" align="alignleft" width="300"]
Le Capitaine Amadou Haya Sanogo[/caption]
Depuis 236 jours, malgré ses promesses toujours non tenues, l’homme le plus gardé du Mali roule en Toyota V8 et est entouré d’une forte barrière de sécurité, tout comme sa famille du reste. D’où lui vient tout cet argent qu’il dépense, lui qui affirme pourtant qu’il n’est venu au pouvoir que « pour réparer le mur cassé » du pays. Toutes ces remarques viennent de certains observateurs maliens avisés.
Depuis son putsch du 22 mars dernier, on n’entend la plupart du temps que des contestations du Capitaine à l’encontre de la CEDEAO par rapport a la sortie de crise du Nord et à l’accalmie du Sud du pays. Dans tous les propos de l’ancien chef de la junte, beaucoup de maliens ressentent une incompatibilité de forme d’expression qui ne rime pas à la réalité des faits. D’autres citoyens ont même l’impression qu’il n’est là que pour formater les esprits et masquer les enjeux essentiels de la crise. Dans ce « jeu de poker » (comme le disent certains), comment le pays parviendra-t-il à retrouver un véritable ordre démocratique ?
Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) ayant été rayé de l’actualité malienne, son ancien porte-parole, Amadou Konaré, aurait tenté de se refugier en France. Vrai ou faux ? Toujours est-il qu’en raison de la crise, le Mali a aujourd’hui plutôt besoin d’hommes et de femmes capables d’apporter leur appui pour une sortie définitive de la crise du pays. Par ailleurs, le capitaine avait gardé son calme lorsque lui a été proposé le statut d’ancien Chef d’Etat avec tous les privilèges afférents à cette « promotion ». On se rappelle également que le Capitaine de Kati s’était singularisé dans certaines attitudes qui, selon certains Maliens confinent à des mises en scène. Et ces citoyens, de s’interroger : est-ce pour fuir ses responsabilités dans la partition du pays ?
La seule véritable porte de sortie du Capitaine et de ses anciens compagnons de l’ex-CNRDRE consiste aujourd’hui, non pas à se distinguer pour une quelconque implication dans le pouvoir de transition, mais plutôt à s’investir désormais, en collaboration avec l’armée, pour la reconquête des régions du Nord occupées par les rebelles qui, précisons-le, avancent vers le Sud du pays, lentement, mais sûrement. A propos, pourquoi le Capitaine et ses hommes ne retourneraient pas tout simplement dans les casernes d’où ils étaient venus ? Enfin, l’ex-junte doit absolument s’écarter de la vie politique pour que le pays puisse trouver une issue rapide à la crise.
Bamed Touré, Stagiaire
