Le Coordinateur du PSPSDN et DG de l'ANICT, Mohamed Ag Erlaf : - \"Je suis trop petit pour donner un marché d'un milliard de FCFA à un parent\" - \"Je ne dois rien à la rébellion, je ne l'ai pas attendue pour intégrer la fonction publique\"

Déc 19, 2011 - 18:30
Déc 19, 2011 - 18:30
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Le Directeur général de l'ANICT (Agence nationale d'investissements des collectivités territoriales) et coordinateur du Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement au Nord Mali (PSPSDN) Mohamed Ag Erlaf a tenu, le vendredi dernier à l'ANICT, une rencontre d'échanges avec les hommes de médias. L'objectif était d'éclairer la lanterne de ceux-ci et, par voie de conséquence, l'opinion par rapport à certaines accusations dont il a fait l’objet dans des organes de presse de la place: opacité dans la gestion de l’ANICT, favoritisme dans l’attribution des marchés du PSPSDN et lien supposé avec la rébellion qui a sévi au nord, entre autres.   Il a refuté ces accusations et soutenu que l’ANICT, qu’il dirige depuis onze ans et le PSPSDN depuis peu, sont gérés de façon transparente et que les partenaires techniques et financiers veillent scrupuleusement sur tous les marchés attribués. Ajoutant ne rien devoir à une quelconque rébellion puisque  son intégration à la fonction publique  est antérieure aux mesures prises dans ce sens en faveur des ex-rébelles .

Sans entrée dans une polémique avec les auteurs de ces écrits qui étaient présents à ladite rencontre, Mohamed Ag Erlaf a, de façon diplomatique, asséné ses quatre vérités tout en donnant le maximum d'éclairage documents à l'appui sur ces allégations. Dans celles-ci, on accuse Ag Erlaf de favoriser les entreprises de Kidal dans l'attribution des marchés de la phase 1 du PSPSDN, de soutenir la rébellion, d'opacité dans la gestion de l'ANICT.  

Le coordinateur du PSPSDN a précisé que la première phase de ce programme est dotée d'une enveloppe de 10 milliards de FCFA et non 16 milliards comme annoncé par certains. Pour la réalisation des ouvrages, le programme n'exécute rien, il passe toujours par des entreprises. Aussi, dit-il, l'attribution de ces marchés répondent à des critères bien définis dans le manuel de procédure. Lequel précise qu'en la matière la priorité doit être donnée aux entreprises du nord, qui doivent être immatriculées au registre de l'Etat, être de la catégorie A ou B et être en mesure de lever au moins 500 millions de FCFA.

Pour les premiers marchés attribués, la grande partie a été attribuée aux entreprises de Kidal parce que les ouvrages en question relèvent de cette région. Mais deux entreprises de Gao et autant de Tombouctou en ont bénéficié. Celles de ces deux régions seront à leur tour prioritaires dans les marchés de la seconde phase du programme pour laquelle l'enveloppe prévue est de 22 milliards de FCFA.

"Les marchés ont été attribués en toute transparence. Le montant des futurs contrats est inférieur au chiffre d'affaires moyen sur les trois dernières années pour dix entreprises sur les onze. Une seule entreprise a dépassé de 11% son chiffre d'affaires moyen (Tamaradante)  qui dispose d'un cautionnement de 500 millions de FCFA pour réaliser des travaux incompressibles de près de 628 millions de FCFA. Je suis trop petit pour donner un marché d'un milliard de FCFA à quelqu'un. Ma gestion est contrôlée par les partenaires. Ce n'est pas l'argent de mon père ou de ma famille  que je gère comme je veux. Tous les partenaires techniques et financiers ont attesté l'attribution des différents marchés en donnant leur avis de non objection " a souligné Ag Erlaf.

Par rapport aux différents chantiers du PSPSDN, il dira que les travaux évoluent normalement sauf à Abéïbara où les jeunes affiliés à Al Qaïda s'opposent aux travaux. Il a indiqué que le maire de la localité est en négociation avec eux et, au cas contraire, l'Etat prendra ses responsabilités en sécurisant le site.

Concernant la gestion de l'ANICT, Ag Erlaf a souligné que " l'Agence mobilise des fonds mais les verse au niveau du Trésor public.  Donc, si une collectivité ne verse pas sa cote part, ce n'est pas la faute à l'ANICT. Depuis onze ans que je dirige l'Agence, aucune collectivité ne s'est plainte de quoi que ce soit ". Concernant son éventuel soutien à la rébellion, l'orateur de dire à qui veut l'entendre qu'il ne doit rien à la rébellion et qu'il n'a pas attendu celle-ci pour intégrer la fonction publique. "Je suis fonctionnaire depuis 1979, je ne suis pas de ces responsables qui doivent leur ascension à la rébellion. Je ne suis pas un petit berger auquel on colle un grade de Colonel de l'armée " a déclaré Ag Erlaf.

Avant de terminer, il dira que sa porte est ouverte à toute la presse et que les informations sont disponibles auprès de son service de communication, que ce soit pour l'ANICT ou le PSPSDN. "Nous traversons une période très difficile par rapport la question du nord et, plus que jamais, la presse doit faire preuve de responsabilité " a-t-il conclu.

 

Youssouf CAMARA


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