Le COREN face à la presse: «Il faut bannir de votre vocabulaire le mot Azawad»

Avr 11, 2012 - 18:36
Avr 11, 2012 - 18:24
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Le bureau du Collectif des ressortissants du nord (COREN) était face à la presse le dimanche 8 avril dernier à la Maison de la Presse. Il voulait s’entretenir avec les journalistes sur la situation qui prévaut dans les régions nord de notre pays et les actions qu’il compte entreprendre dans le cadre de la résolution et de la sensibilisation par rapport à la crise. Cette conférence de presse était animée par le président du Coren, Malick Alhousseyni, avec l’assistance de Me Malicki Ibrahima Maïga, président de la commission chargée de recenser les atteintes à la vie et à la dignité humaine et d’Abdourahamane Touré, président de la commission d’aide d’urgence et humanitaire. «Nous vous avons conviés aujourd’hui pour vous parler du drame humain qui est en cours dans les régions aujourd’hui occupées de notre pays par des terroristes et des islamistes. En ce qui concerne la proclamation d’indépendance illusoire sur les régions du nord, le Coren pense que celle-ci est l’œuvre d’une frange ultra-minoritaire de la communauté touarègue», a déclaré Malick Alhousseyni d’entrée de jeu, après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes de cette crise. Cette conférence de presse intervient au moment où la communauté internationale condamne avec fermeté cette déclaration du MNLA. En effet, pas plus que le samedi 7 avril dernier, à l’occasion d’une rencontre avec le représentant du médiateur désigné par la CEDEAO, le ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, le Coren a été conforté dans sa démarche. Ce dernier lui a affirmé que la communauté internationale ne saurait en aucune façon cautionner une proclamation d’indépendance par des moyens armés. Pour Malick Alhousseyni, en rencontrant le Coren, le médiateur voulait comprendre les enjeux de la crise au nord du Mali. «Au moment où nous vous parlons, les populations des régions occupées sont en proie à toutes sortes de barbaries. Après avoir démoli le tissu socioéconomique, les terroristes et les bandits sont en train de se livrer à des atteintes à l’intégrité physique de nos parents: viols de nos sœurs, de nos filles, de nos tantes; confiscation des libertés fondamentales des populations, qui sont terrorisées et qui sont obligées de suivre des codes vestimentaires qui sont étrangers à nos coutumes», a-t-il dit. Pour le président de la commission chargée de recenser les atteintes à la vie et à la dignité humaine, le Coren se prépare à saisir la justice internationale pour les crimes qui ont été commis par les membres MNLA et les salafistes. Pour ce faire, Me Malicki Ibrahima Maïga a expliqué qu’il collectait les preuves de viols, d’agressions physiques, d’assassinats et d’autres crimes. «Nous avons des images, des vidéos, des témoignages des victimes, que nous vous ferons connaître dans les jours à venir», a-t-il martelé, avant de dire que le MNLA est une organisation fantoche qui n’a existé que grâce à la presse internationale qui a cautionné les propos mensongers proférés contre notre pays. Protestant contre l’intervention des islamistes, Me Maïga a indiqué que c’est la seule partie de notre pays où l’islam a été introduit sans les armes. «Les populations ont volontairement adhéré à cette religion, de leur propre chef, sans être contraintes», a-t-il ajouté. Avant de s’interroger: «qu’est-ce que ces gens ont à nous apprendre dans la religion? Absolument rien», a-t-il répondu. Youssouf Diallo     Meeting du Coren au stade omnisports Modibo Keita Grande mobilisation contre la partition des régions du Nord Au meeting organisé par le Collectif des Ressortissants du Nord (COREN), toutes les couches sociopolitiques du Mali étaient fortement présentes. Hier, mercredi 11 avril, au Stade Modibo Kéïta, dans l’après-midi, on avait mis de côté les egos, les rangs, et surtout les colorations politiques, pour soutenir nos compatriotes du Nord, touchés par la vague de la rébellion et des djihadistes. C’est ainsi qu’à la tribune on pouvait voir, côte à côte, Soumaïla Cissé, président de l’URD et son camarade Oumar Ibrahima Touré, ex ministre de la Santé, les pros et anti-putsch, Oumar Mariko, Younouss  Hameye Dicko ou encore IBK, les leaders religieux de toutes les obédiences…Bref, de Kayes à Kidal, tout le Mali s’était retrouvé pour dire non à l’annexion du Nord Mali. Parmi les nombreux discours prononcés à cette occasion, on retiendra celui de l’ancien Premier ministre et non moins président d’honneur du COREN, Ousmane Issoufi Maïga. «Nous devons nous retrouver dans notre dignité, dans nos symboles et, surtout, dans l’unité, car le Mali est menacé par une poignée de séparatistes et de djihadistes» a-t-il lancé, sous un tonnerre d’applaudissements. Selon Ousmane Issoufi Maïga, «la République de l’Azawad n’est pas représentative de la démographie et de l’histoire du Nord Mali». Le président d’honneur de lancer un vibrant appel à tous les jeunes du Mali afin qu’ils aillent se battre au front: «je vous exhorte à aller vous battre contre l’ennemi. Et je sais que, dans ce combat, vous ne serez pas seuls. Vous serrez protégés par les esprits de nos ancêtres, ceux-là qui se sont battus contre les envahisseurs». Il n’a pas omis de mettre aussi en garde «certains pays qui veulent cautionner la partition du Mali à cause de certains intérêts économiques. Je voudrais que ceux-là fassent la part des choses, car le Mali reste un et indivisible» a-t-il martelé. Le président du COREN, Malick Alhousseini Maïga, a estimé que «l’épreuve que nous affrontons constitue pour les Maliens un test». Selon lui, toujours, «cette épreuve, sous la forme des bandits et des terroristes, a permis aux Maliens de se retrouver, de retrousser les manches pour défendre nos idéaux». Dans la foulée, le président du COREN a égrené un certain nombre d’actions au compteur du Collectif. Ainsi, en novembre 2011 déjà, il avait, selon son président, «attiré l’attention des autorités sur certains faits au Nord». Depuis décembre, a-t-il souligné, le COREN est sur la brèche. Et, depuis le début des derniers événements, le COREN a remis une feuille de sortie de crise aux différentes parties chargées de gérer le conflit. On retiendra aussi que le COREN a mis en place, pour ce faire, sept commissions, chargées de coordonner ses actions et de les traduire en actes concrets. Cela dit, plusieurs cadres et participants à ce meeting ont regretté «d’entendre trop de discours, de voir trop de marches à Bamako, mais rien sur le terrain». Espérons que cela viendra très bientôt. Notons que le mardi 10 avril, le COREN avait battu le pavé. Il s’agissait d’une grande marche de protestation contre l’occupation des régions septentrionales par des étrangers et des rebelles apatrides. La marche est allée de la place de la Liberté au monument de l’Indépendance. Paul Mben

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