Le CPJ dénonce l'enlèvement et l'agression d'un journaliste malien
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a vivement dénoncé l'agression et l'enlèvement du directeur de publication du journal malien L'Indépendant, Saouti Labass HaÏdara, par des hommes armés jeudi à Bamako, dans un communiqué publié à New York. Des hommes armés et masqués ont fait irruption jeudi vers 21 heures dans les locaux du journal, tirant en l'air pour disperser le personnel et les passants, avant de s'emparer du directeur de publication de ce journal Saouti Labass Haïdara et de l'emmener à bord d'un véhicule 4X4.
M. Haïdara, qui a été abandonné sur le bord d'une route quatre heures plus tard, a été soigné dans un hôpital de Bamako, selon le CPJ citant des sources locales. Reporter à L'Indépendant, Youssouf Camara a indiqué au CPJ que M. Haïdara, outre une fracture à la main droite, souffrait de blessures à la tête.
Pour les journalistes locaux, cette attaque constitue des représailles pour des articles critiques envers le gouvernement.'Nous avons publié des articles sur le gouvernement. Je crois que cette agression est liées à notre article du 10 juillet sur la situation dans le nord du Mali', a déclaré M. Camara.
Cet article comprenait une partie qui critiquait la réaction du gouvernement envers les séparatistes touaregs qui ont déclaré un Etat indépendant dans le nord du Mali.
'Nous condamnons cette agression brutale de Saouti Labass Haïdara et nous déplorons vivement qu'il s'agisse de représailles contre des reportages critiques de l'Indépendant', souligne le Coordonnateur du plaidoyer pour l'Afrique du CPJ, Mohamed Keïta.
'Avec les journalistes au Mali qui travaillent dans des conditions extrêmement dangereuses, les autorités doivent prendre des mesures pour appréhender les auteurs de cette attaque et assurer la sécurité de tous les journalistes'. Hamadoun Touré, ministre de la Communication du Mali et porte-parole du gouvernement, a déclaré au CPJ que le gouvernement enquêtait sur l'agression de M. Haïdara ainsi que sur les attaques précédentes contre d'autres journalistes. 'Nous n'avons procédé à aucune arrestation puisque nous n'avons pu identifier ces hommes armés parce qu'ils étaient masqués. Mais le gouvernement enquête', a indiqué M. Touré. Cette agression de M. Haïdara est survenue deux mois seulement après que des agents des forces de sécurité de l'Etat se faisant passer pour des imprimeurs sont entrés dans le bureau du directeur du publication avant de l'emmener au quartier général de l'agence.
Les forces de sécurité l'ont interrogé sur un article décrivant un tract politique qui critiquait le leader du coup d'Etat, le capitaine Amadou Sanogo. Depuis le coup d'Etat du 22 mars au Mali, les journalistes font l'objet de harcèlements et d'agressions qui vont croissants, indique le CPJ.
Pana
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