« Ils font cavalier seul… Nous ne sommes pas opposés à ce gouvernement ; au contraire nous feront tout pour qu’il réussisse». C’est ce qu’ont déclaré les membres du FDR lors d’un point de presse le Vendredi dernier à la Maison de la Presse. Deux grandes personnalités en étaient les principaux conférenciers: Tièblé Dramé et Me Kassoum Tapo tous membres du Front pour la Restauration de la Démocratie.
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Il s’agissait pour eux d’échanger sur la position du FDR par rapport à la mise en place du nouveau gouvernement.
Prenant la parole, Tièbilé Dramé a d’abord rappelé qu’ils ont pris acte de la mise en place de ce nouveau gouvernement, tout en lançant un appel à la CEDEAO pour qu’elle veille au retour effectif de l’ordre constitutionnel. Aussi d’ajouter que «peu importe la manière dont le gouvernement a été mis en place… Il faut soutenir cette transition et éviter de la fragiliser »
Le second Me Kassoum Tapo quant à lui, dira que l’accord cadre prévoyait un gouvernement d’Union Nationale. « Nous n’avons pas été consultés pour la nomination du Premier ministre. Tel n’était pas notre objectif. La CDEAO a déjà fixé le délai de la transition à 12 mois, nous membres du Front, estimons que cette durée est raisonnable ».
La nouvelle équipe gouvernementale a été invitée par les conférenciers à jouer collectif pour réussir sa mission à savoir, la restauration de l’intégrité territoriale et l’organisation des élections. Aussi, un appel pressant a été lancé aux autres partis politiques, y compris la pro-junte, à accompagner cette transition. Le front pour sa part ne fera rien pour entraver l’action gouvernementale.
T. Coulibaly
Ils ont dit :
Me Kassoum Tapo
« Maintenant, le CNRDRE doit être dissout … Que les militaires retournent dans les casernes… Le pays a toujours besoins d’eux »
« Nous n’avons rien contre les militaires pris individuellement. Mais qu’ils arrêtent de jouer le rôle politique. Et d’ailleurs cet avis est partagé par la communauté internationale. Leur place c’est dans les casernes.
Aussi, ajoute-t-il, « le CNRDRE doit disparaitre …Il n’a pas sa raison d’exister. Les militaires qui l’a composent ne sont pas exclus des missions militaires. Ils doivent jouer leur rôle de défense de l’intégrité territoriale ».
Parlant de son arrestation, Me Kassoum Tapo a affirmé qu’à ce jour encore les vraies raisons n’ont pas été invoquées. «Je pourrai dire que Soumaila, Tienan Coulibaly et moi avons été arrêtés pour nos prises de position à Ouaga».
Occasion a été mise à profit par Me Tapo de rappeler ses propos tendant à dire que le Président par intérim devrait continuer la transition jusqu’à l’élection d’un nouveau président
Des propos très mal pris par certains parmi lesquels les partisans du Président du CNRDRE censé, selon eux, diriger la transition et mêmes des membres du FDR ayant retourné la veste.
Ce sont ces différentes prises de position qui ont ridiculisé la classe politique à Ouaga. « Mais ce qu’il faut retenir ce que nos représentants à Ouaga ont défendu des causes nobles. Ils n’ont pas joué en spectacle contrairement à d’autres qui veulent discréditer l’action politique ».
Enfin, Me Tapo a exhorté la Société Civile à faire attention au risque de subir le même sort que la classe politique à Ouaga à cause des agissements de certains d’entre eux.
Tièbilé Dramé
«L’ordre politique et institutionnel issu des évènements de mars 1991 est un ordre que nous avons tous en héritage »
« Le Mali traverse aujourd’hui les heures les plus critiques de son histoire, il est important que les fils et les filles du Mali se donnent la main pour faire face à la situation. Et une de nos premières missions aujourd’hui est de faire en sorte que la transition réussisse. Cela suppose, de mon point de vue, que ceux qui animent la transition ne jouent pas solo. Que ceux qui dirigent la transition jouent collectif. S’ils ne jouent pas collectif, je ne vois pas comment ils vont mobiliser toutes les énergies pour sensibiliser les populations. Ce sont des hommes politiques : le président par intérim dirigeait un parti avant sa prestation de serment, le premier ministre est également président d’un parti. Donc, nous comptons sur eux pour qu’ils jouent collectivement avec l’ensemble des forces vives en vue de mobiliser le pays tout entier pour la réussite de la transition.
L’ordre politique et institutionnel issu des évènements de mars 1991 est un ordre que nous avons tous en héritage. C’est pourquoi nous devons tous défendre cet ordre constitutionnel et politique. Nous sommes aujourd’hui, après les graves évènements de mars 2012, soit 21 ans, embarqué dans une nouvelle transition qui devrait se terminer par la restauration totale de l’ordre constitutionnel…
Nous avons dit ce nous pensions de la manière par laquelle le gouvernement de transition a été mis en place, mais après avoir dit cela, il est important de ne pas fragiliser la transition, de ne pas entraver la décision du gouvernement afin qu’il puisse s’acquitter des missions qui lui sont assignées que sont : la restauration de la paix, la réunification du pays et l’organisation des élections transparentes et crédibles. C’est pourquoi il faut lancer un appel aux camarades qui sont dans les autres formations politiques pour que nous nous donnions la main afin que cette transition ne dérape, qu’elle réussisse dans l’intérêt de tous ».
Propos recueillis T. Coulibaly