Ceux qui pensent que la question des bérets rouges trouvera une issue politique avec la rencontre annoncée par le Président de la République entre le Premier ministre, la hiérarchie militaire et les représentants de ce corps, doivent se détromper. La question est éminemment militaire et le ministre de la Défense, souhaite qu’elle soit traitée comme telle. C’est la position exprimée par le Général de Brigade Yamoussa Camara, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, le lundi 11 février, dans la salle de conférence du département.
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![Gl Yamoussa Camara, ministre de la Défense](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/02/Yamoussa.jpg)
Gl Yamoussa Camara, ministre de la Défense[/caption]
Face à la presse, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Général Yamoussa Camara n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a invité les journalistes à faire comprendre à l’opinion nationale et internationale que la situation que traverse notre pays est une crise. Car, selon lui, la guerre se définit comme un conflit entre deux États dotés d’armée régulière. Abordant la question des bérets rouges, le Général Yamoussa Camara explique les affrontements des autres corps de l’armée avec certains éléments du 33
ème régiment des commandos-parachutistes, par le souci de la hiérarchie d’anticiper sur les événements. «Nous avons reçu l’information que des éléments du 33
ème régiment des commandos-parachutistes avaient l’intention d’aller libérer le vendredi 10 février ceux de leurs camarades encore en détention et nous avons décidé d’empêcher cela. Le crépitement des armes s’explique par le fait que la caisse de munition avait pris feu. Et il y’a eu des blessés et des morts», a déclaré à la presse le ministre.
Avant d’ajouter que depuis les événements du 30 avril, la hiérarchie tente une réconciliation après sa décision de confier la garde présidentielle aux éléments de la Garde républicaine: «On a tout fait pour qu’il n’y ait pas d’incident. C’est une affaire militaire et doit être gérée militairement. Il ne peut pas y avoir de l’indiscipline et du syndicalisme au sein de l’armée. Le régiment n’est pas dissout mais on a une mission plus urgente. Il faut qu’on se donne la main pour faire face à cette mission et après le corps sera reconstitué. Ce sont des gens qui ne veulent pas quitter Bamako. La preuve, le Commandant des troupes à Tombouctou, le Colonel Keba Sangaré, le Colonel Mamary Camara à Gao, même mon Conseiller, le Colonel Abdrahamane Baby sont des bérets rouges. Ils sont plus de 400 à rejoindre leurs unités d’affection. Ceux qui sont restés ici sont des insurgés, des déserteurs, des indisciplinés et doivent être traités comme tels. Le régiment para devient un régiment placé sur les rangs, son emploi et son administration relève de l’autorité du chef d’État-major de l’armée de terre», a martelé le ministre Camara. Il faut signaler que sur ce dossier, le Premier ministre a reçu, dans la journée du mardi, 12 février, des représentants du 33
ème régiment. Si très peu d’informations ont filtré de cette rencontre, il convient de préciser que plusieurs options se présentent au Président par Intérim, Chef suprême des armées, Dioncouda Traoré, pour trancher définitivement ce problème qui n’a que trop duré. Dans un souci d’apaisement, il peut ménager les éléments de ce corps en accédant à certaines de leurs demandes, notamment leur désir de combattre dans une unité qui sera sous commandement béret rouge. Deuxième option qui s’offre au Président intérimaire, c’est la radiation pure et simple des récalcitrants. Cette décision, difficile à prendre, peut, cependant, permettre de faire respecter l’ordre et la discipline au sein de notre armée.
Sur la situation de Kidal qui agace de plus en plus les Maliens, Yamoussa Camara précise que l’armée malienne est en train de construire ses capacités et qu’aucun groupe armé ne sera toléré sur le territoire malien.
Yaya Samaké