Le groupe des députés SADI face à la presse :Le Mali est une démocratie qui marche sur la tête" dixit Oumar Mariko"

"Ceux qui se réclament de l'opposition sont vilipendés par des agents de l'administration au cours des missions à l'intérieur du pays. On essaie de faire véhiculer l'idée selon laquelle les opposants veulent détruire le pays… Les députés sont souvent désavoués par le peuple après le vote de certaines lois. Le Mali est une démocratie qui marche sur la tête ". Constat de l'honorable Oumar Mariko lors de la conférence de presse que les 4 députés du parti SADI ont animée le mardi 3 mai 2012 dans les locaux de Radio Kayira à Djélibougou.

C’est à l'occasion de l'ouverture de la session d'avril de l'Assemblée nationale que les députés du parti SADI, représentant seul désormais l'opposition parlementaire (après l'entrée au Gouvernement du PARENA et du RPM) ont rencontré la presse. C'était pour faire le point de leurs activités parlementaires.

Dans son introduction, le 9 ème vice-président de l'Assemblée nationale et non moins Secrétaire général du parti SADI, l'honorable Oumar Mariko a rappelé la déclaration de 2007 publiée aux lendemains de la création du groupe parlementaire PARENA-SADI d'alors et dont la principale ligne directrice est d'être proche des aspirations profondes du peuple dans une dynamique de l'opposition.

"Et, depuis que le PARENA a décidé d'entrer au Gouvernement, la loi dispose qu'ils ne sont plus de l'opposition. Ce qui a entraîné comme conséquence la cassure de ce groupe parlementaire. Et donc, les 4 députés du parti SADI incarnent seuls aujourd'hui l'opposition parlementaire", a-t-il expliqué. Et Oumar Mariko de rappeler qu'aujourd'hui, il y a une écrasante majorité de députés, 143 sur les 147 qui soutient l'action gouvernementale et le groupe des 4 députés SADI : Oumar Mariko, Moussa Coumbéré, Oumou Coulibaly et Amadou Guindo qui animeront l'opposition.

A propos de l'activité parlementaire, l'honorable Mariko a expliqué qu'ils ont voté contre les lois de finances car celles-ci ne prennent pas en compte les intérêts du peuple, notamment des paysans, des travailleurs licenciés, des jeunes diplômés sans emploi, etc. "Nous avons également voté contre la loi sur les OGM ; nous avons voté contre les lois d'habilitation qui permettent au Gouvernement de gérer le pays, en légiférant à coup d'ordonnances pour mettre ensuite les représentants du peuple devant le fait accompli".

Parlant des restitutions, l'honorable Moussa Coumbéré et ses collègues ont expliqué comment les populations des contrées de Kolondiéba et environs sont attachées aux idéaux qu'ils défendent à l'Hémicycle. Il n'a pas manqué de relever la confusion que certains adversaires politiques sèment dans les esprits des populations surtout dans les zones rurales. "On nous dit que vous êtes des opposants ; c'est pourquoi le Gouvernement refuse de construire la route de Kolondiéba. Même chose pour la construction du Lycée retardée, Mariko, un opposant ne devrait pas bénéficier d'une décoration remise à Koulouba… ", affirment les populations. Et M. Coumbéré de rectifier le tir : " l'honorable Mariko abat un travail parlementaire intense. Sur les 12 questions orales déposées à l'Hémicycle, 7 proviennent de Mariko ; sur les 7 ou 8 questions écrites, 4 ou 5 sont des initiatives de l'élu de Kolondiéba. Dans les débats, il intervient souvent pour que le pays aille mieux. C'est certainement pour cette intense activité qu'il a été décoré. L'opposition veut que les choses marchent dans le pays. Et non le contraire. Ce n'est donc pas fondé de croire que des infrastructures ne sont pas construites à Kolondiéba simplement parce que ses députés animent l'opposition ", a-t-il martelé. Et Oumar Mariko de saisir la balle au bond en dénonçant "ceux qui colportent de tels mensonges ". Pour lui, Kolondiéba a toujours eu des députés qui ont animé l'opposition, même au temps de l'UDPM, car cette localité est un cercle difficile où les attentes des populations sont très importantes et loin d'être comblées.

Pour le Secrétaire général du parti SADI, avec ses contre-vérités et le fait que les députés, représentants du peuple, sont souvent désavoués à travers, par exemple, le vote rejeté du Code des personnes et de la famille, l'Assurance Maladie Obligatoire, etc, les lois d'habilitation a gogo, la démocratie malienne marche sur la tête.

Oumar Mariko a également parlé des interpellations de certains ministres sur la question de l'emploi et du chômage des jeunes, la diplomatie malienne en crise, la sécurité et la question de la drogue, qui devront être bientôt à l'Hémicycle.

Bruno D SEGBEDJI