sous l'égide du ministère de la Réconciliation Nationale et dont la cérémonie d'ouverture fut présidée par le président de la République, ont été boudées par la région de Gao. Non seulement elles n'ont pas répondu à l'invitation de la commission d'organisation, mais en plus, elles ont saccagé le domicile du maire Sadou Diallo pour s'être présenté aux assises.
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![Sadou Diallo, maire de Gao](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/02/Maire-Sadou-Diallo.jpg)
Sadou Diallo, maire de Gao[/caption]
Initialement, après avoir reçu des autorités une invitation à prendre part aux assises, les notables et associations de développement de Gao désignent leurs représentants.
Ces derniers sont choisis sur la base de ce qu'ayant vécu la guerre, ils sont les mieux indiqués pour parler de paix. A la grande surprise des populations de Gao, elles apprennent que la commission d'organisation des assises a retenu, au titre de Gao, d'autres ressortissants de la ville vivant à Bamako.
Out donc les représentants légitimes. De plus, alors que les représentants de Kidal sont transportés à Bamako par des avions français, ceux de Gao se voient dire que Gao est déjà représentée à Bamako!
La chose fâche aui plus haut point les populations de Gao. Réunies en assemblée générale, elles décident de bouder les assises de Bamako.Pour bien montrer leur mécontentement, elles organisent une marche le vendredi 1er novembre 2013. Le maire de Gao, Sadou Diallo, venu aux assises malgré l'interdiction édictée par ses électeurs, passe vite aux yeux de ceux-ci pour un traître à la cause générale. Des jeunes de Gao, fort irrités, incendient par conséquent sa maison. Le maire, que nous avons rencontré au Centre International de Conférences de Bamako, nous déclare avoir été informé de la décision de Gao de ne pas prendre part aux assises mais qu'il est tout de même venu aux assises à titre personnel.
"Je ne suis pas venu parler au nom des populations de Gao, mais à mon nom propre. Les populations ne l'ont pas compris et sont allés incendier ma maison!", se lamente Diallo.
Les autorités, pour calmer la colère des populations de Gao, dépêchent dans la ville des véhicules afin de transporter à Bamako les représentants légitimement désignés. Ces derniers arrivent finalement à Bamako tard dans la nuit du vendredi; ils ne prennent part qu'aux travaux du samedi. Quant au maire Diallo, il n'est pas sûr qu'il puisse retourner sans risque à Gao. Rappelons que Diallo a déserté Gao dès la prise de la ville par les rebelles, ce que certaines personnes lui reprochent. Mais nul ne peut prétendre que le maire n'aime pas sa ville où il a investi 35 millions pour reconstruire, sur fonds propres, les locaux dévastés de la mairie. En outre, Diallo, à travers ses hôtels locaux, est le premier employeur privé de la région de Gao, ce qui lui a valu d'être élu maire sur une liste indépendante.
Abdoulaye Guindo