Le maire de Gao, Sadou Diallo, à propos de la libération du nord-Mali : "Pour une sortie de crise, les journalistes doivent dire la vérité aux autorités"

Le maire de la Commune urbaine de Gao, Sadou Diallo, a profité de la conférence de presse organisée par le Mouvement pour la République et la paix durable (MRPD) à la maison de la presse, le samedi dernier, pour lancer un vibrant appel aux journalistes afin qu'ils disent la vérité sur la situation qui prévaut au nord. Par ailleurs, le maire a interpellé  le gouvernement à agir vite. cette conférence de presse était animée par le président du MRPD, Malick Mahamane Samaké. Celui-ci a dénoncé les raisons évoquées par le MNLA et les Djihadistes pour déclarer la guerre contre leur propre pays. Pour lui, les vraies raisons ne sont autres que la course effrénée entre les puissances étrangères et les firmes multinationales pour le contrôle du nord pour des considérations géostratégiques ou économiques avec la complicité d'une mafia locale spécialisée dans le trafic de stupéfiants et les prises d'otages. Par ailleurs, le MRPD a dénoncé l'inertie de la communauté internationale et le rôle négatif joué par certains Etats dans la gestion de la crise du nord comme la France,  l'Algérie, la Mauritanie etc. Le MRPD a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle se penche sur les atrocités commises au nord et de traduire les auteurs de ces crimes devant les juridictions compétentes. Il a invité à un sursaut patriotique pour la préservation de l'unité nationale tant au sein de l'armée que de la population civile. Aussi, Le MRPD a appelé les populations résidant encore au nord à la retenue et au discernement afin de ne pas confondre certains d'entre eux (comme des complices) qui font allégeance aux occupants. Il a également lancé un appel pressant à l'armée nationale pour qu'elle engage le combat de l'honneur pour récupérer le territoire occupé. Le mouvement a affirmé son soutien au Front arabe de libération de Tombouctou, à celui du Colonel Gamou, aux mouvements Ganda koy et Ganda Iso. Et demande au gouvernement d'impliquer toutes les communautés du nord au processus de négociation pour éviter les erreurs du passé. Enfin, le regroupement s'attèlera à l'organisation des populations à la résistance populaire pour la libération du nord en priorisant la récupération des jeunes pour empêcher qu'ils ne soient enrôlés par les forces occupantes. Pour témoignage, le maire de Gao, Sadou Diallo, a souligné que le MNLA n'existe pas. Il n'est qu'une couverture pour Ançardine de Iyad, d'AQMI de Boko Haram, des vendeurs de drogues et des voleurs. L'élu de Gao a invité les Américains à agir immédiatement sinon la situation dégénéra comme en Afghanistan. Selon lui, pour la sortie de crise, il faut que les journalistes qui ont la meilleure arme fatale aident en disant la vérité. A le croire, si la CEDEAO veut libérer le nord, il faut qu'elle amnistie d'abord les putschistes. Pour le maire de Gao, le pouvoir central de Bamako est préoccupé par la quête des postes et ne se soucie point de la libération du nord. Pour Sadou Diallo, la négociation de cette crise passe d'abord nécessairement par les victimes de la crise sinon ça sera une nouvelle rébellion qui va voir le jour après celle que nous vivons présentement. Pour le moment, l'essentiel est de faire face à la libération du nord et non d'apporter des vivres puisque, selon le maire, Gao peut vivre pendant dix ans encore de ses réserves de céréales. Il a appelé toutes les Maliennes et les Maliens à se mobiliser pour libérer le nord avant de se pencher sur la question de la gouvernance. Falé COULIBALY