Le ministre de la défense au camp Cheickou Amadou Tall de Ségou : Supporter la rigueur de la vie militaire sinon c'est la porte

Juin 4, 2012 - 07:05
Juin 4, 2012 - 07:03
 0  41
Appel à la cohésion et à l'unité, remonter le moral des militaires face à l'occupation des trois régions (Tombouctou, Gao et Kidal) du nord. Tel était le double objectif de la visite du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, le vendredi 1er juin, au camp Cheickou Amadou Tall de Ségou, dénommé également la zone de défense n° 2.  Si le chef du gouvernement, sur un air de déjà entendu, a appelé les militaires à se mettre en ordre de bataille pour aller libérer le nord, son ministre de la Défense, le Colonel Major Yamoussa Camara, qui l'accompagnait, a tenu un langage de vérité à ses compagnons d'armes. Tout en présentant un tableau sombre de la vie militaire d'aujourd'hui, il les a exhortés à supporter la rigueur de la vie militaire condition sine qua non de la protection et de la défense du territoire, des personnes et de leurs biens. [caption id="attachment_68787" align="alignleft" width="310" caption="Col Major Yamoussa Camara, ministre de la défense"][/caption]

Tenu accompagner le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, qui devait adresser un message aux militaires de la zone de défense n°2, communément appelé le camp Cheickou Amadou Tall, le ministre de la défense, le Colonel Major Yamoussa Camara, a ravi la vedette à son patron par un langage de vérité sur le comportement de ses frères d'armes. Pour lui, "l'armée ne doit plus être un camp de redressement. Désormais, nous allons identifier les incapables, les exfiltrer de l'effectif et travailler seulement avec la partie valide afin de redorer le blason de la corporation et  la rendre performante".

Des radiations sont en cours

Le ministre de la Défense a, au passage, dénoncé les méthodes de recrutement qui  se font en violation des règles en la matière. Cette méthode qualifiée de '' mauvaise''  par lui-même n'est pas de nature à former une armée digne de ce nom. C'est pourquoi, il a révélé que des radiations sont en cours au niveau des centres de formation. Ainsi, il a soutenu que "l'armée sera désormais ouverte à tous les fils de ce pays sans distinction aucune avec comme règle fondamentale, la compétence". Bref, c'est le principe de l'homme qu'il faut à la place qu'il faut au sein de l'armée que le ministre de la justice veut réinstaurer. A ceux qui sont retenus, il les a exhorté à supporter la rigueur de la vie militaire ''sinon, c'est la porte''.

Rétablir la chaine de commandement et pas d'amalgame

Pour le Colonel Major Yamoussa Camara "on n'avait jamais pensé que l'armée malienne allait se trouver dans une telle situation de déconfiture". Face à la situation qui se caractérise par le relâchement de la chaine de commandement, il a appelé à une synergie d'actions pour que l'armée puisse retrouver ses lettres de noblesse afin d'honorer l'institution militaire.

Sur un tout autre plan, le ministre de la Défense a invité les militaires et la population civile à ne pas faire d'amalgame dans le combat contre l'ennemi. Toute peau blanche n'est pas forcément un rebelle. ''Parmi ces peaux blanches, nous avons des patriotes qui ont fait leur preuve pour la protection et la défense du territoire, des personnes et de leurs biens''. Un clin d'œil pour le commandant de la zone de défense 2, le Colonel Takini, un Touareg bon teint, qui ne ménage aucun effort pour la sauvegarde de la patrie malienne.

Avant l'intervention du ministre de la Défense, l'honneur était revenu au lieutenant-colonel Saibou Doumbia, chef d'Etat Major du régiment, porte-parole des militaires de prononcer le discours de bienvenue après une visite guidée des lieux qui s'articulent autour de la réhabilitation des bâtiments de service et à usage d'habitation qui datent, selon lui, de l'époque coloniale. S'y ajoutent la construction du 22ème  régiment de Diabaly, la clôture du poste de poudrière de Sakoïba. Ce n'est pas tout. Les militaires demandent également l'équipement des forces d'intervention en véhicules et en habillement adéquat, ainsi que des allocations pour des programmes de formation.

En réponse à ces doléances, le ministre de la Défense a indiqué que l'Etat fera de son mieux. Il a, cependant, signalé que l'équipement coûte cher, le territoire du Mali est vaste et l'Etat possède peu de moyens. Comme pour prouver la bonne foi des autorités militaires, il révélé que "du matériel commandé, il y a cinq mois, est encore en voie d'acheminement". Quant au Premier ministre, chef du gouvernement, Cheick Modibo Diarra, il a appelé les militaires à "se mettre en ordre de bataille pour aller libérer le nord et à écrire une nouvelle page de l'histoire du Mali dans la mesure où le sort a voulu la situation que nous vivons". Moulaye DIARRA

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow